{"id":209,"date":"2014-12-30T18:02:58","date_gmt":"2014-12-30T18:02:58","guid":{"rendered":"https:\/\/betemps.eu\/?p=209"},"modified":"2019-07-11T22:20:50","modified_gmt":"2019-07-11T20:20:50","slug":"lo-tchitto-un-enfant-lalpage","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/betemps.eu\/lo-tchitto-un-enfant-lalpage\/","title":{"rendered":"Lo Tchitto, un enfant \u00e0 l’alpage."},"content":{"rendered":"

Alexis B\u00e9temps, “Nouvelles d’Avise<\/em>” N. 91, Novembre\/D\u00e9cembre 1991<\/p>\n

Je n’ai jamais \u00e9t\u00e9 un bon berger.<\/p>\n

L’oncle Fran\u00e7ois qui \u00e9tait le premier berger \u00e0 l’alpage me le r\u00e9p\u00e9tait souvent : “T’a pa l’ambeuch\u00f4n di vatse”. Depuis, j’ai souvent pens\u00e9 \u00e0 la traduction de ce mot ambeuch\u00f4n<\/em>. Comment le traduire? C’est presque impossible! Disons que l’ambition est l’amour, la passion; c’est la force qui est dans certains vald\u00f4tains qui les oblige \u00e0 garder des vaches et \u00e0 s’en occuper ind\u00e9pendamment de la profession qu’ils exercent; c’est la lumi\u00e8re qui est dans les yeux de ceux qui s’arr\u00eatent pour regarder un troupeau qui passe et caressent le dos \u00e0 la plus belle des vaches.<\/p>\n

Quand l’oncle Fran\u00e7ois me disait cela, j’en souffrais. Mais je sentais qu’il avait raison. J’avais une maladie rare pour un rejeton d’une famille d’alpagistes ! Et grave en plus, parce que sans ambeuch\u00f4n<\/em> je ne pouvais pas avoir un grand avenir. Pourtant j’avais commenc\u00e9 ma carri\u00e8re selon la bonne tradition : d\u00e8s que j’ai appris \u00e0 me tenir debout, j’ai suivi mon cousin pour aller pa\u00eetre  la tsatar\u00e9la<\/em>, la vache qu’on ne montait pas \u00e0 l’alpage afin d’assurer le lait quotidien \u00e0 ceux de la famille qui restaient en bas. \u00c0 huit ans, j’ai remplac\u00e9 mon cousin et \u00e0 onze ans je suis mont\u00e9 pour la premi\u00e8re fois \u00e0 l’alpage, en qualit\u00e9 de tchitto<\/em>. Plusieurs de mes amis m’enviaient, d’autant plus que c’\u00e9tait l’alpage de la famille. L’oncle Fabien \u00e9tait le fruitier et, en m\u00eame temps, le cuisinier et le directeur de l’alpage, l’oncle Fran\u00e7ois le premier berger, puis, il y avait deux saoudj\u00e9<\/em>, des valets \u00e0 tout faire, un \u00e9vi\u00f2ou<\/em> pour arroser les p\u00e2turages et le saill\u00f2ou<\/em>, pour s’occuper des fromages, un second berger, moi, le tchitto<\/em>, et deux chiens. Cette petite tribu devait passer trois mois, de la Saint-Bernard \u00e0 la Saint-Michel, presque isol\u00e9e du reste du monde pour assister une centaine de vaches laiti\u00e8res, plus une trentaine de veaux.<\/p>\n

Les copains me disaient : “Tu seras avec les vaches et tu ne feras pas de mis\u00e8re”. Oui, parce que la vie du petit tchitto<\/em> n’\u00e9tait pas toujours des plus agr\u00e9ables : le travail d’abord, les intemp\u00e9ries, puis les petites mesquineries venant des plus \u00e2g\u00e9s quand les tensions in\u00e9vitables dans un petit groupe isol\u00e9 pendant une longue p\u00e9riode, se d\u00e9clenchent. Je n’aimais pas pa\u00eetre les vaches sans que cela, cependant, ne me rebute vraiment. D’ailleurs, c’\u00e9tait quelque chose que je ne pouvais pas \u00e9viter, donc je ne m’en \u00e9tais jamais plaint.<\/p>\n

Il y avait quand m\u00eame des aspects de cette vie qui me plaisaient.<\/p>\n

Sans avoir l’ambeuch\u00f4n<\/em>, j’aimais les vaches mais non pas en tant que cat\u00e9gorie : je les aimais individuellement. Bien entendu, comme tous les bergers, je connaissais les noms de toutes : Ardzenta, Tsardon, Suisse, Dragon, la reine, Et\u00e8ila, Griva, Ouliva, Tapolin, Paris… Pour moi Paris a \u00e9t\u00e9 une vache avant d’\u00eatre la capitale de la France…<\/p>\n

Au bout de quinze jours, je connaissais le caract\u00e8re de chacune, sa personnalit\u00e9 : paisible, nerveuse, rus\u00e9e, indisciplin\u00e9e, simplette, hypocrite, violente, chicaneuse, affectueuse : comme l’humanit\u00e9, comme cette humanit\u00e9 qui nous manquait, l\u00e0-haut, apr\u00e8s les premiers quinze jours. Les vaches sont compliqu\u00e9es et ce n’est pas parce que ce sont des vaches qu’elles sont forc\u00e9ment b\u00eates !<\/p>\n

Il y en avait certaines que j’aimais particuli\u00e8rement : je leur parlais parfois, \u00e0 voix haute, je les grattais derri\u00e8re la nuque, je les \u00e9trillais plus souvent que les autres. Quelques-unes avaient aussi le droit de me l\u00e9cher les cheveux : elles y trouvaient du sel et moi j’avais la sensation d’\u00eatre choy\u00e9 par des mains amies.<\/p>\n

J’aimais le grand air, le soleil de l’\u00e9t\u00e9 en altitude, j’aimais l’air frais du matin avant que le soleil ne se l\u00e8ve, j’aimais le gazon de la tsa<\/em>, l’alpage le plus haut avec ses violettes du mois d’ao\u00fbt, j’aimais la vigueur que je sentais en moi cro\u00eetre au fil des jours, j’aimais les rencontres occasionnelles avec les rares touristes qui m’offraient toujours quelque chose, j’aimais la fin ao\u00fbt et le mois de septembre, quand vers midi les vaches ch\u00f4ment au soleil et leur ardeur du printemps n’est plus qu’un souvenir, j’aimais les quelques mots, en v\u00e9rit\u00e9 assez rares, que j’\u00e9changeais avec les plus \u00e2g\u00e9s : on me parlait comme \u00e0 un homme et non plus comme \u00e0 un enfant; j’aimais les derniers jours, quand on pr\u00e9parait la d\u00e9salpa<\/em>, la descente, et l’excitation qui marquait les gestes de nous tous.<\/p>\n

D’autres aspects de la vie d’alpage n’\u00e9taient qu’acceptables : le travail, porter les seau de lait encore ti\u00e8de de l’\u00e9table \u00e0 la chaudi\u00e8re; suivre la queue du troupeau pour houspiller les vaches retardataires; contr\u00f4ler qu’elles ne sortent pas de la s\u00f2ye<\/em>, la partie de p\u00e2turage choisie pour leur repas; chercher, la nuit, les vaches \u00e9gar\u00e9es qui manquaient \u00e0 l’appel, et tous les petits services qu’un enfant peut rendre aux grands. La nourriture aussi \u00e9tait acceptable : polenta, lait, pain de seigle, dur comme un roc, soupe au lait, avec des nouilles ou du riz, fromage maigre, s\u00e9rac. Parfois quand le chien avait pi\u00e9g\u00e9 une marmotte, on mangeait du “lapin”. La chasse \u00e0 la marmotte \u00e9tait interdite…<\/p>\n

Quand quelqu’un arrivait d’en bas, il nous apportait des l\u00e9gumes : salades, haricots verts, tomates, et alors c’\u00e9tait la f\u00eate. De plus, maman, tous les quinze jours, me faisait parvenir un paquet…<\/p>\n

Le froid, la pluie et le vent ne faisaient pas peur : on avait appris \u00e0 les ma\u00eetriser : une chemise, de vieux tricots, une veste \u00e9lim\u00e9e, une p\u00e8lerine abandonn\u00e9e par un soldat de la derni\u00e8re guerre, un pantalon en velours, des chaussettes de laine \u00e9paisse, tricot\u00e9es par ma tante, et des “socques” en cuir \u00e0 la semelle de bois, bien clout\u00e9es. Le matin, il fallait se lever t\u00f4t : \u00e0 quatre heures du matin quand les trayeurs commen\u00e7aient leur travail. Je quittais ma paillasse, je cherchais mes socques et je n’avais pas toujours le temps de me rincer les yeux \u00e0 l’eau glac\u00e9e du torrent que j’entendais d\u00e9j\u00e0 le cri du trayeur : “C\u00f2oula”, mot qui n’en est pas un, mais dont le sens \u00e9tait clair : “Ton seau est plein, viens le prendre en vitesse, porte-le \u00e0 la chaudi\u00e8re et am\u00e8ne-moi-s-en un vide”. Quand on parle des possibilit\u00e9s de synth\u00e8se du patois !<\/p>\n

M\u00eame la salet\u00e9 \u00e9tait acceptable… mais peut-on vraiment parler de salet\u00e9 ? Nous nous lavions : l’eau ne faisait pas d\u00e9faut ; le matin peut-\u00eatre un peu rapidement : la main humide sur les yeux, comme les chats. Mais ensuite, dans le courant de la matin\u00e9e, les occasions ne manquaient pas. Il y avait l’odeur de bouse qui nous accompagnait pendant toute la saison, et encore apr\u00e8s, pendant une semaine au moins, quand d\u00e9sormais assis sur un banc d’\u00e9cole, en ville, les camarades ne se g\u00eanaient pas de me le rappeler et de se moquer.<\/p>\n

Cette odeur p\u00e9n\u00e9trait nos v\u00eatements, nos objets, notre corps m\u00eame. Nous ne la sentions pas : elle n’\u00e9tait per\u00e7ue que par les autres. Et, \u00e0 l’alpage, cela ne nous g\u00eanait pas tellement.<\/p>\n

D’ailleurs, la bouse n’est pas vraiment quelque chose de sale. Ce n’\u00e9tait pas comme la viande pourrie, les ordures, les parasites, ou m\u00eame, la fiente des poules.<\/p>\n

Ce que je ne supportais pas \u00e0 l’alpage c’\u00e9tait la solitude, l’absence d’enfants de mon \u00e2ge et, surtout, l’ennui qui m’assaillait souvent pendant les longues heures pass\u00e9es au p\u00e2turage.<\/p>\n

Je regardais le troupeau diss\u00e9min\u00e9 sur la c\u00f4te gazonneuse, le premier et le second berger, \u00e0 une centaine de m\u00e8tres de moi, chacun \u00e0 son emplacement. L’oncle Fran\u00e7ois avait une longue-vue et contr\u00f4lait les d\u00e9placements des chamois : il \u00e9tait aussi chasseur.<\/p>\n

Le contr\u00f4le du troupeau \u00e9tait devenu pour moi un automatisme : mon corps r\u00e9pondait aux sollicitations des vaches, mais mon esprit \u00e9tait la plupart du temps ailleurs. Je r\u00eavais… je reparcourais les \u00e9tapes de ma courte vie, je rendais visite \u00e0 mes amis, \u00e0 mes parents surtout, je pensais \u00e0 mon avenir. Je voulais \u00e9tudier. Quoi, exactement, je ne le savais pas encore. En attendant, j’enviais le travail des autres arpian<\/em>, les travailleurs de l’alpage. Je trouvais que tous avaient une activit\u00e9 plus agr\u00e9able et plus vari\u00e9e que la mienne. Le fruitier travaillait le lait et savait en sortir la fontine, le beurre et le s\u00e9rac, il distribuait le travail, il pr\u00e9parait les repas, il prenait les d\u00e9cisions; les s\u00f2oudj\u00e9<\/em> nettoyaient les \u00e9tables, pr\u00e9paraient le bois, battaient le beurre ; le saill\u00f2ou<\/em> frottait les fontines et les transportait dans les caves d’en bas o\u00f9 il rencontrait des gens et apprenait les derni\u00e8res nouvelles qu’il nous relatait le soir, \u00e0 table; l’\u00e9vi\u00f2ou<\/em> arrosait et fumait les p\u00e2turages, entretenait les petits canaux d’alpage et ramassait, \u00e0 la tsa<\/em>, o\u00f9 il n’y a plus d’arbres, les belles bouses rondes, pour les mettre s\u00e9cher au soleil et les utiliser comme combustible l’ann\u00e9e d’apr\u00e8s.<\/p>\n

Si j’avais d\u00fb continuer cette vie, j’aurais aim\u00e9 devenir \u00e9vi\u00f2ou<\/em>. J’aimais l’eau, l’eau qui coule. Quand j’\u00e9tais pr\u00e8s d’un cours d’eau je m’amusais \u00e0 tracer de petits canaux et \u00e0 b\u00e2tir des barrages. Ce n’\u00e9tait pas un jeu courant chez les enfants et il ne rencontrait pas la faveur du premier berger qui m’obligeait, r\u00e9guli\u00e8rement \u00e0 tout d\u00e9faire : “Au lieu de d\u00e9vier l’eau, tu ferais mieux de ramasser les pierres du p\u00e2turage et \u00e0 les entasser sur la “murg\u00e8re””. Les “murg\u00e8res”, ces murs de pierres entass\u00e9es, qui d\u00e9coupent les prairies sans aucune fonction sinon celle d’assainir les p\u00e2turages, de les “d\u00e9livrer” comme on disait en patois, de tous les cailloux que les pluies de l’automne ou les avalanches de l’hiver, avaient fait tomber des c\u00f4tes escarp\u00e9es ! Parfois, je sortais mon opinel et j’entaillais un b\u00e2ton ou je sculptais dans une \u00e9corce de m\u00e9l\u00e8ze : ce passe-temps \u00e9tait agr\u00e9\u00e9 par le premier berger.<\/p>\n

Mais ce qui me manquait surtout, c’\u00e9tait la lecture. Les livres \u00e9taient rares : cet \u00e9t\u00e9-l\u00e0, j’en avais trois que m’avait pr\u00eat\u00e9s l’instituteur : Les travailleurs de la mer<\/em> de Victor Hugo, Le rouge et le noir<\/em> et La chartreuse de Parme<\/em> de Stendhal. Je les ai tous lus, trois ou quatre fois : j’avais onze ans !<\/p>\n

Le premier berger tol\u00e9rait mais il n’\u00e9tait pas content : “Tu t’arraches les yeux, et puis tu ne contr\u00f4les pas les vaches comme il faut : as-tu d\u00e9j\u00e0 vu d’autres bergers lire ?”. En effet, les bergers, \u00e0 l’\u00e9poque, ne lisaient pas au p\u00e2turage. Le premier berger sentait que je n’aurais pas continu\u00e9 longtemps son m\u00e9tier et interpr\u00e9tait inconsciemment mon envie de lire comme une transgression, comme le refus de suivre le chemin qu’il avait d\u00fb accepter, comme une sorte d’injure adress\u00e9e \u00e0 toute la cat\u00e9gorie des bergers.<\/p>\n

Ma carri\u00e8re \u00e0 l’alpage n’a pas \u00e9t\u00e9 longue. Ma famille accepta bient\u00f4t l’id\u00e9e de me “faire \u00e9tudier” et \u00e0 quatorze ans d\u00e9cida de m’utiliser pour les travaux “d’en bas”, les foins, le bois, les champs : un cousin avait pris ma rel\u00e8ve \u00e0 l’alpage.<\/p>\n

Il y a, d\u00e9sormais, trentecinq ans de tout cela.<\/p>\n

Depuis, les choses ont bien chang\u00e9. Ce qui paraissait immuable, fig\u00e9 dans le temps, n’existe plus. A partir des ann\u00e9es 60, la grande famille d’alpagistes s’est progressivement dissoute : les d\u00e9c\u00e8s, grand-p\u00e8re d’abord, puis grand-m\u00e8re, puis quelques oncles; l’\u00e9migration, cons\u00e9quence de la crise de l’agriculture traditionnelle; le manque de rel\u00e8ve…<\/p>\n

Dans les ann\u00e9es 60 presque tous les petits bergers lisaient au p\u00e2turage… je n’avais \u00e9t\u00e9 qu’un pr\u00e9curseur inconscient.<\/p>\n

L’oncle Joseph a 70 ans et g\u00e8re encore maintenant l’alpage : l\u00e0, o\u00f9 il y avait autrefois plus de cent t\u00eates de b\u00e9tail, il y a maintenant une cinquantaine de g\u00e9nissons, les maisons d’alpages sont d\u00e9labr\u00e9es et leurs toits \u00e0 demi enfonc\u00e9s, les canaux d’irrigation ne sont plus entretenus, les pr\u00e9s ne sont plus engraiss\u00e9s, les arpians sont souvent des nord-africains et il n’y a plus de distinction entre saoudj\u00e9<\/em>, \u00e9vi\u00f2ou<\/em> ou saill\u00f2ou<\/em>. Ces mots m\u00eames sont en train de dispara\u00eetre. Mais maintenant il y a une route qui arrive devant la maison, la nourriture est celle des supermarch\u00e9s et il y a des jours o\u00f9 dans les tsalec<\/em> (d’o\u00f9 le mot chalet…), les p\u00e2turages situ\u00e9s sous les habitations d’alpage, il y a plus de touristes bariol\u00e9s que de b\u00eates \u00e0 cornes.<\/p>\n

Quand mon oncle ne pourra plus s’en occuper, qu’en sera-t-il de l’alpage ? Et qu’en sera-t-il d’ici quelques ann\u00e9es de la plupart des alpages vald\u00f4tains ?<\/p>\n

 <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Alexis B\u00e9temps, “Nouvelles d’Avise” N. 91, Novembre\/D\u00e9cembre 1991 Je n’ai jamais \u00e9t\u00e9 un bon berger.<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_et_pb_use_builder":"","_et_pb_old_content":"","_et_gb_content_width":""},"categories":[47],"tags":[],"yoast_head":"\nLo Tchitto, un enfant \u00e0 l'alpage. - Alexis B\u00e9temps<\/title>\n<meta name=\"robots\" content=\"index, follow, max-snippet:-1, max-image-preview:large, max-video-preview:-1\" \/>\n<link rel=\"canonical\" href=\"https:\/\/betemps.eu\/lo-tchitto-un-enfant-lalpage\/\" \/>\n<meta property=\"og:locale\" content=\"it_IT\" \/>\n<meta property=\"og:type\" content=\"article\" \/>\n<meta property=\"og:title\" content=\"Lo Tchitto, un enfant \u00e0 l'alpage. - Alexis B\u00e9temps\" \/>\n<meta property=\"og:description\" content=\"Alexis B\u00e9temps, “Nouvelles d’Avise” N. 91, Novembre\/D\u00e9cembre 1991 Je n’ai jamais \u00e9t\u00e9 un bon berger.\" \/>\n<meta property=\"og:url\" content=\"https:\/\/betemps.eu\/lo-tchitto-un-enfant-lalpage\/\" \/>\n<meta property=\"og:site_name\" content=\"Alexis B\u00e9temps\" \/>\n<meta property=\"article:published_time\" content=\"2014-12-30T18:02:58+00:00\" \/>\n<meta property=\"article:modified_time\" content=\"2019-07-11T20:20:50+00:00\" \/>\n<meta name=\"author\" content=\"alexis\" \/>\n<meta name=\"twitter:label1\" content=\"Scritto da\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:data1\" content=\"alexis\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:label2\" content=\"Tempo di lettura stimato\" \/>\n\t<meta name=\"twitter:data2\" content=\"11 minuti\" \/>\n<script type=\"application\/ld+json\" class=\"yoast-schema-graph\">{\"@context\":\"https:\/\/schema.org\",\"@graph\":[{\"@type\":\"WebPage\",\"@id\":\"https:\/\/betemps.eu\/lo-tchitto-un-enfant-lalpage\/\",\"url\":\"https:\/\/betemps.eu\/lo-tchitto-un-enfant-lalpage\/\",\"name\":\"Lo Tchitto, un enfant \u00e0 l'alpage. - 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