<\/a>En se promenant dans le sous-bois, on ne d\u00e9daignait pas les feuilles de l\u2019oxalide, pain de coucou en Suisse. L\u2019oxalide est une sorte de tr\u00e8fle \u00e0 quatre feuilles, qui forme des tapis sur l\u2019humus fertile form\u00e9 par les aiguilles de conif\u00e8res. On les cueillait, la main ouverte, en arrachant les feuilles serr\u00e9es entre les doigts tendus. Parfois, on avalait des fourmis en m\u00eame temps\u2026<\/p>\nOn m\u00e2chonnait la r\u00e9sine de l\u2019\u00e9pic\u00e9a, l\u2019ap\u00e8is<\/em> , comme l\u2019on ferait aujourd\u2019hui avec les chewing-gums. De la pointe de l\u2019opinel, il fallait d\u00e9tacher de l\u2019arbre quelques gouttes s\u00e9ch\u00e9es et, apr\u00e8s les avoir nettoy\u00e9es des r\u00e9sidus d’\u00e9corce ou de bois, on commen\u00e7ait \u00e0 m\u00e2cher. Longtemps… Au d\u00e9but c\u2019\u00e9tait un peu amer, puis cela devenait moins \u00e2pre, mou et \u00e9lastique. Au retour du p\u00e2turage, les petits bergers offraient leur ap\u00e8is<\/em> bien m\u00e2ch\u00e9 aux jeunes fr\u00e8res et cousins rest\u00e9s \u00e0 la maison. C\u2019\u00e9tait un cadeau bien appr\u00e9ci\u00e9. Les framboises, <\/em>commen\u00e7aient \u00e0 m\u00fbrir apr\u00e8s Notre-Dame-des-Neiges, le 5 Ao\u00fbt. On les cueillait aussi pour les pr\u00e9parer en salade, avec du vin et du sucre, comme les petites fraises des bois. <\/a> D\u00e9but ao\u00fbt, m\u00fbrissait aussi le rubus saxatilis<\/em>, la ronce des rochers, petit fruit rouge \u00e0 la forme et aux dimensions d\u2019une graine de ma\u00efs, poussant en inflorescences de 4-5-6 baies, au go\u00fbt l\u00e9g\u00e8rement acidul\u00e9.<\/p>\nUn vent d’automne qui apporte l’abondance<\/strong><\/p>\nLe vent de l\u2019automne se levait t\u00f4t pour les petits bergers en altitude. La date charni\u00e8re \u00e9tait l\u2019Assomption, Notra-Dama-d\u2019Out<\/em>, le 15 du mois d\u2019ao\u00fbt. Apr\u00e8s cette date, les taons disparaissaient pour le bonheur des vaches et des mulets ; le temps du p\u00e2turage s\u2019allongeait, le matin, jusqu\u2019aux premi\u00e8res heures de l\u2019apr\u00e8s-midi ; les ros\u00e9es se faisaient de plus en plus abondantes ; l\u2019air devenait frais \u00e0 l\u2019ombre des rochers et m\u00eame froid au coucher du soleil et \u00e0 l\u2019aube; le vent du nord soufflait plus calme et, ayant perdu toute son humidit\u00e9, il n\u2019apportait plus le mauvais temps. Au plan<\/em>