{"id":535,"date":"2017-02-08T15:23:24","date_gmt":"2017-02-08T15:23:24","guid":{"rendered":"https:\/\/betemps.eu\/?p=535"},"modified":"2019-07-11T22:02:11","modified_gmt":"2019-07-11T20:02:11","slug":"racines-de-pensee-ethnologique-vallee-daoste","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/betemps.eu\/racines-de-pensee-ethnologique-vallee-daoste\/","title":{"rendered":"Les racines de la pens\u00e9e ethnologique en Vall\u00e9e d\u2019Aoste"},"content":{"rendered":"<p style=\"text-align: left;\">La naissance de l&#8217;ethnologie comme science autonome et consciente se situe vers le milieu du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_1');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_1');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_1\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(1)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_1\" class=\"footnote_tooltip\">J\u2019utiliserai, dans mon texte, les mots ethnologie, ethnographie et anthropologie culturelle dans l\u2019acception de Claude L\u00e9vi-Strauss laissant \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres d\u00e9finitions et sans entrer dans des d\u00e9bats terminologiques. Selon L\u00e9vi-Strauss, anthropologie, ethnologie et ethnographie ne sont ni des disciplines s\u00e9par\u00e9es ni des fa\u00e7ons diff\u00e9rentes de concevoir la m\u00eame discipline. Ces trois mots indiquent au contraire trois phases de la m\u00eame recherche. L\u2019ethnographie s\u2019occupe de l\u2019observation et de la description des groupes humains et de leurs particularit\u00e9s dans une optique plut\u00f4t monographique&nbsp;; l\u2019ethnologie est l\u2019\u00e9tude comparative des documents rassembl\u00e9s par les ethnographes&nbsp;; l\u2019anthropologie, s\u2019appuyant sur les deux phases pr\u00e9c\u00e9dentes, s\u2019occupe de l\u2019homme dans le sens large du mot, dans un dialogue suivi avec toutes les disciplines qu\u2019on d\u00e9finit \u00ab&nbsp;sciences humaines&nbsp;\u00bb (l\u2019histoire, la linguistique, la psychologie, la sociologie, la philosophie\u2026) <\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_1').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_1', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<p style=\"text-align: left;\"><!--more--><\/p>\n<p>La Soci\u00e9t\u00e9 Ethnologique Am\u00e9ricaine est fond\u00e9e en 1839, suivie de son homologue fran\u00e7aise en 1842 et de celle de Grande-Bretagne de 1843.<\/p>\n<p>Mais en r\u00e9alit\u00e9, la pens\u00e9e ethnologique est beaucoup plus ancienne. La naissance d\u2019une science n\u2019est que le sceau final d\u2019un parcours qui en a d\u00e9fini les contours et test\u00e9 l\u2019utilit\u00e9. L\u2019ethnologie n\u2019est donc pas n\u00e9e avec les associations mais elle \u00abest n\u00e9e avec la d\u00e9couverte d&#8217;autrui et l&#8217;acceptation de l&#8217;homme en tant que semblable et autre tout ensemble\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_2');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_2');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_2\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(2)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_2\" class=\"footnote_tooltip\">Poirier Jean, <em>Histoire de la pens\u00e9e ethnologique, in Ethnologie g\u00e9n\u00e9rale<\/em>, Collection La Pl\u00e9iade, Gallimard, 1968.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_2').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_2', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<p>Tout lettr\u00e9, historien, \u00e9conomiste, g\u00e9ographe ou naturaliste qui dans ses oeuvres a trait\u00e9 de l&#8217;homme sous cet aspect, a \u00e9t\u00e9, de quelque mani\u00e8re un ethnographe ante litteram, voire un ethnologue. Dans l&#8217;antiquit\u00e9 classique, des \u00e9crivains tels qu&#8217;H\u00e9rodote, Pline le Vieux, Polybe ou Tacite nous ont l\u00e9gu\u00e9 des descriptions pr\u00e9cieuses des moeurs de communaut\u00e9s qui leur \u00e9taient \u00e9trang\u00e8res ou famili\u00e8res, avec une attention particuli\u00e8re pour les diff\u00e9rences. Ils n\u2019\u00e9taient pas des ethnographes, ne fut-ce que parce qu\u2019ils n\u2019en avaient pas conscience, mais ils restent cependant des r\u00e9f\u00e9rences pr\u00e9cieuses pour les ethnologues de nos jours.<\/p>\n<p>Ainsi, pour la Vall\u00e9e d\u2019Aoste, les plus anciennes sources historiques peuvent \u00eatre consid\u00e9r\u00e9es des r\u00e9f\u00e9rences pour les ethnologues. Elles rec\u00e8lent des informations sur l\u2019organisation de la soci\u00e9t\u00e9 vald\u00f4taine et sur le quotidien de ses habitants qui sont des renseignements pr\u00e9cieux pour la recherche ethnologique locale moderne. Tout comme les anciens actes des notaires: testaments, inventaires apr\u00e8s d\u00e9c\u00e8s, contrats de mariage, prix faits, etc.<\/p>\n<p>Le terme ethnologie, dans son acception actuelle, est encore plus r\u00e9cent que \u00ab&nbsp;la pens\u00e9e ethnologique&nbsp;\u00bb et les associations rappel\u00e9es. Sa valeur actuelle s\u2019est d\u00e9gag\u00e9e seulement apr\u00e8s 1870. Appel\u00e9e folklore d\u2019abord, puis histoire des traditions populaires, elle deviendra d\u00e9mologie, en Italie surtout, et, finalement, ethnologie, ou mieux encore, ethnologie europ\u00e9enne pour la distinguer de celle qui s\u2019occupe des populations et des cultures extra-europ\u00e9ennes. Et le d\u00e9bat sur la terminologie est toujours ouvert.<\/p>\n<p>En Europe, entre le XVIII<sup>e<\/sup> et le XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle nous assistons au passage de la soci\u00e9t\u00e9 archa\u00efque \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9 moderne o\u00f9 la science s&#8217;affranchit d\u00e9finitivement de la th\u00e9ologie et les disciplines modernes se diff\u00e9rencient et caract\u00e9risent. L\u2019Illuminisme passe le t\u00e9moin au Romantisme et l\u2019int\u00e9r\u00eat pour les traditions populaires prend de l\u2019envergure. Les fr\u00e8res Grimm, en Allemagne creusent le sillon qui sera parachev\u00e9 en Grande Bretagne par Coleridge et Wordsworth, en France par Mme de Sta\u00ebl, par Berchet et Tommaseo en Italie. Le mouvement fera t\u00e2che d\u2019huile et l\u2019int\u00e9r\u00eat pour l\u2019ensemble des productions culturelles populaires se r\u00e9veille ensuite dans l\u2019Europe enti\u00e8re&nbsp;: Russie, Pologne, Tch\u00e9quie, Croatie, Pays scandinaves, Finlande, Espagne.<\/p>\n<h2>Les prodromes de l\u2019ethnographie en Vall\u00e9e d\u2019Aoste.<\/h2>\n<p>En Vall\u00e9e d\u2019Aoste, le milieu culturel du d\u00e9but du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle s\u2019inspire encore aux id\u00e9es illuministes plut\u00f4t qu\u2019aux nouveaux ferments du romanticisme. Et les r\u00e9sidus de l\u2019Ancien R\u00e9gime sont encore lourds. A ce propos, il suffit de rappeler le contentieux des ann\u00e9es 1820 qui a vu oppos\u00e9s l\u2019\u00e9v\u00eaque d\u2019Aoste, Mgr De la Palme et le Chapitre de la Cath\u00e9drale au grand complet. L\u2019\u00e9v\u00eaque avait ordonn\u00e9 la suppression \u00ab&nbsp;<em>\u2026 des stalles et formes du choeur\u2026&nbsp;<\/em>\u00bb de la cath\u00e9drale d\u2019Aoste, les jugeant plut\u00f4t impudiques. Le chapitre r\u00e9agit en adressant une lettre au roi&nbsp;o\u00f9 il rappelle que, pendant plus de deux si\u00e8cles, des pr\u00e9lats ont si\u00e9g\u00e9 sur ces stalles sans jamais rien trouver d\u2019inconvenant et moins encore d\u2019ind\u00e9cent&nbsp;: et encore, que de nombreux m\u00e9c\u00e8nes de tout lignage ont permis leur facture\u2026<\/p>\n<p>Dans leur d\u00e9sir de conservation, les \u00e9minents chanoines, t\u00e9moignent d\u2019une remarquable ouverture d\u2019esprit, par rapport \u00e0 celle de leur \u00e9v\u00eaque en tout cas.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_3');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_3');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_3\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(3)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_3\" class=\"footnote_tooltip\">Berton Robert, 1996.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_3').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_3', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<p>Dans les \u00e9crits des auteurs vald\u00f4tains d\u2019inspiration lib\u00e9rale, on per\u00e7oit nettement un int\u00e9r\u00eat accru pour les probl\u00e9matiques li\u00e9es aux tranches les plus d\u00e9favoris\u00e9es de la soci\u00e9t\u00e9. Ce n\u2019est pas encore la culture populaire comme nous l\u2019entendons aujourd\u2019hui, qui retient leur attention, mais cette entit\u00e9 plut\u00f4t ind\u00e9finie qui va sous le nom de peuple. C\u2019\u00e9tait l\u00e0 un pas \u00e0 franchir. Avant de parler des cultures populaires, il faut d\u2019abord reconna\u00eetre l\u2019existence d\u2019un peuple, d\u00e9fini par opposition aux \u00e9lites, et s\u2019y int\u00e9resser. Les deux auteurs que je vais pr\u00e9senter, chacun \u00e0 sa fa\u00e7on, ont consacr\u00e9 leur vie \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur les conditions du peuple dont ils sont issus et qu\u2019ils n\u2019ont jamais vraiment abandonn\u00e9, malgr\u00e9 leur degr\u00e9 d\u2019instruction sup\u00e9rieure \u00e0 la moyenne. Ils ne sont pas ethnographes mais ils ont certainement pr\u00e9par\u00e9 le terrain aux ethnographes qui vont suivre, tout comme les Illuministes ont pr\u00e9par\u00e9 le terrain aux Romantiques.<\/p>\n<h2>C\u00e9sar-Emmanuel Grappein<\/h2>\n<p>Le premier auteur vald\u00f4tain qui a d\u00e9montr\u00e9 un int\u00e9r\u00eat marqu\u00e9 pour l\u2019organisation sociale et les comportements individuels en Vall\u00e9e d\u2019Aoste, \u00e0 Cogne plus particuli\u00e8rement, est C\u00e9sar Grappein dont l\u2019\u0153uvre, anticipatrice sous plusieurs aspects, peut \u00eatre vue comme un pont audacieux entre l\u2019ancien r\u00e9gime et les temps modernes.<\/p>\n<p>C\u00e9sar Emmanuel Grappein naquit \u00e0 Cogne en 1772 dans une famille de paysans ais\u00e9s, tr\u00e8s religieuse. Dou\u00e9 pour les \u00e9tudes, il fr\u00e9quenta pendant quelques ann\u00e9es le s\u00e9minaire d\u2019Aoste, puis il s\u2019enr\u00f4la dans la milice citadine. Ensuite, il reprit ses \u00e9tudes et fit sa m\u00e9decine \u00e0 Turin o\u00f9 en 1804, \u00e0 l\u2019\u00e2ge de 32 ans, il d\u00e9crocha son doctorat. Il eut l\u2019occasion de fr\u00e9quenter les milieux lib\u00e9raux de la capitale pi\u00e9montaise et, \u00e0 sa rentr\u00e9e \u00e0 Cogne, il essaiera d\u2019appliquer ses id\u00e9es, empreintes de lib\u00e9ralisme, au cours de son activit\u00e9 professionnelle et de son engagement en qualit\u00e9 de syndic. Pendant cinquante ans, jusqu\u2019\u00e0 sa mort en 1855, il se d\u00e9vouera \u00e0 sa commune et \u00e0 ses habitants comme m\u00e9decin appr\u00e9ci\u00e9, comme administrateur int\u00e8gre et comme responsable des mines, actif et entreprenant. Il publie plusieurs articles sur le premier journal vald\u00f4tain \u00ab&nbsp;<em>Feuille d\u2019Annonces d\u2019Aoste<\/em>&nbsp;\u00bb et, d\u00e8s sa parution, en d\u00e9cembre 1853, sur \u00ab&nbsp;<em>Le Constitutionnel Vald\u00f4tain<\/em>&nbsp;\u00bb, hebdomadaire lib\u00e9ral. Il laissa de nombreux textes in\u00e9dits, articles, essais, lettres, notes, qui seront en bonne partie publi\u00e9s tardivement, en 2005<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_4');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_4');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_4\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(4)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_4\" class=\"footnote_tooltip\">Perrin Joseph-C\u00e9sar, <em>C\u00e9sar Emmanuel Grappein. M\u00e9moires et \u00e9crits in\u00e9dits<\/em>. Conseil de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste, Musumeci Editeur, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 2005.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_4').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_4', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Catholique pratiquant, rigoureux, voire jans\u00e9niste, il n\u2019\u00e9pargne pas ses critiques \u00e0 l\u2019\u00e9gard de certains comportements du clerg\u00e9 et des croyants qui, parfois \u00ab<em>&nbsp;\u2026 sont si d\u00e9vots qu\u2019ils sont \u00e0 peine chr\u00e9tiens<\/em>&nbsp;\u00bb. Homme de terrain, sorte de missionnaire la\u00efque illumin\u00e9, son nom est surtout li\u00e9 \u00e0 son engagement pour la modernisation de la mine de fer de Cogne et son exploitation con\u00e7ue \u00e0 l\u2019avantage d\u2019abord de la communaut\u00e9 de Cogne. Il s\u2019engage aussi \u00e0 la construction de la route reliant Cogne \u00e0 la vall\u00e9e principale, r\u00e9alis\u00e9e par une main-d\u2019\u0153uvre cogneintse exclusivement. Il conduit en outre de nombreuses batailles passionn\u00e9es contre l\u2019alcoolisme, le paup\u00e9risme, le centralisme politique, la mendicit\u00e9, les cabarets, les marchands au temple, la sorcellerie, les pommes de terre. Par contre, il se bat en faveur des anciennes libert\u00e9s vald\u00f4taines, de l\u2019instruction, de la juste redistribution des terres communales, de la libert\u00e9 de presse, du d\u00e9veloppement de l\u2019\u00e9levage et de l\u2019irrigation, de l\u2019incr\u00e9mentation des commerces et du d\u00e9veloppement du r\u00e9seau routier.<\/p>\n<p>Il s\u2019occupe donc de plusieurs des grands th\u00e8mes qui int\u00e9resseront l\u2019ethnologie naissante&nbsp;: des croyances aux comportements individuels, de la vie quotidienne \u00e0 l\u2019organisation sociale de sa communaut\u00e9. Mais l\u2019approche de Grappein n\u2019est jamais descriptive, donc ethnographique: il n\u2019\u00e9tudie pas sa communaut\u00e9 (qu\u2019il conna\u00eet, par ailleurs, parfaitement) pour mieux la comprendre et, \u00e9ventuellement la comparer. Son approche aux probl\u00e9matiques est militante&nbsp;: il part de la r\u00e9alit\u00e9 sociale existante pour essayer de l\u2019am\u00e9liorer en fonction des n\u00e9cessit\u00e9s de la population, selon son point de vue, bien entendu. En bon illuministe, il cro\u00eet \u00e0 la science et au progr\u00e8s. Et il d\u00e9ploie toutes ses \u00e9nergies pour leur affirmation. Son enthousiasme le porte parfois \u00e0 des choix impopulaires ou, pire encore, \u00e0 commettre des b\u00e9vues m\u00e9morables comme celle de la campagne contre la pomme de terre, qu\u2019il juge, encore en 1854, nuisible \u00e0 la sant\u00e9.<\/p>\n<p>Dans ses \u00e9crits, en deux occasions au moins, il s\u2019adonne \u00e0 la description de soci\u00e9t\u00e9s, faisant ainsi un travail de pr\u00e9curseur de l\u2019ethnographie. La \u00ab&nbsp;<em>Feuille d\u2019Annonces d\u2019Aoste&nbsp;<\/em>\u00bb, dans son num\u00e9ro du 15 mai 1841, publie une partie d\u2019un long m\u00e9moire sur le commerce, l\u2019agriculture et l\u2019industrie, divis\u00e9 en 14 chapitres. Le restant demeure in\u00e9dit et ne para\u00eetra qu\u2019en 2005, comme d\u00e9j\u00e0 dit. L\u2019un des chapitres tardivement publi\u00e9s consacre quatre pages aux m\u0153urs des habitants de la Ville et de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Grappein, avec beaucoup de g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9, les peint comme des individus \u00ab&nbsp;<em>\u2026doux, intelligents, spirituels, d\u00e9sint\u00e9ress\u00e9s, inaccessibles \u00e0 la cupidit\u00e9, religieux, tr\u00e8s fid\u00e8les, merveilleusement souples et \u00e9minemment attach\u00e9s au gouvernement&nbsp;; ils sont francs, sans ressentiments, sans rancune, point de fiel dans l\u2019\u00e2me. Ils n\u2019ont point de fourberies. Ils ne connaissent ni l\u2019art de l\u2019insinuation ni le n\u0153ud des intrigues\u2026 Plus de hardiesse dans le caract\u00e8re leur assurerait un sort plus heureux, mais ils n\u2019ont pas l\u2019art de se faire valoir.&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_5');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_5');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_5\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(5)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_5\" class=\"footnote_tooltip\">Voir Perrin Joseph-C\u00e9sar, 2005, page 446<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_5').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_5', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Il parle ensuite de leur religiosit\u00e9, de comment elle devrait \u00eatre<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_6');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_6');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_6\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(6)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_6\" class=\"footnote_tooltip\">Voir Perrin Joseph-C\u00e9sar, 2005, page 448&nbsp;: \u00ab<em>&nbsp;La religion doit \u00eatre aimable et plaire au c\u0153ur des fid\u00e8les&nbsp;\u00bb.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_6').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_6', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, des dangers que la religion court \u00e0 cause des grandes nouveaut\u00e9s qui ne sont pas seulement source de bien-\u00eatre et il donne des conseils pour pr\u00e9server ce trait culturel, la religion, si caract\u00e9risant pour la communaut\u00e9.<\/em><\/p>\n<p>Dans le num\u00e9ro 3 de la septi\u00e8me ann\u00e9e de la \u00ab&nbsp;<em>Feuille d\u2019Annonces d\u2019Aoste<\/em>&nbsp;\u00bb, l\u2019an 1847, Grappein trace un profil de la population de Cogne&nbsp;:&nbsp;\u00ab&nbsp;<em>Des habitants, de leurs m\u0153urs, de leur mani\u00e8re de vivre, de leur \u00e9migration dans les communes voisines et de leur origine.&nbsp;\u00bb L\u2019article n\u2019occupe qu\u2019une demi page et le portrait de ses compatriotes qu\u2019il dessine est flatteur, comme celui des Vald\u00f4tains qu\u2019on vient d\u2019\u00e9voquer, d\u2019ailleurs. Les Cogneins sont sains, forts, industrieux, sobres, pacifiques et attach\u00e9s \u00e0 la religion catholique. Ils se marient tard, apr\u00e8s les vingt ans, et, de pr\u00e9f\u00e9rence, entre eux. Leur alimentation est simple et bas\u00e9e sur la production locale. Seul luxe attest\u00e9&nbsp;: le caf\u00e9. En hiver, les femmes filent la laine et les homme \u00e9migrent dans les communes voisines, voire m\u00eame le Pi\u00e9mont, pour distiller l\u2019eau de vie et faire du salp\u00eatre, activit\u00e9 cette derni\u00e8re qui para\u00eet un peu en contradiction avec leur go\u00fbt pour la paix\u2026<\/em><\/p>\n<p>Certes, ces descriptions, plut\u00f4t ol\u00e9ographiques, sont un regard jet\u00e9 de l\u2019int\u00e9rieur et, en plus, militant, donc, fort peu ethnographique. Mais je crois, que ce n\u2019est pas l\u2019objectivit\u00e9 qu\u2019il faut chercher dans les \u00e9crits de Grappein, mais l\u2019int\u00e9r\u00eat pour les hommes, pour les communaut\u00e9s, pour sa communaut\u00e9 en particulier. C\u2019est ce type d\u2019int\u00e9r\u00eat qu\u2019une vingtaine d\u2019ann\u00e9es plus tard animera les premiers ethnographes vald\u00f4tains et les encouragera \u00e0 fixer sur le papier le \u00ab&nbsp;<em>savoir du peuple<\/em>&nbsp;\u00bb. Et c\u2019est dans cette optique qu\u2019il faut relier \u00e0 Grappein les ethnographes \u00e0 venir, les premiers folkloristes, comme ils se d\u00e9finissaient eux-m\u00eames.<\/p>\n<h2>Jean-Martin-F\u00e9lix Orsi\u00e8res<\/h2>\n<p>Jean-Martin-F\u00e9lix Orsi\u00e8res (1803-1870)<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_7');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_7');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_7\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(7)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_7\" class=\"footnote_tooltip\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_7').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_7', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, esprit ouvert et \u00e9clectique, n\u00e9 \u00e0 Chambave, est un autre produit plut\u00f4t tardif de l\u2019Illuminisme vald\u00f4tain. Comme Grappein, il est engag\u00e9 dans le social et professe des id\u00e9es lib\u00e9rales. Eccl\u00e9siastique, il est en conflit avec la hi\u00e9rarchie officielle, peu sensible aux th\u00e9ories du catholicisme lib\u00e9ral, qui l\u2019isolera en condamnant certains de ses ouvrages. Il accepte ces d\u00e9cisions avec beaucoup d\u2019humilit\u00e9 et en 1855 il fait publiquement acte de soumission \u00e0 l\u2019autorit\u00e9 eccl\u00e9siale. Depuis, il dispara\u00eet du d\u00e9bat culturel vald\u00f4tain et son \u0153uvre est cantonn\u00e9e dans les limbes des id\u00e9es jusqu\u2019\u00e0 la r\u00e9\u00e9valuation du dernier apr\u00e8s guerre<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_8');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_8');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_8\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(8)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_8\" class=\"footnote_tooltip\">C\u2019est Lin Colliard, autre habitant de Chambave (<em>Tsambozar<\/em>) illustre, qui, avec force et rigueur, propose l\u2019\u0153uvre d\u2019Orsi\u00e8res \u00e0 l\u2019attention des Vald\u00f4tains. Colliard Lin, 1976<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_8').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_8', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Orsi\u00e8res comme Grappein est activement engag\u00e9 pour l\u2019application de ses id\u00e9es sociales. Mais la diff\u00e9rence entre les deux ap\u00f4tres du lib\u00e9ralisme vald\u00f4tain est grande. Grappein est profond\u00e9ment enracin\u00e9 dans sa commune natale, tandis qu\u2019Orsi\u00e8res embrasse des espaces plus \u00e9tendus&nbsp;: toute la Vall\u00e9e et plus loin encore. Et encore, Grappein s\u2019engage dans tous les projets tr\u00e8s pratiques qui touchent directement la population de Cogne, tandis qu\u2019Orsi\u00e8res choisit le secteur qu\u2019il juge, \u00e0 juste titre, n\u00e9vralgique pour le progr\u00e8s social des populations&nbsp;: l\u2019instruction et l\u2019\u00e9ducation. Il consacrera ainsi de nombreux articles \u00e0 la p\u00e9dagogie.<\/p>\n<p>Pour ce qui est de l\u2019ethnographie vald\u00f4taine, sa contribution est presque nulle. Mais ce qui est int\u00e9ressant est qu\u2019il utilise, de mani\u00e8re tout \u00e0 fait pertinente, le mot ethnologie dans le titre d\u2019un de ses essais, publi\u00e9 \u00e0 Ivr\u00e9e en 1851&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Quelques observations ethnologiques<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_9');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_9');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_9\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(9)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_9\" class=\"footnote_tooltip\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, pages 144-162<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_9').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_9', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Dans cet essai, Orsi\u00e8res souligne l\u2019importance de la connaissance de l\u2019autre, connaissance qu\u2019on acquiert par des voyages intelligents. Il cite en exergue un couplet du po\u00e8te Delille et reprend quatre vers dans le texte qui sont tr\u00e8s significatifs&nbsp;:<\/p>\n<p><em>Examinez d\u2019un regard p\u00e9n\u00e9trant<\/em><br \/>\n<em> D\u2019autres pays, d\u2019autres usages<\/em><br \/>\n<em> Et sur les bords lointains ou sauvages,<\/em><br \/>\n<em> Comme votre pens\u00e9e, \u00e9tendez vos voyages.<\/em><\/p>\n<p>Et il commente&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>En nous mettant en contact avec les peuples \u00e9trangers, nous comparons leurs m\u0153urs, leurs usages, leurs institutions avec les n\u00f4tres. Nous voyons ce qu\u2019il y a de mieux de part et d\u2019autre. Cette op\u00e9ration de notre intelligence est un exercice efficace pour notre jugement et nous apprend \u00e0 le r\u00e9gler, puisque le jugement n\u2019est qu\u2019une comparaison de deux id\u00e9es pour en tirer une cons\u00e9quence<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_10');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_10');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_10\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(10)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_10\" class=\"footnote_tooltip\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, page 146<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_10').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_10', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>C\u2019est l\u00e0 une approche bien ethnologique s\u2019il est vrai que l\u2019un des objectifs de l\u2019ethnologie est aussi celui de conna\u00eetre l\u2019autre pour mieux comprendre soi-m\u00eame.<\/p>\n<p>Imbu de l\u2019id\u00e9e de progr\u00e8s, con\u00e7u comme l\u2019ensemble d\u2019inventions et de d\u00e9couvertes qui portent \u00e0 une am\u00e9lioration continuelle de la condition humaine, il est ouvert \u00e0 toute nouvelle exp\u00e9rience et d\u00e9nonce les tentatives de freinage mises en acte par certaines institutions conservatrices, les institutions religieuses notamment. Par ses voyages et ses \u00e9tudes, Orsi\u00e8res voit le progr\u00e8s venant des pays de l\u2019Europe du nord, pr\u00e9cocement industrialis\u00e9s&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>C\u2019est du nord, aujourd\u2019hui, que nous vient la lumi\u00e8re&nbsp;<\/em>\u00bb.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_11');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_11');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_11\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(11)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_11\" class=\"footnote_tooltip\"><span lang=\"fr-FR\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, page 151<\/span><\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_11').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_11', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Il compare des traits culturels italiens, plut\u00f4t st\u00e9r\u00e9otyp\u00e9s \u00e0 vrai dire, avec des comportements nordiques, \u00e9galement st\u00e9r\u00e9otyp\u00e9s. Et la comparaison, bien entendu, est favorable aux choix des populations du nord&nbsp;: la discrimination des femmes \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de la famille italienne contre la parit\u00e9, m\u00eame juridique, des deux sexes dans le nord&nbsp;; la pompe italienne dans l\u2019utilisation des titres honorifiques et les rituels cons\u00e9quents contre la simplicit\u00e9 du nord qui privil\u00e9gie l\u2019essence \u00e0 l\u2019apparence&nbsp;; la pratique religieuse li\u00e9e \u00e0 des rituels fastueux mais de plus en plus vides d\u2019une certaine \u00e9glise catholique contre la sobri\u00e9t\u00e9 des formes de d\u00e9votion nordiques, plus proches de l\u2019Evangile, influenc\u00e9es positivement par le protestantisme. Pour Orsi\u00e8res, la vari\u00e9t\u00e9 culturelle doit \u00eatre l\u2019occasion pour le remplacement de mod\u00e8les jug\u00e9s conservateurs par d\u2019autres consid\u00e9r\u00e9s progressistes dans le cadre d\u2019une uniformisation pour un bien-\u00eatre g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9 utopique, h\u00e9las&nbsp;; vision qui est en ligne avec l\u2019esprit missionnaire, mais beaucoup moins avec l\u2019esprit ethnologique, si ainsi l\u2019on peut dire. Cela emp\u00eache Orsi\u00e8res d\u2019\u00eatre class\u00e9 parmi les ethnographes mais n\u2019enl\u00e8ve rien \u00e0 la grandeur du personnage qui s\u2019est sinc\u00e8rement battu, avec courage et intelligence, pour l\u2019am\u00e9lioration de la condition humaine de son \u00e9poque, en lan\u00e7ant son regard g\u00e9n\u00e9reux bien au-del\u00e0 de nos montagnes.<\/p>\n<p>Un article publi\u00e9 par la feuille lib\u00e9rale &nbsp;Le Constitutionnel Vald\u00f4tain&nbsp; le 7 septembre 1854 est une remarquable contribution involontaire \u00e0 l\u2019ethnographie vald\u00f4taine. En effet, il nous renseigne sur la popularit\u00e9 de certaines croyances en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. L\u2019auteur l\u2019a r\u00e9dig\u00e9 pour combattre tous ces r\u00e9cits de magie ou de peur, venus du tr\u00e9fonds du moyen \u00e2ge, consid\u00e9r\u00e9s comme des d\u00e9bris du paganisme par l\u2019Eglise et comme des produits de l\u2019ignorance et de l\u2019obscurantisme par les illuministes. Le titre de l\u2019article est &nbsp;<em>De certaines croyances populaires<\/em>. L\u2019auteur se propose de d\u00e9noncer le ridicule de certaines croyances pour inviter le peuple \u00e0 les abandonner et \u00e0 se mettre ainsi en ligne avec les temps modernes. Bien entendu, son objectif ne sera m\u00eame pas effleur\u00e9, tant il est vrai que ces croyances sont encore attest\u00e9es au cours du XX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle et plusieurs d\u2019entre elles ont franchi le seuil du deuxi\u00e8me mill\u00e9naire en excellente sant\u00e9. Je pense \u00e0 la croyance du pouvoir de faire tomber la gr\u00eale sur le champ d\u2019un ennemi, d\u2019emp\u00eacher ses vaches de donner du lait ou de \u00ab&nbsp;<em>soustraire \u00e0 la cr\u00e8me sa propri\u00e9t\u00e9 de se convertir en beurre&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_12');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_12');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_12\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(12)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_12\" class=\"footnote_tooltip\"><span lang=\"fr-FR\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, page 298<\/span><\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_12').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_12', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<h2>De la raison au sentiment, du progr\u00e8s \u00e0 la tradition<\/h2>\n<p>Le rationalisme des Jacobins se proposait de r\u00e9former les soci\u00e9t\u00e9s sans trop tenir compte des choses et des \u00e9v\u00e9nements li\u00e9s \u00e0 la vie de tous les jours de ce peuple qu\u2019ils magnifiaient pourtant. Ce qui n\u2019est peut-\u00eatre pas en syntonie avec l\u2019a pens\u00e9e ethnologique mais qui a eu le m\u00e9rite de mettre le peuple au centre des argumentations. En Vall\u00e9e d\u2019Aoste, les premiers signaux d\u2019un int\u00e9r\u00eat naissant pour le quotidien, per\u00e7u comme mani\u00e8re de vivre digne et non d\u00e9pourvue d\u2019un certain charme, nous vient d\u2019un po\u00e8te, le premier qui utilise le francoproven\u00e7al, le patois comme on l\u2019appelle couramment. Jean-Baptiste Cerlogne (1826-1910) nous offre un savoureux tableau de convivialit\u00e9 paysanne avec sa &nbsp;Marenda a Tsesalet&nbsp; (1855) et chante, comme jamais personne ne saura plus faire, l\u2019une des grandes passions des \u00e9leveurs vald\u00f4tains, le combat des vaches, dans celui qui est probablement son chef d\u2019\u0153uvre po\u00e9tique<em>&nbsp;: La bataille di vatse a Vertozan<\/em> <span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_13');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_13');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_13\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(13)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_13\" class=\"footnote_tooltip\"><span lang=\"fr-FR\">Le combat des vaches \u00e0 Vertosan.<\/span><\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_13').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_13', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> (1858). Mais cette sensibilit\u00e9 nouvelle \u00e9tait en train de percer m\u00eame dans les rangs de la culture officielle. La fondation de l\u2019Acad\u00e9mie Saint Anselme est de 1859 et \u00e0 l\u2019article deux de ses statuts o\u00f9 l\u2019on \u00e9num\u00e8re les champs de recherche envisag\u00e9s par la jeune acad\u00e9mie, on cite aussi&nbsp;les \u00ab&nbsp;<em>traditions populaires<\/em>&nbsp;\u00bb&nbsp;. En 1857, lors d\u2019une s\u00e9ance acad\u00e9mique, le chanoine Edouard B\u00e9rard lit trois po\u00e9sies de Jean-Baptiste Cerlogne, qui sont tr\u00e8s appr\u00e9ci\u00e9es. \u00ab&nbsp;<em>Ces accents lyriques et d\u2019un genre tout nouveau excitent dans l\u2019assembl\u00e9e la plus vive admiration<\/em>&nbsp;\u00bb r\u00e9cite le proc\u00e8s-verbal de la s\u00e9ance. Mais il faudra attendre des ann\u00e9es pour qu\u2019on parle pour de vrai des traditions populaires lors des s\u00e9ances de l\u2019Acad\u00e9mie, bien que le seul fait d\u2019\u00eatre rappel\u00e9es dans un article des statuts leur attribue d\u00e9j\u00e0 une dignit\u00e9 jamais reconnue auparavant.<\/p>\n<p>Cela dit, la Vall\u00e9e d\u2019Aoste est quand m\u00eame en retard pour la recherche ethnographique. Paradoxalement, une r\u00e9gion parmi les plus riches des Alpes en traditions particuli\u00e8res comme la Vall\u00e9e d\u2019Aoste sera aussi l\u2019une des derni\u00e8res \u00e0 \u00eatre enqu\u00eat\u00e9e. \u00ab&nbsp;<em>La Vall\u00e9e d\u2019Aoste est peut \u00eatre le dernier coin de l\u2019Europe dont la litt\u00e9rature populaire et orale sera \u00e9tudi\u00e9e<\/em>&nbsp;\u00bb avoue presque \u00e9plor\u00e9 Joseph-Sim\u00e9on Favre en 1889 sur les pages de l\u2019hebdomadaire <em>Le Vald\u00f4tain<\/em>.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_14');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_14');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_14\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(14)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_14\" class=\"footnote_tooltip\"><em>Essai sur l\u2019ethnographie du Pays d\u2019Aoste<\/em>, in Bruno Salvadori, 1972.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_14').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_14', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<h2>Les premiers almanachs en Europe<\/h2>\n<p>La diffusion progressive et le grand succ\u00e8s populaire des almanachs est aussi un signal d\u2019un int\u00e9r\u00eat nouveau pour le peuple. La tradition des almanachs est tr\u00e8s ancienne et elle est vivante dans l\u2019Europe enti\u00e8re. Le mot, emprunt\u00e9 \u00e0 la langue arabe indique, \u00e0 l\u2019origine, des cartes astronomiques permettant de relier les jours de l\u2019an \u00e0 la position du soleil et de la lune. Il prendra progressivement le sens de calendrier et s\u2019enrichira de pr\u00e9visions du temps et de pr\u00e9cieux renseignements sur les cultures agricoles, sans pour cela oublier la vocation originelle. Fait davantage pour les milieux ruraux, l\u2019almanach n\u2019est pas, n\u00e9anmoins, r\u00e9dig\u00e9 par des ruraux mais il est g\u00e9n\u00e9ralement accept\u00e9 jusqu\u2019\u00e0 devenir une pr\u00e9sence indispensable dans les communaut\u00e9s rurales. Il n\u2019est donc pas un produit de la culture populaire mais plut\u00f4t le t\u00e9moignage d\u2019un int\u00e9ressement accru des \u00e9lites culturelles pour le monde de la campagne qu\u2019on pr\u00e9tend ainsi, pour diff\u00e9rentes raisons, \u00e9duquer<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_15');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_15');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_15\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(15)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_15\" class=\"footnote_tooltip\">Ginzburg Carlo, 1980<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_15').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_15', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Cela est particuli\u00e8rement vrai jusque vers la moiti\u00e9 du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle quand les \u00ab&nbsp;<em>conseils au peuple<\/em>&nbsp;\u00bb laissent de plus en plus la place aux productions du peuple (l\u00e9gendes, dictons, rituels, faits divers, etc.). Ces productions du peuple ne sont plus consid\u00e9r\u00e9es comme h\u00e9ritages obscurantistes mais comme patrimoine culturel original.<\/p>\n<p>D\u00e9j\u00e0 au XV<sup>\u00e8me<\/sup> si\u00e8cle, dans l\u2019aire francophone, \u00e9tait diffus\u00e9 par le colportage une sorte d\u2019almanach appel\u00e9 <em>Calendrier des bergers<\/em>. C\u2019\u00e9tait comme un petit manuel de vie pratique. Il s\u2019adressait aux gentilshommes campagnards, aux bourgeois enrichis, souvent propri\u00e9taires de biens agricoles, et aux quelques paysans relativement ais\u00e9s et alphab\u00e9tis\u00e9s. Son succ\u00e8s a d\u00fb \u00eatre grand si l\u2019on pense que nous connaissons des \u00e9ditions d\u2019un peu partout sur le territoire francophone et qu\u2019il y a eu m\u00eame des adaptations en anglais et en allemand. Il se composait, g\u00e9n\u00e9ralement, d\u2019un calendrier avec les f\u00eates mobiles, les phases lunaires, les \u00e9clipses, les propri\u00e9t\u00e9s des plan\u00e8tes, de petits textes pour l\u2019\u00e9dification morale et parfois, des conseils pour la bonne sant\u00e9.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_16');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_16');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_16\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(16)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_16\" class=\"footnote_tooltip\">Les informations sur le calendrier des bergers me viennent de l\u2019ami Pierre Dubuis, historien m\u00e9d\u00e9viste, professeur aux universit\u00e9s de Lausanne et de Gen\u00e8ve, que je remercie.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_16').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_16', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> La diffusion des almanachs a \u00e9t\u00e9 \u00e9norme, s\u2019il est vrai qu\u2019en France seulement, entre 1600 et 1895 paraissent 3633 titres dont 1322 rien qu\u2019au XVIII<sup>e<\/sup> si\u00e8cle&nbsp;!<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_17');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_17');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_17\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(17)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_17\" class=\"footnote_tooltip\">John Grand-Carteret, <em>Les almanachs fran\u00e7ais, 1600-1895<\/em>. Cit\u00e9 dans Braida Lodovica, 1989<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_17').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_17', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> La diffusion des almanachs est li\u00e9e aussi, en France et dans les pays limitrophes, \u00e0 la popularit\u00e9 de La Biblioth\u00e8que Bleue dont les premi\u00e8res brochures \u00e0 bon march\u00e9 paraissent \u00e0 Troyes vers 1600&nbsp;: il s\u2019agit de contes, romans chevaleresques, proph\u00e9ties, etc. d\u00fbment adopt\u00e9s pour qu\u2019ils soient accessibles m\u00eame aux personnes avec peu d\u2019instruction. Successivement, en Angleterre, para\u00eetront les chapbooks qui connaissent le m\u00eame succ\u00e8s. L\u2019<em>Almanacco del Benincasa<\/em>, qui peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 le premier almanach italien, para\u00eet en 1612. Il est l\u2019anc\u00eatre du plus fameux <em>Barbanera<\/em> de Foligno qui en prendra la rel\u00e8ve en 1743. Au Pi\u00e9mont, le premier almanach s\u2019adressant sp\u00e9cialement au peuple est L\u2019<em>Almanacco del Gran Chiaravalle<\/em> dont le premier num\u00e9ro para\u00eet \u00e0 Turin en 1701.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_18');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_18');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_18\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(18)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_18\" class=\"footnote_tooltip\">Braida Lodovica, 1989<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_18').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_18', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> En France, depuis le d\u00e9but du XVIII<sup>e<\/sup> si\u00e8cle, les almanachs \u00e9taient distribu\u00e9s par les facteurs de mani\u00e8re capillaire, dans les milieux ruraux tout particuli\u00e8rement. En Suisse, vers la fin du XVII<sup>\u00e8me<\/sup> si\u00e8cle, se vendait chaque ann\u00e9e un almanach li\u00e9geois. Ainsi, en 1677, deux imprimeurs b\u00e2lois commenc\u00e8rent \u00e0 imprimer des almanachs pour contrecarrer la concurrence. L\u2019almanach b\u00e2lois fut aussi traduit en fran\u00e7ais tout en gardant le m\u00eame titre, traduit lui aussi&nbsp;: &nbsp;<em>Le Messager Boiteux<\/em>&nbsp;, l\u2019arch\u00e9type de plusieurs messagers boiteux imprim\u00e9s dans des villes diff\u00e9rentes. <em>L\u2019almanach du Messager Boiteux de Berne et Vevey,<\/em> devenu actuellement l\u2019almanach romand, a atteint en 2007 l\u2019\u00e2ge v\u00e9n\u00e9rable de 300 ans, le premier num\u00e9ro ayant paru en 1707&nbsp;! Et le tirage est de 80.000 exemplaires&nbsp;! Cet almanach a connu une grande diffusion en Vall\u00e9e d\u2019Aoste aussi jusque vers la moiti\u00e9 du XX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle et il a encore des estimateurs \u00e0 l\u2019aube du deuxi\u00e8me mill\u00e9naire.<\/p>\n<h2>Les premiers almanachs vald\u00f4tains<\/h2>\n<p>Le premier almanach vald\u00f4tain peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 l\u2019<em>Annuaire eccl\u00e9siastique des Duch\u00e9s de Savoie et d\u2019Aoste<\/em> publi\u00e9 \u00e0 Annecy dans les ann\u00e9es 1820<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_19');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_19');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_19\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(19)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_19\" class=\"footnote_tooltip\">Borettaz Omar, 2005.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_19').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_19', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. En 1832 para\u00eet l\u2019<em>Almanach du Duch\u00e9 d\u2019Aoste<\/em> qui perdurera jusqu\u2019en 1850 avec quelques interruptions. Son premier num\u00e9ro est tr\u00e8s simple et propose les informations qui caract\u00e9risent encore aujourd\u2019hui tous les almanachs&nbsp;: le calendrier, la liste des autorit\u00e9s civiles et religieuses, la pr\u00e9sentation des principaux services pour la population.&nbsp;Au fond, il accueille un petit pr\u00e9cis d\u2019histoire vald\u00f4taine, probablement le premier de ce genre. Le suivant (1833) s\u2019ouvre \u00e0 la litt\u00e9rature et publie un conte et des po\u00e9sies puis\u00e9s dans la litt\u00e9rature fran\u00e7aise. Celui de 1834 ajoute des conseils pour l\u2019agriculture, des maximes morales et donne des renseignements utiles. Il explique l\u2019influence des astres sur la vie terrestre et donne des indications pour les pronostics sur le temps atmosph\u00e9rique. En 1835, on peut trouver aussi le calendrier des foires et march\u00e9s et la pr\u00e9sentation des \u00ab&nbsp;<em>domaines de Charles Albert<\/em>&nbsp;\u00bb. En quatre ans, l\u2019almanach a acquis presque toutes les caract\u00e9ristiques essentielles d\u2019 une publication de ce genre, comme nous la concevons aujourd\u2019hui. Il manque encore l\u2019ouverture sur le savoir populaire. En 1846, la r\u00e9daction de l\u2019almanach est confi\u00e9e au secr\u00e9taire de la Ville d\u2019Aoste, le capitaine Laurent Pl\u00e9od. Il prend le nom de <em>Almanach historique instructif et amusant du Duch\u00e9 d\u2019Aoste<\/em>. Dans ce num\u00e9ro, il y a un beau texte moral intitul\u00e9 \u00ab&nbsp;<em>Conseils \u00e0 un jeune berger&nbsp;<\/em>\u00bb o\u00f9 l\u2019auteur explique \u00e0 un jeune homme ce qu\u2019il doit ou ne doit pas faire quand il est au p\u00e2turage. Si l\u2019on ressent la n\u00e9cessit\u00e9 de d\u00e9courager les jeunes de faire certaines choses, il est raisonnable d\u2019imaginer qu\u2019ils avaient l\u2019habitude de les faire\u2026 Ainsi, indirectement, le texte de Pl\u00e9oz nous peint le quotidien d\u2019un berger, voire d\u2019une communaut\u00e9 o\u00f9, pratiquement, tous les enfants entrent dans la vie productive en faisant les bergers.<\/p>\n<p>Pl\u00e9oz leur recommande de respecter la propri\u00e9t\u00e9 des autres, de ne pas d\u00e9placer les bornes qui marquent les confins de propri\u00e9t\u00e9, de sauvegarder les arbres, de ne pas \u00e9pouvanter les chevaux des voitures qui passent. Il les invite \u00e0 prendre soins de leur sant\u00e9 en se prot\u00e9geant de la pluie (mais sans s\u2019abriter sous un grand arbre, cible probable de la foudre), en \u00e9vitant de boire de l\u2019eau dormante ou de boire quand ils sont essouffl\u00e9s. Il leur conseille de faire de petits travaux au couteau ou de tresser des branches de saules et encore, de regarder les adultes qui travaillent pour apprendre ce qu\u2019ils devront faire plus tard. De tous ces conseils, un tableau de la vie quotidienne se dessine et on se rend compte que l\u2019auteur conna\u00eet tr\u00e8s bien le milieu des paysans.<\/p>\n<p>En 1850, l\u2019almanach devient <em>Le Garde National<\/em>. Le num\u00e9ro de l\u2019ann\u00e9e 1850 est un num\u00e9ro sp\u00e9cial soit par ses dimensions, soit par ses contenus. L\u2019esprit des r\u00e9dacteurs est encore illuministe et leur vocation est celle de contribuer \u00e0 relever les conditions morales et le niveau de vie du peuple. La conception que Pl\u00e9oz a du peuple est plut\u00f4t paternaliste, en syntonie avec l\u2019\u00e9poque. Dans le num\u00e9ro de 1850, il exprime clairement sa vision du monde paysan et de ses besoins:&nbsp;\u00ab&nbsp;<em>Des trait\u00e9s sp\u00e9ciaux ne sont pas \u00e0 la port\u00e9e de son intelligence, ni suivent ses go\u00fbts&nbsp;; des morceaux s\u00e9par\u00e9s l\u2019attachent pr\u00e9f\u00e9rablement. Il ne peut analyser une fleur, ce serait le fatiguer et jeter l\u2019ennui sur la science&nbsp;; mais si on lui pr\u00e9sente un bouquet compos\u00e9 de diff\u00e9rentes fleurs, si l\u2019odeur est agr\u00e9able, si les couleurs sont fra\u00eeches, vari\u00e9es et charmantes, on peut compter qu\u2019il y fixe ses regards avec complaisance et qu\u2019il y repose sa pens\u00e9e et ses r\u00e9flexions.&nbsp;<\/em>\u00bb. Les conseils moraux, pour la premi\u00e8re fois sont pr\u00e9sent\u00e9s par un dialogue entre deux paysans qui discutent sur des th\u00e8mes d\u2019int\u00e9r\u00eat g\u00e9n\u00e9ral et d\u00e9fendent deux th\u00e8ses diff\u00e9rentes si pas toujours oppos\u00e9es. Ils parlent de la constitution de Charles-Albert, des mutations de propri\u00e9t\u00e9, du r\u00f4le des ma\u00eetres d\u2019\u00e9cole, d\u2019hygi\u00e8ne rurale, de l\u2019importance des for\u00eats, de la dans, etc. Tous des sujets qui faisaient, probablement, l\u2019actualit\u00e9 du moment.<\/p>\n<p>Mais apr\u00e8s ce num\u00e9ro extraordinaire, jusqu\u2019en 1881, aucun almanach ne para\u00eetra en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Ce qui ne signifie pas qu\u2019ils auraient disparu de la vie quotidienne&nbsp;: bien au contraire. La popularit\u00e9 du <em>Messager Boiteux de Vevey<\/em> nous fait penser \u00e0 la diffusion d\u2019almanachs &nbsp;\u00e9trangers&nbsp; en Vall\u00e9e pour combler le vide laiss\u00e9 par la disparition de l\u2019almanach du Duch\u00e9 d\u2019Aoste sous ses diff\u00e9rentes formes. Avec la fondation du Comice Agricole (1867), para\u00eet un Bulletin (1871) qui se propose de r\u00e9pandre les id\u00e9es et les techniques agricoles modernes en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. A partir de 1881<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_20');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_20');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_20\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(20)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_20\" class=\"footnote_tooltip\">Colliard Lin, 1976.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_20').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_20', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> un almanach accompagne le Bulletin. Il se place toujours dans l\u2019optique traditionnelle d\u2019\u0153uvrer pour le&nbsp;\u00ab&nbsp;<em>progr\u00e8s<\/em>&nbsp;\u00bb de la paysannerie vald\u00f4taine. Comme le Bulletin, l\u2019almanach sera prodigue de conseils et d\u2019informations pour les paysans pendant 27 ans, jusqu\u2019en 1917. Cet almanach est tr\u00e8s appr\u00e9ci\u00e9 et conna\u00eet une diffusion \u00e9norme dans nos campagnes. L\u2019int\u00e9r\u00eat pour la culture populaire a d\u00e9sormais ses amateurs en Vall\u00e9e d\u2019Aoste aussi et les gens s\u2019attendent quelque chose de plus des almanachs populaires.<\/p>\n<p>Le temps des almanachs ouverts pas plus seulement aux enseignements au peuple mais aussi aux enseignements du peuple est venu. Voil\u00e0 alors <em>Dzan Pouro<\/em> de Jean-Baptiste Cerlogne (1892-1893), <em>Le Ramoneur<\/em> du journal Le Mont-Blanc (1895-1926) et, finalement, depuis 1912, du <em>Messager Vald\u00f4tain<\/em>.<\/p>\n<p>L\u2019abb\u00e9 Cerlogne nous l\u00e8gue aussi deux petits textes biographiques qui sont un t\u00e9moignage pr\u00e9cieux sur le quotidien en Vall\u00e9e d\u2019Aoste dans les familles pauvres d\u2019o\u00f9 notre po\u00e8te \u00e9tait issu&nbsp;: <em>La vie du petit ramoneur<\/em> (1895) et <em>Les \u00e9tapes de la vie<\/em> (1902 et 1904).<\/p>\n<h2>Le Club Alpin Italien et la recherche ethnographique<\/h2>\n<p>Faisons de nouveau un petit pas en arri\u00e8re.<\/p>\n<p>Le Club Alpin Italien (CAI) est fond\u00e9 en 1863 par le ministre et alpiniste passionn\u00e9 Quintino Sella. Trois ans apr\u00e8s, en 1866, l\u2019avocat Joseph Frassy et d\u2019autres alpinistes vald\u00f4tains fondent la section vald\u00f4taine. \u00c0 l\u2019\u00e9poque, vers la moiti\u00e9 du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle, le milieu des alpinistes \u00e9tait surtout constitu\u00e9 de \u00ab&nbsp;<em>messieurs<\/em>&nbsp;\u00bb, c\u2019est-\u00e0-dire de bourgeois et d\u2019intellectuels, g\u00e9n\u00e9ralement dot\u00e9s d\u2019une fortune solide. Les montagnes \u00e9taient surtout con\u00e7ues comme des salles de gymnastique majestueuses ou comme des terrains d\u2019investigation scientifique, pour les sciences naturelles en particulier. Les populations alpines demeuraient invisibles aux yeux de la plupart des voyageurs et leur vie, leur histoire, leurs probl\u00e8mes, insignifiants.<\/p>\n<p>Le fondateur m\u00eame, le ministre biellais Quintino Sella, un montagnard, comprend que cette attitude est irrespectueuse \u00e0 l\u2019\u00e9gard des populations alpines et pr\u00e9cise, dans une lettre du 15 ao\u00fbt 1863 \u00e0 son ami Bartolomeo Gastaldi, les caract\u00e9ristiques souhait\u00e9es des r\u00e9cits d\u2019escalades ou d\u2019excursions. Il soulign\u00e9 qu\u2019\u00e0 c\u00f4t\u00e9 des d\u00e9tails techniques, voire sportifs, il faudrait aussi toujours consacrer des notes sur les traditions et les dialectes des populations alpines. Dans le Bulletin du CAI n\u00b0 6 de 1866 nous trouvons un texte tir\u00e9 de l\u2019<em>\u00c9cho des Alpes<\/em> de Gen\u00e8ve o\u00f9 l\u2019auteur anonyme invite les alpinistes \u00e0 prendre note, en utilisant un jour de pluie si c\u2019est le cas, des traditions et proverbes \u00ab&nbsp;<em>\u2026sur les esprits de la terre et des montagnes, sur les animaux enchant\u00e9s, les sorciers, les sorci\u00e8res, les chasseurs sauvages, les grottes \u00e0 tr\u00e9sors, les crimes, les ph\u00e9nom\u00e8nes de la nature, etc.&nbsp;<\/em>\u00bb.<\/p>\n<p>Mais la prise de position la plus claire vient d\u2019un jeune pr\u00eatre vald\u00f4tain, en 1969. Le trente ao\u00fbt 1869, \u00e0 Varallo, au Val Sesia, au Pi\u00e9mont, lors de l\u2019assembl\u00e9e g\u00e9n\u00e9rale extraordinaire du Club Alpin Italien (CAI), le membre honoraire Aim\u00e9 Gorret, \u00ab&nbsp;<em>\u2026giunto dai monti a seduta cominciata<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_21');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_21');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_21\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(21)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_21\" class=\"footnote_tooltip\"><em>Arriv\u00e9 par les montagnes quand la s\u00e9ance \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 commenc\u00e9e&nbsp;<\/em>\u00bb Proc\u00e8s-verbal de la s\u00e9ance in Bolletino del CAI n\u00b0 16, 1869, p. 307.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_21').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_21', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, d\u00e9clare, apr\u00e8s avoir rappel\u00e9 les recherches accomplies par des alpinistes savants dans les domaines de la g\u00e9ologie, de la botanique, de la zoologie, etc. : \u00ab<em>&nbsp;Il nous reste \u00e0 \u00e9tudier les d\u00e9tails des vall\u00e9es, les m\u0153urs, les habitudes, les traditions, les besoins et les pr\u00e9jug\u00e9s des peuples&nbsp;; il nous reste \u00e0 saisir les traces des monuments et des civilisations pass\u00e9es&nbsp;; il nous reste \u00e0 reconstituer l\u2019histoire intime des vall\u00e9es&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_22');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_22');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_22\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(22)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_22\" class=\"footnote_tooltip\">Les trois discours de Varallo in Bolletino del CAI n\u00b0 16, 1869, p. 314.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_22').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_22', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>C\u2019est l\u00e0 la vraie date de naissance de l\u2019ethnographie vald\u00f4taine.<\/p>\n<p>L\u2019abb\u00e9 Gorret, pr\u00eatre et montagnard plut\u00f4t que touriste et alpiniste, repr\u00e9sente une exception dans le milieu du CAI, mais il a cependant le charisme n\u00e9cessaire, gagn\u00e9 sur le terrain, le courage et le physique du r\u00f4le, pour avancer des propositions qui difficilement auraient pu germer spontan\u00e9ment dans ce milieu \u00e0 cette \u00e9poque-l\u00e0. A Varallo, une opportunit\u00e9 lui est offerte gr\u00e2ce \u00e0 l\u2019intervention du chevalier g\u00e9nois, le professeur Emanuele Celesia, qui invite aussi les alpinistes \u00e0 s\u2019occuper, au cours de leurs randonn\u00e9es, des traces de l\u2019homme pr\u00e9historique, des anciennes religions et de leurs rituels, qui ont certainement surv\u00e9cu, bien que d\u00e9guis\u00e9s, au sein des populations alpines. L\u2019abb\u00e9 lui r\u00e9pondra en \u00e9largissant ult\u00e9rieurement le champ d\u2019enqu\u00eate \u00e0 l\u2019\u00e9tude \u00ab&nbsp;<em>de l\u2019histoire intime des vall\u00e9es&nbsp;<\/em>\u00bb. L\u2019argumentation passionn\u00e9e de Gorret re\u00e7oit une approbation enthousiaste et unanime de l\u2019assembl\u00e9e de Varallo. Cependant, en parcourant la collection des bulletins du CAI des cinquante ann\u00e9es successives, on constate que les articles du genre pr\u00e9conis\u00e9 par l\u2019abb\u00e9 sont loin d\u2019\u00eatre fr\u00e9quents, \u00e0 l\u2019exception de ceux consacr\u00e9s \u00e0 des escalades en Asie, en Am\u00e9rique ou en Afrique. Les coutumes alpines ne sont probablement pas consid\u00e9r\u00e9es assez exotiques\u2026 Nous pouvons d\u00e9couvrir des annotations ethnographiques alpines seulement dans quelques articles de personnalit\u00e9s comme le g\u00e9ologue Martino Barretti, Giuseppe Corona ou Luigi Vaccarone. Et dans ceux de l\u2019abb\u00e9 Gorret, bien s\u00fbr.<\/p>\n<p>Dans le Bulletin du CAI de 1874, le professeur Roncali parle longuement, dans un article intitul\u00e9 \u00ab&nbsp;<em>Di una missione letteraria degli alpinisti italiani&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_23');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_23');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_23\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(23)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_23\" class=\"footnote_tooltip\"><em>D\u2019une mission litt\u00e9raire des alpinistes italiens.<\/em>\u201d Bulletin du CAI 1874 p. 81-87.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_23').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_23', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> de l\u2019importance de l\u2019ethnographie et de la dialectologie alpines. Dans une prose un peu prolixe, il invite les jeunes femmes \u00e0 encourager les maris, lors des balades en montagne, \u00e0 recueillir de la vive voix des montagnards les chants, les contes, les traditions et les proverbes.<\/p>\n<p>En 1882, Martino Baretti, charg\u00e9 de la r\u00e9daction du Bulletin du CAI, dans son introduction invite les alpinistes \u00e0 se transformer en ethnographes en utilisant presque les m\u00eames mots que son ami Gorret en 1869, sans toutefois le citer<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_24');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_24');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_24\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(24)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_24\" class=\"footnote_tooltip\">Baretti Martino, <em>Ai soci del Club Alpino Italiano<\/em>, Bulletin du CAI 1882, p. 4.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_24').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_24', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Dans le volume \u00e9dit\u00e9 par le CAI en 1913 pour son cinquanti\u00e8me anniversaire, ayant pour but de rappeler ses initiatives, Nicola Vigna r\u00e9dige le paragraphe consacr\u00e9 \u00e0 l\u2019ethnologie.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_25');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_25');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_25\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(25)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_25\" class=\"footnote_tooltip\">Vigna Nicola, <em>Etnografia<\/em>, in L\u2019opera del CAI nel primo suo cinquantennio (1863-1913) Officine grafiche della STEN, Torino, 1913.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_25').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_25', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Il rappelle Emanuele Celesia et Aim\u00e9 Gorret, l\u2019article de Roncali, puis il parle longuement de la collaboration fournie \u00e0 Lamberto Loria, \u00e0 partir de 1908, pour la grande exposition ethnographique de Rome en 1911, \u00e0 l&#8217;occasion du cinquantenaire de l\u2019unit\u00e9 d\u2019Italie.<\/p>\n<p>L\u2019id\u00e9e courageuse et g\u00e9niale de l\u2019abb\u00e9 Gorret n\u2019a donc pas fait beaucoup de pros\u00e9lytes. Du moins au CAI. Malgr\u00e9 tant d\u2019espoirs de quelques passionn\u00e9s, le monde de l\u2019alpinisme n\u2019a pas apport\u00e9 beaucoup \u00e0 l\u2019ethnographie alpine. Mais il a certainement favoris\u00e9 son d\u00e9collage.<\/p>\n<h2>L\u2019abb\u00e9 Gorret ou l\u2019Ours de la montagne<\/h2>\n<p>A Varallo, l\u2019abb\u00e9 Gorret (1836-1907) n\u2019a que trente-trois ans, mais il jouit d\u00e9j\u00e0 d\u2019un grand prestige dans les milieux de l\u2019alpinisme pour son intelligence, sa culture, son sens de l\u2019humour, sa bont\u00e9 d&#8217;\u00e2me naturelle, sa simplicit\u00e9 montagnarde et surtout pour son r\u00f4le d\u00e9terminant dans la conqu\u00eate du Cervin, c\u00f4t\u00e9 vald\u00f4tain, en compagnie de Jean-Antoine Carrel et de deux autres Valtornains. Profond\u00e9ment enracin\u00e9 et instruit \u00e0 la fois, Gorret souffre de l\u2019attitude de sup\u00e9riorit\u00e9 que la majorit\u00e9 des alpinistes de l\u2019\u00e9poque affichent face aux habitants des montagnes, ses compatriotes&nbsp;; de leur manque d\u2019int\u00e9r\u00eat pour l\u2019h\u00e9ritage culturel des montagnards; de la publication de leurs notes de voyages, souvent superficielles, impr\u00e9cises et d\u00e9pourvues de toute g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 \u00e0 l\u2019\u00e9gard de ces populations.<\/p>\n<p>Il eut une enfance ordinaire, comme tous les fils de paysans de son temps et d\u2019il n\u2019y a pas encore tr\u00e8s longtemps&nbsp;: berger \u00e0 Cheneil, de petits travaux pour aider la famille, l\u2019\u00e9cole pour laquelle il manifeste des aptitudes particuli\u00e8res, le cat\u00e9chisme et les courses dans les pierriers avec ses compagnons. Tr\u00e8s jeune, il rencontre les premiers &nbsp;Anglais&nbsp;. Avec l\u2019humour qui l\u2019a toujours caract\u00e9ris\u00e9, il racontera plus tard avoir connu beaucoup d\u2019Anglais sans autre qualification, mais aussi des Anglais allemands, des Anglais suisses, des Anglais fran\u00e7ais et m\u00eame des Anglais italiens.<\/p>\n<p>Il entre au Coll\u00e8ge Saint-B\u00e9nin d\u2019Aoste et, apr\u00e8s cinq ans d\u2019\u00e9tudes et d\u2019\u00e9loignement de son milieu, il \u00e9crit&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Je me trouvais exclu de la paysannerie sans aucune perspective, ni porte ouverte, ni issue ailleurs&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_26');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_26');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_26\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(26)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_26\" class=\"footnote_tooltip\">Gorret Aim\u00e9, \u201c<em>Autobiographie<\/em>\u201d, in Autobiographie et \u00e9crits divers, Administration Communale de Valtournenche, Turin, 1987, p. 48.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_26').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_26', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. S\u2019il avait eu un minimum de possibilit\u00e9s financi\u00e8res il aurait h\u00e9sit\u00e9 entre la m\u00e9decine et la pr\u00eatrise. Mais \u00e9tant pauvre, il n\u2019a gu\u00e8re le choix. Apr\u00e8s beaucoup d\u2019h\u00e9sitations, les paroles de son oncle, le chanoine Georges Carrel, lui font comprendre qu\u2019\u00ab&nbsp;<em>on ne va pas au s\u00e9minaire pour se faire d\u00e9cid\u00e9ment pr\u00eatre, on y va pour examiner sa vocation\u2026&nbsp;<\/em>\u00bb. Ainsi, soulag\u00e9, il entre au s\u00e9minaire o\u00f9 sa vocation s\u2019affermira progressivement. Grand et costaud, travailleur infatigable, aux mani\u00e8res un peu rudes, on le surnommera, beaucoup plus tard, l\u2019Ours de la Montagne. Amateur de bonne ch\u00e8re quand il peut se la payer, sachant appr\u00e9cier le bon vin dont il abuse volontiers, tout naturellement sensible au charme du beau sexe, dit-on, spontan\u00e9 et sinc\u00e8re dans ses r\u00e9actions et dans la parole, dou\u00e9 d\u2019un sens de l\u2019humour accentu\u00e9 doubl\u00e9 d\u2019une plume caustique, il n\u2019\u00e9tait vraiment pas fait pour s\u2019entendre avec la hi\u00e9rarchie eccl\u00e9siastique de l\u2019\u00e9poque, plut\u00f4t rigide.<\/p>\n<p>Ordonn\u00e9 pr\u00eatre, il commence ses p\u00e9r\u00e9grinations dans les diff\u00e9rentes paroisses en qualit\u00e9 de vicaire. Gorret profitera de cette vie de nomade pour escalader la plupart des pics vald\u00f4tains d\u2019une certaine importance et pour affiner sa connaissance de la Vall\u00e9e. Au d\u00e9but de 1881, apr\u00e8s un \u00e9ni\u00e8me \u00e9pisode de m\u00e9sentente avec des confr\u00e8res et avec la hi\u00e9rarchie, il d\u00e9cide de partir pour Grenoble, pour d\u00e9couvrir des montagnes inconnues, d\u00e9clare-t-il, mais certainement aussi pour prendre les distances avec un milieu qui avait de la peine \u00e0 le supporter et qu\u2019il ne supportait probablement plus. L\u2019exp\u00e9rience dauphinoise ne fut pas tr\u00e8s heureuse et, \u00e0 son retour, il sera nomm\u00e9 recteur \u00e0 Saint-Jacques d\u2019Ayas o\u00f9 il accomplit pendant plus de vingt ans sa mission dans la pauvret\u00e9 et dans l\u2019isolement. C\u2019est de l\u00e0 qu\u2019il envoie sa correspondance sign\u00e9e l\u2019Ermite de Saint-Jacques ou bien l\u2019Ours de la Montagne. Il meurt \u00e0 l\u2019\u00e2ge de 71 ans, au prieur\u00e9 de Saint-Pierre.<\/p>\n<p>Dou\u00e9 d\u2019un don naturel pour l\u2019\u00e9criture, il collabore au Bulletin du CAI, \u00e0 la revue de Florence <em>Le touriste<\/em>, \u00e0 la <em>Revue Alpine<\/em> de Lyon et avec plusieurs feuilles locales<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_27');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_27');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_27\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(27)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_27\" class=\"footnote_tooltip\">Les \u0153uvres d\u2019Aim\u00e9 Gorret ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9es par Lin Colliard, \u00e0 la demande de l\u2019Administration Communale de Valtournenche, en 1987, sous les presses de la S.G.S. \u00e0 Turin, sous le titre <em>Autobiographie et \u00e9crits divers<\/em>. Elles sont pr\u00e9c\u00e9d\u00e9es d\u2019une bibliographie exhaustive et d\u2019une notice sur les quelques in\u00e9dits qui ne devraient pas compter parmi ses pi\u00e8ces les plus significatives. Il s\u2019agit d\u2019environ cinq cents pages qui, en plus des diff\u00e9rents articles, reproduisent l\u2019autobiographie in\u00e9dite. Un deuxi\u00e8me volume, paru en m\u00eame temps que celui cit\u00e9, <em>Maximes et aphorismes<\/em>, regroupe de courtes r\u00e9flexions de l\u2019auteur et des citations recueillies au hasard de ses lectures ainsi qu&#8217;un choix d\u2019essais consacr\u00e9s \u00e0 Aim\u00e9 Gorret.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_27').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_27', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Du point de vue de la quantit\u00e9, sa production litt\u00e9raire n\u2019est pas particuli\u00e8rement abondante&nbsp;: en plus des articles et de la plaquette sur le roi, il a r\u00e9dig\u00e9 l\u2019opuscule <em>Brusson, station d\u2019\u00e9t\u00e9<\/em> et surtout, en collaboration avec Claude Bich, un <em>Guide de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste<\/em>, qui reste un mod\u00e8le in\u00e9gal\u00e9 (1877).<\/p>\n<h2>Les contributions de Gorret \u00e0 l\u2019ethnographie vald\u00f4taine<\/h2>\n<p>D\u00e9j\u00e0 au s\u00e9minaire, Gorret se plaint qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e9cole on n\u2019apprend ni l\u2019histoire ni la g\u00e9ographie du Pays&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Si jamais les chances de la vie me mettaient dans le cas de diriger l\u2019\u00e9ducation de quelqu\u2019un, je voudrais bien lui donner pour devoir de vacances la description de son propre pays et l\u2019obligation de m\u2019en noter les beaut\u00e9s, les singularit\u00e9s et les usages et je lui ferai bien gr\u00e2ce, en attendant, des lois, m\u0153urs et usages de Rome et de la Gr\u00e8ce.&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_28');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_28');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_28\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(28)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_28\" class=\"footnote_tooltip\">Gorret Aim\u00e9, <em>Autobiographie et \u00e9crits divers<\/em>, Administration Communale de Valtournenche, 1987, p. 47.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_28').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_28', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<p>Lors de sa r\u00e9ponse \u00e0 Celesia, Gorret avait probablement en t\u00eate une id\u00e9e pr\u00e9cise sur la mani\u00e8re de raconter \u00ab&nbsp;<em>l\u2019histoire intime des vall\u00e9es<\/em>&nbsp;\u00bb. Dans son article &nbsp;Excursion sur le glacier du Rhutor le 21 juillet 1868 <span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_29');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_29');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_29\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(29)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_29\" class=\"footnote_tooltip\">Bulletin du CAI n\u00b0 14, avril 1869 .<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_29').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_29', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, donc avant Varallo, l\u2019abb\u00e9 nous a d\u00e9j\u00e0 fourni des exemples sur la d\u00e9marche \u00e0 suivre&nbsp;: il r\u00e9dige le compte-rendu de l\u2019excursion, relatant tous les d\u00e9tails du parcours. Pour l\u2019abb\u00e9 Gorret, une excursion ou une escalade est un itin\u00e9raire de d\u00e9couverte. Le muret qui soutient le sentier, le champ de bl\u00e9 qui vient d\u2019\u00eatre moissonn\u00e9, l\u2019homme qui irrigue un pr\u00e9, une touffe de fleurs rares, un rocher color\u00e9, une maison d\u2019alpage d\u00e9labr\u00e9e&nbsp;: tout m\u00e9rite d\u2019\u00eatre observ\u00e9, \u00e9tudi\u00e9 et expliqu\u00e9. Tout m\u00e9rite un d\u00e9tour, un laps de temps en plus, un effort pour mieux comprendre. Ce n\u2019est pas l\u2019altitude de la montagne escalad\u00e9e qui compte, ni sa renomm\u00e9e, ni le temps employ\u00e9 pour la \u00ab&nbsp;<em>vaincre<\/em>&nbsp;\u00bb, ni avoir \u00e9t\u00e9 le premier \u00e0 l\u2019atteindre. La montagne, pour l\u2019abb\u00e9 est d\u2019abord un plaisir complexe qu\u2019il faut apprendre \u00e0 savourer et une occasion d\u2019enrichissement moral et culturel. Voil\u00e0 o\u00f9 r\u00e9side la diff\u00e9rence avec les \u00ab&nbsp;<em>Anglais<\/em>&nbsp;\u00bb. \u00c0 un moment donn\u00e9, quand le groupe s\u2019arr\u00eate pour explorer la <em>Borna dou Croquet<\/em><span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_30');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_30');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_30\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(30)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_30\" class=\"footnote_tooltip\">Dans le patois de Valgrisenche, le <em>Croquet<\/em> est un \u00eatre mal\u00e9fique assez ind\u00e9fini, diable ou esprit follet&nbsp; et son nom d\u00e9rive probablement du verbe croquer. Litt\u00e9ralement&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Le trou du Croquet&nbsp;<\/em>\u00bb.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_30').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_30', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, il \u00e9voque l\u2019ancienne l\u00e9gende du monstre qui habite le trou qu&#8217;il \u00e9crit avec une richesse de d\u00e9tails et une spontan\u00e9it\u00e9 remarquables.<\/p>\n<p>Dans son article de 1871, toujours dans le Bulletin du CAI, &nbsp;De Ch\u00e2tillon d\u2019Aoste \u00e0 Domodossola&nbsp;, o\u00f9 il nous propose une longue randonn\u00e9e par les cols, il accorde encore plus d\u2019espace \u00e0 l\u2019observation des traditions. La travers\u00e9e est facile mais tellement suggestive&nbsp;! En passant par Cheneil, il nous parle de ses souvenirs de petit berger, de la nourriture, des jeux, des contes, puis, il nous pr\u00e9sente le costume d\u2019Ayas et nous parle des m\u0153urs un peu rudes des Gressonards, il observe les femmes d\u2019Alagna qui coupent le foin sauvage sur le bord d&#8217;affreux ravins. Il fait, de temps en temps, des observations pointues et inattendues&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Ma fa\u00e7on de voyager ne sera certainement pas du go\u00fbt de tout le monde&nbsp;; elle fera, peut \u00eatre, hausser les \u00e9paules \u00e0 bien des personnes, aux savants surtout&nbsp;; pourtant, je vois une utilit\u00e9 et un agr\u00e9ment dans l\u2019\u00e9tude des costumes, des traditions et des m\u0153urs&nbsp;; un agr\u00e9ment parce qu\u2019on d\u00e9couvre toujours quelque chose de nouveau et la nouveaut\u00e9 plait&nbsp;; une utilit\u00e9 pour les lumi\u00e8res que les costumes, les traditions, les m\u0153urs peuvent projeter sur l\u2019histoire, les religions primitives, les migrations des peuples et les diff\u00e9rentes couches d\u2019invasions p\u00e9riodiques de Barbares<\/em>.&nbsp;\u00bb<\/p>\n<p>Et ainsi de suite&nbsp;: dans la plupart de ses articles, il profitera d\u2019une promenade pour fixer des aspects de la civilisation alpestre&nbsp;: il nous parlera de l\u2019agriculture de montagne et de la fabrication de la fontine qu\u2019il appelle encore gruy\u00e8re&nbsp;, du caract\u00e8re des habitants d\u2019Issogne, de l\u2019organisation des alpages, des consorteries ou propri\u00e9t\u00e9s communes, des vari\u00e9t\u00e9s de patois, des f\u00eates patronales, des coutumes des diff\u00e9rentes paroisses. Il nous donne m\u00eame des recettes, de ce qu\u2019il appelle \u00ab<em>&nbsp;la soupe au vin<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_31');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_31');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_31\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(31)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_31\" class=\"footnote_tooltip\">Qu\u2019on appelle actuellement, selon les communes, <em>seuppa fr\u00e8ide<\/em> (soupe froide), <em>seuppa rodze<\/em> (soupe rouge) ou <em>seuppa de l\u2019ano<\/em> (soupe de l\u2019\u00e2ne).<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_31').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_31', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> par exemple&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>On fait cuire et bouillir tout ensemble pain, sucre et vin, sans autre m\u00e9lange et l\u2019on absorbe cette p\u00e2t\u00e9e assez chaude qu\u2019on le peut.<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_32');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_32');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_32\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(32)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_32\" class=\"footnote_tooltip\">Mont Favre, Bulletin du CAI n\u00b0 28, 1876. pp. 399-417.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_32').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_32', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<p>Malheureusement, il n\u2019a \u00e9crit qu\u2019une toute petite partie de ce qu\u2019il a vu, appris et connu. Et une bonne partie de ses in\u00e9dits s\u2019est perdue \u00e0 Saint-Christophe-en-Oisans, lors de ses m\u00e9saventures dauphinoises.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_33');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_33');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_33\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(33)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_33\" class=\"footnote_tooltip\">B\u00e9temps Alexis, <em>De la migration de l\u2019Ours<\/em>, in B\u00e9temps, 2007<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_33').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_33', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Les vicissitudes de sa vie, son caract\u00e8re, sa mission religieuse, ses d\u00e9ceptions ont limit\u00e9 aussi sa production litt\u00e9raire. Et cela, malgr\u00e9 tous ses projets et ses meilleurs propos&nbsp;!<\/p>\n<p>Apr\u00e8s avoir racont\u00e9, dans une correspondance au Touriste en avril 1873, la l\u00e9gende du diable et du pont de Pont-Saint-Martin, il dit \u00ab<em>&nbsp;\u2026je crois \u00e0 propos de r\u00e9server cela pour un ouvrage que je ne pourrai probablement jamais \u00e9diter et qui aurait pour titre &nbsp;Histoire de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste sans documents authentiques, par les l\u00e9gendes et les traditions populaires&nbsp;<\/em>\u00bb. Quelques mois apr\u00e8s, dans la m\u00eame revue, il revient sur le m\u00eame sujet, en parlant de la vall\u00e9e du Lys&nbsp;&nbsp;: \u00ab<em>&nbsp; Il me restait encore bien des choses \u00e0 dire ou, plut\u00f4t, tout \u00e9tait encore \u00e0 \u00e9crire sur les m\u0153urs et les usages de cette vall\u00e9e&nbsp;: les proc\u00e8s de Perloz, les pr\u00e9tentions et les compliments de Lillianes, le braconnage amoureux de Fontainemore, les grandes entreprises de Issime, les nez et les hivers du Gaby, la temp\u00e9rature relative du pays et des habitants de Gressoney, les \u00e9migrations, etc.&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_34');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_34');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_34\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(34)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_34\" class=\"footnote_tooltip\"><em>Courrier de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste<\/em>, Le Touriste, 20 septembre 1873, Florence.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_34').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_34', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Ce livre, dont Gorret aurait peut-\u00eatre voulu \u00eatre l\u2019auteur, sera \u00e9crit vingt-cinq ans plus tard par Jean-Jacques Christillin.<\/p>\n<p>Et encore, \u00e0 la fin de sa vie, vieux et malade, confin\u00e9 au prieur\u00e9 de Saint-Pierre, dernier refuge de pr\u00eatres pauvres, o\u00f9 on lui interdisait m\u00eame de converser avec les jeunes pr\u00eatres de passage, il reviendra avec insistance sur la n\u00e9cessit\u00e9 de relever tout ce qui est possible sur les traditions alpines&nbsp;: \u00ab<em>&nbsp;\u2026.Laissons de c\u00f4t\u00e9 la g\u00e9ologie, la botanique et les autres sciences qui pr\u00e9senteront toujours une s\u00e9rieuse et, en m\u00eame temps, agr\u00e9able r\u00e9cr\u00e9ation, mais dont les noms grecs et latins, et toujours baroques, \u00e9pouvanteraient la masse des touristes qui ne les trouveront que barbares, mais il y a bien de choses \u00e0 apprendre pour conna\u00eetre la montagne&nbsp;: ce sont les costumes, les jours d\u2019\u0153uvres, les jours de f\u00eates\u2026 Je le regrette, nos vieux costumes tendent absolument \u00e0 dispara\u00eetre et le vieux Queyras ne sera reconnaissable lorsque ses habitants se seront habill\u00e9s comme les gens des villes. Le costume des femmes qui n\u2019\u00e9migrent pas doit, au moins, \u00eatre conserv\u00e9 par la photographie&nbsp;: et quel est le touriste qui ne soit pas aujourd\u2019hui quelque peu photographe&nbsp;?\u2026 Je continuerais bien encore cette communication sur un sujet aussi int\u00e9ressant que l\u2019Ethnographie Alpestre\u2026 si la faiblesse de ma vue ne m\u2019obligeait \u00e0 quitter la plume\u2026<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_35');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_35');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_35\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(35)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_35\" class=\"footnote_tooltip\">\u00ab&nbsp;<em>Ethnographie Alpestre<\/em>&nbsp;\u00bb, Revue Alpine XII, Lyon, 1906. p. 102-103.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_35').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_35', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Une ann\u00e9e apr\u00e8s, il mourra \u00e0 Saint-Pierre, le 3 novembre 1907.<\/p>\n<p>Avec les discours de Varallo de Gorret (1869) nous pouvons dire que le message des fr\u00e8res Grimm est finalement arriv\u00e9 aussi en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Mais il faudra attendre encore quelque peu pour que des auteurs vald\u00f4tains se lancent dans la recherche ethnographique ou folklorique comme l\u2019on disait de pr\u00e9f\u00e9rence alors. Jusque vers la fin des ann\u00e9es 1880, il n\u2019y a que les articles de Gorret d\u00e9j\u00e0 \u00e9voqu\u00e9s, r\u00e9cits d\u2019escalades avec ench\u00e2ss\u00e9s, diamants pr\u00e9cieux, de courts r\u00e9cits d\u00e9crivant des faits culturels. Les textes de Gorret les plus riches en informations ethnographiques sont probablement &nbsp;<em>Excursion sur le glacier du Rhutor le 21 juillet 1868<\/em> (1869), <em>De Ch\u00e2tillon d\u2019Aoste \u00e0 Domodossola<\/em> (1871), <em>Excursion au Mont-Fal\u00e8re le 21 ao\u00fbt 1879<\/em> (1880) qui sont aussi, probablement, des exemples in\u00e9gal\u00e9s de ce genre particulier de litt\u00e9rature alpine, plus attentive aux hommes qu\u2019aux rochers, que Gorret avait inaugur\u00e9.<\/p>\n<h2>L\u2019\u00e2ge d\u2019or des d\u00e9buts de l\u2019ethnographie vald\u00f4taine&nbsp;: Tancr\u00e8de Tibaldi ou la d\u00e9couverte de la culture mat\u00e9rielle<\/h2>\n<p>Les derni\u00e8res 20 ann\u00e9es du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle voient l\u2019\u00e9panouissement des recherches ethnographiques en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Une demi douzaine d\u2019hommes de culture, des polyvalents s\u2019exprimant aussi en d\u2019autres disciplines, selon la meilleure tradition vald\u00f4taine, ont explor\u00e9, en guise de pionniers, diff\u00e9rents domaines de la culture populaire. Et ils nous ont laiss\u00e9 des t\u00e9moignages \u00e9crits de leurs observations et r\u00e9flexions.<\/p>\n<p>Le premier essai vald\u00f4tain sciemment ethnographique est un article de Tancr\u00e8de Tibaldi, publi\u00e9 sur la feuille locale \u00ab&nbsp;<em>L\u2019\u00e9cho du Val d\u2019Aoste<\/em>&nbsp;\u00bb en 1887. Il s\u2019agit d\u2019un article consacr\u00e9 \u00e0 la No\u00ebl&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>No\u00ebl et la m\u00e9lop\u00e9e de la messe de minuit \u00e0 Ch\u00e2tillon<\/em>&nbsp;\u00bb.<\/p>\n<p>L\u2019auteur d\u00e9crit la repr\u00e9sentation des bergers \u00e0 la messe de minuit dans sa paroisse, parle des diff\u00e9rentes traditions vald\u00f4taines li\u00e9es \u00e0 la No\u00ebl qu\u2019il conna\u00eet et, fait extraordinaire, les encadre au niveau europ\u00e9en en proposant en plus des explications.<\/p>\n<p>Tancr\u00e8de Tibaldi (1851-1916), qui aimait se d\u00e9finir folkloriste, est n\u00e9 au Pi\u00e9mont, \u00e0 Solero, dans la province d\u2019Alexandrie. A l\u2019\u00e2ge de huit jours, il rejoint sa tante et son grand-p\u00e8re paternels \u00e0 Aoste o\u00f9 il est \u00e9lev\u00e9. Et c\u2019est en Vall\u00e9e d\u2019Aoste qu\u2019il passera toute sa vie. Greffier au tribunal d\u2019Aoste, il est aussi syndic de Saint-Denis et tente, \u00e0 maintes reprises, mais en vain, la carri\u00e8re politique. Journaliste, romancier, historien en plus que folkloriste, il entretient des rapports orageux avec la plupart de ses coll\u00e8gues. Cela certainement \u00e0 cause de son caract\u00e8re, mais aussi \u00e0 une certaine intol\u00e9rance de celui qu\u2019on appellerait aujourd\u2019hui establishment culturel. Parfaitement bilingue italien\/fran\u00e7ais, sa production litt\u00e9raire est dans les deux langues. En ethnologie, il s\u2019occupe surtout de contes et l\u00e9gendes, mais il traite aussi de traditions (la No\u00ebl, la f\u00eate patronale, les processions, les combats des reines), des usages, des sobriquets, des proverbes et des croyances.<\/p>\n<p>Les recherches sont loin d\u2019\u00eatre exhaustives et ses sources rarement cit\u00e9es mais l\u2019approche \u00e0 la mati\u00e8re est correcte. En exergue d\u2019un essai intitul\u00e9 \u00ab&nbsp;<em>L\u2019amour en Vaudagne&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_36');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_36');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_36\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(36)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_36\" class=\"footnote_tooltip\">Publi\u00e9 dans \u201c<em>Veill\u00e9es Vald\u00f4taines Illustr\u00e9es<\/em>\u201d o\u00f9 l\u2019auteur pr\u00e9cise que l\u2019essai n\u2019est qu\u2019un passage tir\u00e9 de son roman &nbsp;<em>Ours Thibaud<\/em>&nbsp;, paru en 1892.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_36').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_36', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, Tibaldi cite une phrase de Jo\u00e0n Lorenzo Segura de Astorga&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Je ne m\u2019int\u00e9resse pas \u00e0 savoir si c\u2019est vrai ou faux, mais je ne veux pas le laisser tomber dans l\u2019oubli<\/em>&nbsp;\u00bb C\u2019est l\u00e0 la conception d\u2019une ethnographie militante, comme le sera presque toute l\u2019ethnographie vald\u00f4taine jusqu\u2019\u00e0 nos jours.<\/p>\n<p>Comme Grappein et Orsi\u00e8res se sont \u00e9vertu\u00e9s \u00e0 combattre certaines traditions consid\u00e9r\u00e9es un frein au progr\u00e8s, Tibaldi et les ethnographes de sa g\u00e9n\u00e9ration, s\u2019\u00e9vertuent \u00e0 emp\u00eacher \u00e0 un certain progr\u00e8s d\u2019effacer les traditions jusqu\u2019\u00e0 leur souvenir. Leur objectif premier est celui de \u00ab&nbsp;<em>sauver la tradition<\/em>&nbsp;\u00bb sans trop se poser de questions sur le pourquoi. Les articles d\u2019int\u00e9r\u00eat ethnographique de Tibaldi ont \u00e9t\u00e9 rassembl\u00e9s par lui-m\u00eame en deux volumes publi\u00e9s en 1912 et 1913. Le premier, qui r\u00e9unit les articles en langue fran\u00e7aise est \u00ab&nbsp;<em>Veill\u00e9es Vald\u00f4taines illustr\u00e9es<\/em>&nbsp;\u00bb, le second, avec les articles en langue italienne, \u00ab&nbsp;<em>Serate Valdostane<\/em>&nbsp;\u00bb. Malgr\u00e9 la ressemblance du titre, le second n\u2019est pas la traduction du premier. Par son \u0153uvre, Tibaldi a fray\u00e9 le chemin et a donn\u00e9 ex\u00e9cution aux indications de l\u2019abb\u00e9 Gorret.<\/p>\n<p>L\u2019\u0153uvre de Tibaldi ne s\u2019est pas limit\u00e9e au collectage de la parole et du souvenir. Tibaldi a compris aussi l\u2019importance de la culture mat\u00e9rielle. Dans une lettre de 1913, il se plaint du saccage que les monuments vald\u00f4tains ont subi au cours des cinquante derni\u00e8res ann\u00e9es.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_37');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_37');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_37\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(37)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_37\" class=\"footnote_tooltip\">Agostino Laura, 1987\/1988<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_37').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_37', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Et, chose qui est plut\u00f4t extraordinaire, vu l\u2019\u00e9poque, il ouvre lui-m\u00eame un petit mus\u00e9e \u00e0 Ch\u00e2tillon. Il ne s\u2019agit pas d\u2019un v\u00e9ritable mus\u00e9e ethnographique puisque, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019objets de la culture mat\u00e9rielle, il expose aussi des vestiges historiques et arch\u00e9ologiques et des exemplaires de la faune et de la flore vald\u00f4taines. Le chanoine Fran\u00e7ois-Gabriel Frutaz, historien chevronn\u00e9 et reconnu, avec qui Tibaldi \u00e9tait r\u00e9guli\u00e8rement en comp\u00e9tition, a d\u00e9fini l\u2019exposition&nbsp;:&nbsp;\u00ab&nbsp;<em>Une dr\u00f4le de boutique qu\u2019on appelle mus\u00e9e&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_38');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_38');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_38\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(38)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_38\" class=\"footnote_tooltip\">Agostino Laura, 1987\/1988<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_38').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_38', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Heureusement, ses contemporains ont \u00e9t\u00e9 plus justes et ont appr\u00e9ci\u00e9 l\u2019initiative.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_39');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_39');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_39\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(39)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_39\" class=\"footnote_tooltip\">Agostino Laura, 1987\/1988<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_39').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_39', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Et il y a de quoi, si l\u2019on pense que, cent ans et plus apr\u00e8s, la Vall\u00e9e d\u2019Aoste n\u2019a pas encore son mus\u00e9e ethnographique&nbsp;!<\/p>\n<p>Tibaldi n\u2019est pas le seul \u00e0 avoir pris l\u2019initiative pour un &nbsp;mus\u00e9e&nbsp; vald\u00f4tain&nbsp;! Vers la moiti\u00e9 des ann\u00e9es 1890, Benjamin Baudin (1855-1922), pr\u00eatre \u00e0 Saint-Vincent, pauvre en ressources mais riche en initiatives, y ach\u00e8te une \u00ab&nbsp;<em>vieille masure<\/em>&nbsp;\u00bb. Sa position est importante puisqu\u2019elle est \u00ab&nbsp;<em>situ\u00e9e sur la route qui conduit \u00e0 la fontaine min\u00e9rale, entre la bourgade et le hameau de Vagnod<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_40');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_40');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_40\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(40)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_40\" class=\"footnote_tooltip\">In Le Duch\u00e9 d\u2019Aoste du 1<sup>er<\/sup> juin 1898.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_40').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_40', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Il la restaure, l\u2019am\u00e9nage, la dote d\u2019une fontaine et d\u2019un petit jardin avec un t\u00e9lescope pour mieux admirer le panorama. Dedans, il expose des documents vari\u00e9s illustrant la Vall\u00e9e d\u2019Aoste sous ses diff\u00e9rents aspects. L\u2019exposition vise un public \u00e9tranger surtout dans le but de promouvoir le tourisme. Baudin s\u2019adresse aussi explicitement aux \u00ab&nbsp;<em>producteurs vald\u00f4tains<\/em>&nbsp;\u00bb pour qu\u2019ils am\u00e8nent leurs \u0153uvres \u00e0 exposer. Les sujets illustr\u00e9s sont l\u2019histoire, l\u2019alpinisme, la min\u00e9ralogie, la botanique, la zoologie et la photographie. Pionnier de la photographie vald\u00f4taine, Baudin expose ses images r\u00e9alis\u00e9es selon la technique st\u00e9r\u00e9oschopique. Il r\u00e9alise aussi, \u00e9mule de son contemporain Pierre-Emile Vescoz, une maquette en relief de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste. C\u2019est probablement le premier photographe vald\u00f4tain soucieux de documenter le travail des hommes par l\u2019image. Il peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 l\u2019anc\u00eatre de l\u2019ethno-photographie vald\u00f4taine et le chef de file d\u2019une belle \u00e9quipe d\u2019o\u00f9, au XX<sup>\u00e8me<\/sup> si\u00e8cle, sortiront des photographes tels que Emile Bionaz, Jules Brocherel, Octave B\u00e9rard et Ren\u00e9 Willien, rien que pour citer les plus connus.<\/p>\n<p>Le chalet est inaugur\u00e9 le 30 juin 1898 et dans une lettre parue sur le Duch\u00e9 d\u2019Aoste du 5 octobre, Baudin dresse un bilan flatteur des trois premiers mois d\u2019ouverture&nbsp;: l\u2019exposition a re\u00e7u la visite d\u2019 un nombreux public&nbsp;:&nbsp;\u00ab<em>de S. M. la Reine, de deux g\u00e9n\u00e9raux, de majors et de capitaines de fr\u00e9gate, d\u2019artillerie, d\u2019infanterie et de cavalerie, de marquis, de comtes, d\u2019avocats, de juges, de pr\u00e9fets et d\u2019autres personnes de distinction<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_41');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_41');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_41\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(41)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_41\" class=\"footnote_tooltip\">In Le Duch\u00e9 d\u2019Aoste du 5 octobre 1898.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_41').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_41', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Le succ\u00e8s de l\u2019initiative encourage Baudin qui pr\u00e9conise la cr\u00e9ation d\u2019un jardin botanique \u00e0 c\u00f4t\u00e9 et d\u2019une biblioth\u00e8que scientifique de support.<\/p>\n<p>C\u2019est l\u2019\u00e9poque des grandes expositions italiennes pour la valorisation des ressources nationales qui accordent toujours un espace aux sp\u00e9cialit\u00e9s r\u00e9gionales. C\u2019est \u00e0 celle de Milan de 1881 que Vescoz expose pour la premi\u00e8re fois son relief de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Vescoz et d\u2019autres vald\u00f4tains seront aussi pr\u00e9sents \u00e0 celle de 1884 \u00e0 Turin o\u00f9 le CAI reconstruit une maison rurale alpine&nbsp;; \u00e0 la grande exposition vaticane de Rome o\u00f9 Vescoz offrira l\u2019un des ses reliefs au Saint-P\u00e8re&nbsp;; \u00e0 celle de Turin en 1898 o\u00f9 dans une &nbsp;maison vald\u00f4taine reconstruite l\u2019on expose des objets en bois et des produits agricoles.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_42');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_42');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_42\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(42)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_42\" class=\"footnote_tooltip\">Cristina Ronc, 1995<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_42').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_42', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> L\u2019\u00e9poque des grandes expositions culminera en 1911 avec l\u2019extraordinaire exposition de Rome pour le cinquantenaire de l\u2019unit\u00e9 d\u2019Italie.<\/p>\n<h2>L\u2019\u00e2ge d\u2019or des d\u00e9buts de l\u2019ethnographie vald\u00f4taine&nbsp;: Joseph-Sim\u00e9on Favre ou les chants de nos montagnes<\/h2>\n<p>Joseph-Sim\u00e9on Favre na\u00eet \u00e0 Aoste en 1859. Son p\u00e8re Etienne \u00e9tait tanneur et sa m\u00e8re Marie-Rose Duc, m\u00e9nag\u00e8re, \u00e9tait la s\u0153ur du chanoine Pierre-Etienne Duc, historien et homme de culture. Apr\u00e8s quelques ann\u00e9es de s\u00e9minaire \u00e0 Aoste, Joseph-Sim\u00e9on suit son penchant artistique et va \u00e9tudier les beaux-arts \u00e0 Paris. Il a ainsi l\u2019occasion d\u2019apprendre les rudiments de la nouvelle science du folklore. Il lit des pionniers de cette discipline comme Th\u00e9odore-Joseph Boudet de Puymaigre, Paul S\u00e9billot, et des romanistes comme Gaston Paris. Il s\u2019\u00e9tablit \u00e0 S\u00e9ez, en Tarentaise, o\u00f9 il \u00e9pouse Victorine-Faustine Mayeur, fille de cultivateurs et il y exerce le m\u00e9tier de peintre. Il entreprend des recherches sur les traditions tarines sans pour cela n\u00e9gliger celles de sa vall\u00e9e natale. En 1895, il est contact\u00e9 par Julien Tiersot, \u00e0 l\u2019\u00e9poque biblioth\u00e9caire adjoint au conservatoire de Paris, charg\u00e9 par le ministre fran\u00e7ais de l\u2019Instruction Publique de recueillir les chansons populaires des Alpes fran\u00e7aises. Tiersot, dans son rapport au ministre \u00e0 la fin de l\u2019enqu\u00eate sur le terrain, r\u00e9serve des paroles flatteuses \u00e0 l\u2019\u00e9gard de ce montagnard disponible, instruit et surprenant. Il le consid\u00e8re son principal collaborateur \u00e0 la recherche<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_43');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_43');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_43\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(43)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_43\" class=\"footnote_tooltip\">Tiersot Julien, 1901 \u00ab&nbsp;<em>Remontant encore plus loin, nous nous arr\u00eat\u00e2mes \u00e0 S\u00e9ez. Ici, je trouvai un des hommes qui ont le plus efficacement coop\u00e9r\u00e9 \u00e0 mes recherches et, je puis le dire, un v\u00e9ritable collaborateur.&nbsp;<\/em>\u00bb<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_43').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_43', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Favre avait d\u00e9j\u00e0 recueilli pour son compte plus de cent chansons vald\u00f4taines et tarines ainsi qu\u2019un cahier de chansons. Il confie tout ce mat\u00e9riel \u00e0 Tiersot qui transcrit les m\u00e9lodies en \u00e9coutant Favre lui-m\u00eame chanter tout le r\u00e9pertoire rassembl\u00e9 <span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_44');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_44');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_44\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(44)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_44\" class=\"footnote_tooltip\">Tiersot Julien, 1901<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_44').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_44', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> ! La rencontre avec Tiersot stimule Favre qui poursuit sa collecte dans la Haute-Tarentaise et, par courrier, transmet syst\u00e9matiquement \u00e0 Tiersot les r\u00e9sultats de ses enqu\u00eates. Il est pratiquement le seul r\u00e9f\u00e9rant de Tiersot pour la Tarentaise.<\/p>\n<p>Favre ne verra jamais l\u2019\u0153uvre de Tiersot publi\u00e9e&nbsp;: le 13 juillet 1900 il se jette dans les eaux de l\u2019Is\u00e8re et son corps sera retrouv\u00e9 quelques jours apr\u00e8s. Il \u00e9tait, probablement, d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9 \u00e0 cause d\u2019une dette qu\u2019il ne pouvait honorer.<\/p>\n<p>Ses \u00e9crits ont paru dans les feuilles vald\u00f4taines d\u2019inspiration plut\u00f4t lib\u00e9rale&nbsp;: Le Vald\u00f4tain, Le Mont-Blanc, L\u2019Almanach du Ramoneur et sur le Bulletin de l\u2019Acad\u00e9mie de la Val d\u2019Is\u00e8re. Plusieurs travaux in\u00e9dits \u00e9taient conserv\u00e9s par la famille Freppaz de S\u00e9ez et ils ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9s, en bonne partie, en 1972, par Bruno Salvadori.<\/p>\n<p>En 1889 para\u00eet en feuilleton sur l\u2019hebdomadaire &nbsp;Le Vald\u00f4tain&nbsp; la premi\u00e8re livraison de Essai sur l\u2019ethnographie du Pays d\u2019Aoste. La premi\u00e8re partie est consacr\u00e9e \u00e0 l\u2019histoire de la Vall\u00e9e. L\u2019auteur parle longuement des Ligures et des Celtes en m\u00e9langeant d\u2019une mani\u00e8re acritique les rares certitudes avec tout le l\u00e9gendaire&nbsp;; ensuite, il passe \u00e0 la description physique des diff\u00e9rents types de Vald\u00f4tains les mettant en relation avec les Germains, les Celtes, les Ligures, mais aussi les Finlandais, les Irlandais ou les Juifs\u2026 Il conjugue les races avec les temp\u00e9raments et essaye ainsi d\u2019expliquer les caract\u00e8res des habitants des diff\u00e9rentes communes vald\u00f4taines&nbsp;: c\u2019\u00e9tait la mode de l\u2019\u00e9poque, h\u00e9las. La partie linguistique qui suit souffre des m\u00eames faiblesses que les pr\u00e9c\u00e9dentes et des pages enti\u00e8res sont consacr\u00e9es aux langues ligures et celtiques qui ont nourri le lexique des patois vald\u00f4tains. Mais, \u00e9tonnamment, Favre conna\u00eet aussi les th\u00e9ories tr\u00e8s r\u00e9centes du linguiste Ascoli Graziadio Isaia et range correctement les patois vald\u00f4tains parmi les parlers francoproven\u00e7aux<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_45');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_45');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_45\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(45)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_45\" class=\"footnote_tooltip\">C\u2019est en 1873 que G.I. Ascoli d\u00e9clare la &nbsp;naissance&nbsp; du francoproven\u00e7al le d\u00e9finissant par rapport \u00e0 des traits originaux, \u00e0 la langue d\u2019Oc et d\u2019O\u00efl et le d\u00e9limitant \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019aire galloromane, dans ses Schizzi franco-provenzali. L\u2019article souleva un grand d\u00e9bat entre sp\u00e9cialistes qui dureront pendant des d\u00e9cennies. Cerlogne n\u2019utilise jamais le mot francoproven\u00e7al bien que le recueil de ses po\u00e8mes (1889) et l\u2019\u00e9dition de son dictionnaire (1908) paraissent bien apr\u00e8s l\u2019essai de Ascoli.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_45').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_45', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Cette premi\u00e8re partie de l\u2019essai, malgr\u00e9 quelques intuitions brillantes, est largement d\u00e9pass\u00e9e par les temps. Et, probablement, elle \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 vieille et d\u00e9pass\u00e9e au moment de la r\u00e9daction\u2026 Le chapitre sur la litt\u00e9rature orale, malgr\u00e9 quelques extrapolations vers les Ligures et les Celtes, est encore actuelle et d\u00e9note une certaine connaissance de la litt\u00e9rature scientifique sur le sujet. D\u2019abord, Favre d\u00e9finit avec comp\u00e9tence le domaine de la litt\u00e9rature orale, de la chanson aux l\u00e9gendes, des proverbes \u00e0 la f\u00eate populaire,&nbsp;puis il met en \u00e9vidence comment cette litt\u00e9rature, loin d\u2019\u00eatre particuli\u00e8re au Pays d\u2019Aoste, est copartag\u00e9e par les r\u00e9gions voisines, celles de l\u2019aire galloromane en particulier. Comme d\u00e9j\u00e0 Grappein et Orsi\u00e8res, il ne r\u00e9siste pas \u00e0 la tentation de nous proposer un portrait du Vald\u00f4tain, portrait qu\u2019il \u00e9largit aux populations des Alpes occidentales, certainement st\u00e9r\u00e9otyp\u00e9, mais moins conventionnel que celui de ses deux compatriotes&nbsp;: \u00ab<em>&nbsp;Le moindre examen suffit \u00e0 d\u00e9montrer la pauvret\u00e9 d\u2019imagination chez les populations de nos Alpes occidentales. Ne leur demandez pas de grandes conceptions, ne leur parlez pas de vastes entreprises, n\u2019exigez pas d\u2019elles de sublimes \u00e9lans de d\u00e9vouement. Les petites vertus domestiques, le bon sens, l\u2019esprit d\u2019ordre et d\u2019\u00e9conomie, un attachement profond pour les anciens usages et un certain esprit de tol\u00e9rance, voil\u00e0 leurs bonnes qualit\u00e9s. La platitude de l\u2019esprit, l\u2019\u00e9troitesse des vues, une indiff\u00e9rence profonde pour tout ce qui ne touche pas de pr\u00e8s \u00e0 leurs int\u00e9r\u00eats, une certaine rouerie de maquignon qui est loin de la finesse du Gascon, une lenteur d\u00e9sesp\u00e9rante, une lourdeur maladroite, sont les mauvais c\u00f4t\u00e9s que l\u2019observateur mal dispos\u00e9 remarque tout d\u2019abord chez le Vald\u00f4tain&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_46');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_46');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_46\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(46)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_46\" class=\"footnote_tooltip\">Bruno Salvadori, 1972<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_46').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_46', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>L\u2019ann\u00e9e apr\u00e8s, en 1890, sur le m\u00eame journal, Favre nous propose un autre feuilleton&nbsp;: Folklore Vald\u00f4tain&nbsp;. Il met \u00e0 c\u00f4t\u00e9 sa veine d\u2019historien et de th\u00e9oricien pour celle d\u2019homme de terrain, d\u2019ethnographe. Et c\u2019est \u00e0 ce titre qu\u2019il donne son mieux. Il pr\u00e9sente avec enthousiasme des vieux chants populaires vald\u00f4tains, il cherche d\u2019o\u00f9 ils viennent, il compare les variantes, il \u00e9tale des r\u00e9f\u00e9rences litt\u00e9raires, de Shakespeare \u00e0 Burns, de Goldsmith \u00e0 Thomas Moore. Certes, sa prose est un peu surcharg\u00e9e d\u2019images, ses digressions un peu trop fr\u00e9quentes, son \u00e9rudition trop affich\u00e9e mais ses textes transsudent d\u2019enthousiasme, de joie et d\u2019amour pour le Pays. De 1894 \u00e0 1898, Favre publie en feuilletons la suite de &nbsp;Folklore Vald\u00f4tain&nbsp;&nbsp; et intitule la nouvelle s\u00e9rie d\u2019articles &nbsp;<em>Chansons populaires recueillies dans la Vall\u00e9e d\u2019Aoste<\/em>&nbsp;. Il divise son corpus en cinq cat\u00e9gories&nbsp;: chants historiques, l\u00e9gendes chant\u00e9es, chansons pastorales, chansons d\u2019amour et anecdotiques. Un court essai pr\u00e9c\u00e8de la partie plus anthologique. L\u2019auteur, comme d\u2019habitude, place les diff\u00e9rents chants dans un contexte \u00e9largi et arbore, h\u00e9las, toute son \u00e9rudition, empreinte de &nbsp;celticisme&nbsp;, en \u00e9tablissant des parall\u00e8les incongrus. Presque en passant, il nous rappelle les anciens costumes et les vieilles danses oubli\u00e9es&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>C\u2019est la pavane solennelle o\u00f9 les jeunes filles tiennent leur tablier \u00e9tendu en \u00e9ventail, c\u2019est le menuet l\u00e9ger, \u00e9l\u00e9gant, c\u2019est la montferrine tourbillonnante qui pr\u00eate aux gambades folles des gar\u00e7ons et, surtout, le quadrille savant et compliqu\u00e9 de figures diverses o\u00f9 toutes les danses se fondent ensemble, depuis la valse jusqu\u2019\u00e0 la ronde<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_47');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_47');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_47\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(47)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_47\" class=\"footnote_tooltip\">Bruno Salvadori, 1972<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_47').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_47', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Dans le chapitre consacr\u00e9 aux chants historiques, Favre rappelle minutieusement l\u2019\u00e9v\u00e9nement \u00e9voqu\u00e9 dans la chanson, enqu\u00eate sur les sources possibles et prend position dans les cas controvers\u00e9s en exposant ses raisons. Sa pr\u00e9sentation, le style un peu redondant \u00e0 part, est donc tr\u00e8s moderne. Dans le chapitre sur les l\u00e9gendes chant\u00e9es il nous pr\u00e9sente une riche moisson de chants narratifs, d\u2019un int\u00e9r\u00eat certain, en tr\u00e8s grande partie oubli\u00e9s par la tradition moderne vald\u00f4taine. Rappelons encore la belle \u00e9tude faite avec Joseph-Marie R\u00e9vial &nbsp;<em>Le Grand et le Petit-Saint-Bernard<\/em>&nbsp; paru dans le Bulletin de l\u2019Acad\u00e9mie de la Val d\u2019Is\u00e8re&nbsp; et les nombreuses contributions \u00e0 l\u2019\u00e9tude des traditions populaires de Tarentaise, parmi lesquelles nous devons rappeler &nbsp;<em>La vache perdue&nbsp;; les messes lointaines<\/em>&nbsp; o\u00f9 nous trouvons la plus ancienne attestation du mythe fondateur du Valgrisenche.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_48');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_48');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_48\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(48)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_48\" class=\"footnote_tooltip\">Favre Joseph-Sim\u00e9on,<em> La vache perdue; les messes lointaines<\/em>, in L\u2019Echo de Brides les Bains et Salins-Mo\u00fbtiers, N. 88, 1891<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_48').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_48', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Favre fut aussi peintre et illustrateur. Il illustra, entre autre, les<em> &nbsp;L\u00e9gendes et r\u00e9cits recueillis sur les bords du Lys&nbsp; de Jean-Jacques Christillin<\/em> et sa contribution \u00e0 l\u2019ouvrage, bien probablement, ne se borna pas aux seules illustrations.<\/p>\n<h2>L\u2019\u00e2ge d\u2019or de l\u2019ethnographie: l\u2019abb\u00e9 Jean-Jacques Christillin et les r\u00e9cits l\u00e9gendaires<\/h2>\n<p>Dr\u00f4le de destin que celui de Jean-Jacques Christillin!<\/p>\n<p>Lin Colliard<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_49');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_49');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_49\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(49)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_49\" class=\"footnote_tooltip\">Historien, pal\u00e9ographe, ancien directeur des Archives R\u00e9gionales de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste, auteur de nombreuses \u00e9tudes sur l\u2019histoire vald\u00f4taine et de La Culture Vald\u00f4taine au cours des si\u00e8cles (Imp. ITLA, Aoste, 1972), ouvrage monumental sur la production litt\u00e9raire vald\u00f4taine.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_49').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_49', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, dans son ouvrage magistral sur la culture vald\u00f4taine \u00e9crivait en 1976&nbsp;: \u00ab&nbsp;Son \u0153uvre qui avait connu un succ\u00e8s \u00e9clatant au d\u00e9but de notre si\u00e8cle, avait par la suite subi un regrettable oubli et ce n\u2019est qu\u2019en ces derniers temps qu\u2019elle s\u2019est de nouveau impos\u00e9e \u00e0 l\u2019attention du public gr\u00e2ce aux deux \u00e9ditions des l\u00e9gendes \u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_50');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_50');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_50\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(50)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_50\" class=\"footnote_tooltip\">Apr\u00e8s la premi\u00e8re \u00e9dition qui para\u00eet \u00e0 Aoste, chez Duc en 1901, l\u2019ouvrage a connu deux r\u00e9\u00e9ditions : en 1963 par l\u2019Imp. Marguerettaz d\u2019Aoste et en 1970 par Musumeci, toujours d\u2019Aoste.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_50').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_50', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Jean-Jacques-Abraham Christillin (1863- 1915)<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_51');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_51');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_51\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(51)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_51\" class=\"footnote_tooltip\">Baptis\u00e9 Jean-Jacques Christillin, il \u00e9tait couramment appel\u00e9 Abraham mais il signe Jean-Jacques ses L\u00e9gendes et r\u00e9cits recueillis sur les bords du Lys et Jacob ses contes dans La Tradition. Dans un petit manuscrit intitul\u00e9 M\u00e9decine il signe Johannes Jacobus. Dans ses correspondances avec le Mont Blanc, la plupart anonymes, il utilise parfois le pseudonyme Lavallys.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_51').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_51', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> est n\u00e9 \u00e0 Issime le 3 juillet 1863<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_52');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_52');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_52\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(52)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_52\" class=\"footnote_tooltip\">Dans les diff\u00e9rentes sources consult\u00e9es, on trouve des dates de naissance diff\u00e9rentes : 1862 et 1863 dans des n\u00e9crologies de l\u2019\u00e9poque; 1864 dans le Dictionnaires Biographiques des Ecrivains Internationaux; l\u2019acte de naissance conserv\u00e9 \u00e0 la commune d\u2019Issime porte quant \u00e0 lui la date du 3 juillet 1863.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_52').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_52', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> de Jacques Nicolas et de Marie Catherine H\u00e9l\u00e8ne Christillin.<\/p>\n<p>Conform\u00e9ment \u00e0 la meilleure tradition issimienne, son p\u00e8re \u00e9tait ma\u00e7on et, d\u2019apr\u00e8s son livret de travail, il pr\u00eata son \u0153uvre appr\u00e9ci\u00e9e pendant de longues ann\u00e9es au Pi\u00e9mont et en Savoie.<\/p>\n<p>La famille \u00e9tait pauvre et le jeune Abraham, comme on l\u2019appelait au village, conna\u00eet une enfance laborieuse, se vouant \u00e0 tous les travaux r\u00e9serv\u00e9s aux enfants dans nos milieux agricoles de l\u2019\u00e9poque.<\/p>\n<p>Il entre au s\u00e9minaire dioc\u00e9sain et suit r\u00e9guli\u00e8rement ses \u00e9tudes avec quelques difficult\u00e9s dues \u00e0 sa m\u00e9moire d\u00e9faillante.<\/p>\n<p>De grande taille, il \u00e9tait surnomm\u00e9 par ses amis la Tour Eiffel. Dou\u00e9 d\u2019un temp\u00e9rament calme et r\u00e9fl\u00e9chi, d\u2019un caract\u00e8re jovial, il entretient d\u2019excellentes relations avec son entourage. Esprit curieux et ouvert, il se passionne pour les disciplines les plus diverses&nbsp;: sciences, techniques, litt\u00e9rature, langues\u2026<\/p>\n<p>Ordonn\u00e9 pr\u00eatre en 1886, il collectionne en peu de temps un nombre impressionnant de vicariats :<\/p>\n<p>\u00ab<em>&nbsp;\u2026on le nommait volontiers dans des postes difficiles avec la secr\u00e8te mission de d\u00e9sarmer par son calme les incandescences de quelques servantes hyst\u00e9riques ou l\u2019humeur jalouse de quelques vieux cur\u00e9s<\/em> \u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_53');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_53');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_53\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(53)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_53\" class=\"footnote_tooltip\">Romain V\u00e9san, 1998.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_53').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_53', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Ses id\u00e9es ouvertes vers un catholicisme lib\u00e9ral \u00e9clair\u00e9 nuisent sans doute \u00e0 sa carri\u00e8re eccl\u00e9siastique et sont probablement \u00e0 l\u2019origine de ses p\u00e9r\u00e9grinations.<\/p>\n<p>En d\u00e9cembre 1893, il est nomm\u00e9 recteur de La Trina, petit hameau de Gressoney-Saint-Jean o\u00f9 il restera jusqu\u2019en 1904, occupant ainsi la place qui avait \u00e9t\u00e9 celle de Jean-Baptiste Cerlogne entre 1889 et 1890. Il est triste de constater comment trois \u00e9minents membres contemporains du clerg\u00e9 vald\u00f4tain, J-B Cerlogne, Aim\u00e9 Gorret et notre auteur, qui ont illustr\u00e9 notre culture dans des domaines assez proches, qui ont joui de l\u2019amiti\u00e9 de rois, princes et personnalit\u00e9s \u00e9minentes sur le plan international, aient connu les m\u00eames exp\u00e9riences de vicaires toujours en mouvement, de recteurs dans des villages isol\u00e9s et de cur\u00e9s hors du dioc\u00e8se, signe \u00e9vident d\u2019un manque de syntonie avec la hi\u00e9rarchie eccl\u00e9siastique vald\u00f4taine.<\/p>\n<p>Les neuf ans d\u2019&nbsp;\u00abexil\u00bb \u00e0 La Trina sont pour Christillin tr\u00e8s enrichissants du point de vue humain et culturel. Bien qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e9cart, il re\u00e7oit des visites, entretient des relations avec des personnalit\u00e9s du monde culturel, s\u2019adonne aux observations scientifiques qui lui sont ch\u00e8res et, surtout, \u00e9crit les <em>L\u00e9gendes et r\u00e9cits recueillis sur les bords du Lys<\/em> qui feront sa fortune litt\u00e9raire.<\/p>\n<p>Cet ouvrage, \u00e9dit\u00e9 en 1901, parut, para\u00eet-il, gr\u00e2ce \u00e0 la contribution financi\u00e8re de la Reine Marguerite qui effectuait de longs s\u00e9jours \u00e0 Gressoney-Saint-Jean. La Reine demanda un jour \u00e0 Christillin quelque chose \u00e0 lire sur la Vall\u00e9e d\u2019Aoste; elle re\u00e7ut ainsi le manuscrit des l\u00e9gendes qu\u2019elle appr\u00e9cia beaucoup. \u00c0 connaissance des difficult\u00e9s \u00e9conomiques de l\u2019abb\u00e9, elle se chargea des frais d\u2019\u00e9dition de l\u2019\u0153uvre<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_54');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_54');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_54\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(54)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_54\" class=\"footnote_tooltip\">Dans <em>Una nobile vita-l\u2019Abate J-J Christillin<\/em>, n\u00e9crologie anonyme parue sur un journal, probablement pi\u00e9montais. La coupure de journal m\u2019a \u00e9t\u00e9 fournie par Grat V\u00e9san junior.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_54').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_54', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>L\u2019ouvrage est l\u2019objet de recensions flatteuses en Vall\u00e9e d\u2019Aoste et ailleurs et re\u00e7oit un excellent accueil dans les milieux scientifiques. Cet accueil a \u00e9t\u00e9 tellement favorable que L\u00e9gendes et r\u00e9cits eut l\u2019honneur en 1908 d\u2019une \u00e9dition italienne, pr\u00e9fac\u00e9e par Antonio Fogazzaro. Peu d\u2019auteurs vald\u00f4tains peuvent se vanter d\u2019avoir \u00e9t\u00e9 traduits.<\/p>\n<p>C\u2019est probablement \u00e0 la p\u00e9riode de La Trina que nous devons la collecte des dix contes de Cogne parus dans la revue La Tradition entre 1902 et 1905. Ces dix contes, ignor\u00e9s en Vall\u00e9e d\u2019Aoste mais bien connus par les sp\u00e9cialistes, repr\u00e9sentent \u00e0 l\u2019heure actuelle un petit myst\u00e8re : dans ses p\u00e9r\u00e9grinations, Christillin n\u2019a cependant jamais exerc\u00e9 son minist\u00e8re ni s\u00e9journ\u00e9 \u00e0 Cogne et on ne lui conna\u00eet pas d\u2019amis susceptibles de l\u2019avoir renseign\u00e9. A moins que ce ne soit Joseph-Sim\u00e9on Favre.<\/p>\n<p>Mais les jours tranquilles et laborieux de La Trina devaient se conclure d\u2019une bien d\u00e9sagr\u00e9able mani\u00e8re et Christillin doit \u00e9migrer \u00e0 Turin&nbsp;: \u00ab<em>Il s\u2019\u00e9tablit \u00e0 Via dei Mille et c\u2019est l\u00e0 que nous le reverrons bien souvent dans une pauvre chambre o\u00f9 il verra tout sauf le bonheur. Il souffrit la faim, le froid, les pers\u00e9cutions, les contradictions, les ennuis des cr\u00e9anciers, tous les tours de la mauvaises fortune<\/em> \u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_55');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_55');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_55\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(55)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_55\" class=\"footnote_tooltip\">Romain V\u00e9san, 1998.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_55').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_55', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Gr\u00e2ce \u00e0 ses relations, il devient pr\u00e9cepteur des enfants de deux familles nobles pi\u00e9montaises : le comte de San Marzano et le marquis de La Tour.<\/p>\n<p>Homme d\u2019une culture encyclop\u00e9dique, il parlait \u00e0 la perfection le fran\u00e7ais, l\u2019allemand et l\u2019italien et il se d\u00e9brouillait en anglais, tout en pratiquant aussi son dialecte maternel toitschu, le francoproven\u00e7al et le pi\u00e9montais.<\/p>\n<p>Passionn\u00e9 de voyages, il a ainsi l\u2019opportunit\u00e9 de suivre ses employeurs dans leurs randonn\u00e9es en Europe. Il visite en particulier la Suisse, l\u2019Allemagne, la France et l\u2019Angleterre, \u00ab<em>Il a visit\u00e9 \u00e0 peu pr\u00e8s toutes les capitales d\u2019Europe et les principales villes<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_56');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_56');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_56\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(56)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_56\" class=\"footnote_tooltip\">Romain V\u00e9san, 1998.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_56').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_56', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Il devient ensuite missionnaire de l\u2019Opera Bonomelli, qui exer\u00e7ait son apostolat aupr\u00e8s des \u00e9migr\u00e9s italiens en Europe. Il occupe les secr\u00e9tariats de Briey et de Tucquegnieux en Meurthe-et-Moselle, puis est nomm\u00e9 directeur de l\u2019\u0153uvre bonemelienne \u00e0 Gretchen, en Suisse, o\u00f9 la mort le surprend. Il devait \u00eatre transf\u00e9r\u00e9 \u00e0 Paris o\u00f9 il avait toujours esp\u00e9r\u00e9 pouvoir vivre<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_57');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_57');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_57\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(57)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_57\" class=\"footnote_tooltip\">Alexis B\u00e9temps, 2001.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_57').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_57', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>La documentation, conserv\u00e9e par la famille et que j\u2019ai pu consulter, se rapporte \u00e0 la p\u00e9riode d\u2019apostolat en Vall\u00e9e d\u2019Aoste et va de 1879 aux premi\u00e8res ann\u00e9es du XX<sup>\u00e8me<\/sup> si\u00e8cle.<\/p>\n<p>Je n\u2019ai donc rien de nouveau sur la derni\u00e8re p\u00e9riode de sa vie probablement la plus riche et int\u00e9ressante, celle de son s\u00e9jour \u00e0 Turin et de ses missions pour l\u2019Opera Pia Bonomelli.<\/p>\n<p>Jean-Jacques Christillin avait donc une taille imposante et une vitalit\u00e9 in\u00e9puisable. Passionn\u00e9 d\u2019alpinisme, tout en ne pouvant pas afficher un palmar\u00e8s comparable \u00e0 celui d\u2019Aim\u00e9 Gorret, il s\u2019est quand m\u00eame distingu\u00e9 en escaladant plusieurs pics dont ceux du Massif du Mont Rose en premier lieu. Lors de son s\u00e9jour \u00e0 Turin il pratique la boxe pour sa d\u00e9fense personnelle et, \u00e0 ce qu\u2019il para\u00eet, il a m\u00eame eu l\u2019occasion de s\u2019en servir.<\/p>\n<p>Sa vivacit\u00e9 intellectuelle fait pendant \u00e0 sa vigueur physique.<\/p>\n<p>Il \u00e9tait dou\u00e9 dans plusieurs disciplines, les sciences d\u2019abord : dans ses notes nous trouvons plusieurs textes se rapportant \u00e0 des exp\u00e9riences de physique, une lettre \u00e0 un journal local o\u00f9 il conteste la nouvelle publi\u00e9e d\u2019une aurore bor\u00e9ale en Vall\u00e9e d\u2019Aoste en 1883 et il propose son explication du ph\u00e9nom\u00e8ne, des notation m\u00e9t\u00e9orologiques, des inventaires de plantes et de fleurs; il s\u2019int\u00e9resse \u00e0 la m\u00e9decine populaire puisqu\u2019il transcrit plusieurs rem\u00e8des pour gu\u00e9rir les diff\u00e9rents maux y compris la recette pour un \u00e9lixir de longue vie; il ne d\u00e9daigne pas non plus la cuisine, transcrivant des recettes apprises au hasard de ses p\u00e9r\u00e9grinations.<\/p>\n<p>Il note des vieux chants vald\u00f4tains, parmi lesquels une belle version de la complainte du Juif errant. Il aimait chanter comme la plupart des Vald\u00f4tains. Son ami et confr\u00e8re Romain V\u00e9san avoue avoir appris plusieurs chansons de l\u2019abb\u00e9 Christillin. Il jouait aussi, para\u00eet-il, de l\u2019harmonium et du violon.<\/p>\n<p>Il adorait les mots d\u2019esprit : sa conversation \u00e9tait brillante et, \u00e0 ce qu\u2019il para\u00eet, p\u00e9tillante et riche en boutades.<\/p>\n<p>Arch\u00e9ologue, d\u2019apr\u00e8s le Dictionnaires Biographiques des \u00c9crivains Internationaux, \u00ab <em>il a \u00e9tudi\u00e9 les ruines de 37 ch\u00e2teaux du Moyen Age<\/em> \u00bb. Malheureusement nous n\u2019avons rien retrouv\u00e9 sur cette recherche.<\/p>\n<p>Personnalit\u00e9 polyvalente comme beaucoup d\u2019\u00e9rudits de sa g\u00e9n\u00e9ration, il avait un penchant marqu\u00e9 pour le collectionnisme : minerais, herbes et fleurs, timbres-poste, images pieuses, noms curieux ou rares, anecdotes, calembours, contes et r\u00e9cits.<\/p>\n<p>Il entretient aussi une correspondance nourrie avec ses confr\u00e8res et avec des personnalit\u00e9s du monde de la culture.<\/p>\n<p>Dans ses notes, nous retrouvons quelques brouillons de lettres et des listes d\u2019adresses, parmi lesquelles celle de la r\u00e9daction de la revue La Tradition, celle du Club Alpin de Londres, celle de Joseph-Sim\u00e9on Favre, etc.<\/p>\n<p>Son \u0153uvre la plus importante est sans aucun doute <em>L\u00e9gendes et r\u00e9cits recueillis sur les bords du Lys<\/em>. L\u2019auteur nous accompagne dans un parcours merveilleux, de Pont-Saint-Martin \u00e0 Gressoney-la-Trinit\u00e9, visiter les centaines de l\u00e9gendes qui on marqu\u00e9 les rochers, les lacs, les ponts, les alpages ou les ch\u00e2teaux de la Valleise. Ce sont des r\u00e9cits qu\u2019il a recueilli de la vive voix de t\u00e9moins de son temps et qu\u2019il a pens\u00e9 transcrire pour \u00ab<em>\u2026&nbsp;sauver de l\u2019oubli beaucoup de traditions pleines de charme\u2026&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_58');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_58');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_58\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(58)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_58\" class=\"footnote_tooltip\">Jean-Jacques Christillin, 1901.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_58').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_58', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Il le fait avec un style concis, sans rien conc\u00e9der \u00e0 l\u2019emphase. C\u2019est la parole du t\u00e9moin qui prime sur la plume de l\u2019\u00e9crivain. Ce qui a bien \u00e9t\u00e9 mis en \u00e9vidence par Antonio Fogazzaro qui a sign\u00e9 la pr\u00e9face de la traduction en italien&nbsp;: \u00ab<em>&nbsp;Il signor abate Christillin vi ha messo del proprio il meno che ha potuto e ha fatto bene&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_59');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_59');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_59\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(59)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_59\" class=\"footnote_tooltip\">Jean-Jacob Christillin, 1908. \u00ab<em>Monsieur l\u2019abb\u00e9 Christillin a mis le moins possible du sien et il a bien fait<\/em>&nbsp;\u00bb.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_59').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_59', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. En plus, l\u2019\u0153uvre de Christillin a le grand m\u00e9rite d\u2019\u00eatre exhaustive, si ainsi on peut dire, ayant l\u2019auteur enqu\u00eat\u00e9 sur une zone g\u00e9ographique pr\u00e9cise et limit\u00e9e. Ce recueil, avec la collecte de chansons de Favre fournie \u00e0 Tiersot, repr\u00e9sentent la plus grande contribution vald\u00f4taine du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle \u00e0 l\u2019ethnographie alpine. Quant aux dix contes de Cogne publi\u00e9s de 1902 \u00e0 1905 dans la revue La Tradition de Paris, ils repr\u00e9sentent une moisson pr\u00e9cieuse d\u2019une production litt\u00e9raire rare en Vall\u00e9e d\u2019Aoste, celle des contes merveilleux qui avaient suscit\u00e9 l\u2019admiration de Paul Delarue. Ils seront r\u00e9\u00e9dit\u00e9s en 1992 en Vall\u00e9e d\u2019Aoste o\u00f9 personne n\u2019\u00e9tait au courant de l\u2019existence de cet ouvrage&nbsp;!<\/p>\n<p>En conclusion aux Contes et r\u00e9cits, Christillin \u00e9crit un chapitre de M\u00e9langes et vari\u00e9t\u00e9s o\u00f9 il pr\u00e9sente les principaux usages traditionnels de la Valleise, profanes et religieux.<\/p>\n<p>Pour ce qui est des traditions religieuses, il faut rappeler le chanoine Pierre-Antoine Cravel (1849-1910) de Brusson qui recueillit les coutumes religieuses et les usages populaires de dix-huit paroisses vald\u00f4taines. Son \u0153uvre demeura in\u00e9dite et, \u00e0 la mort de l\u2019auteur, il finit dans les mains de Jules Brocherel. Le manuscrit, sera finalement publi\u00e9 par Lin Colliard en 1969<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_60');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_60');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_60\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(60)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_60\" class=\"footnote_tooltip\">Pierre-Antoine Cravel, 1969.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_60').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_60', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> et l\u2019\u0153uvre de Cravel, souvent utilis\u00e9e sans m\u00eame \u00eatre cit\u00e9e, obtient la juste reconnaissance.<\/p>\n<h2>Jean-Baptiste Cerlogne le patois et les almanachs de fin de XIX<sup>\u00e8me<\/sup> si\u00e8cle<\/h2>\n<p>C\u2019est \u00e0 Barbania, au Pi\u00e9mont, que Jean-Baptiste Cerlogne r\u00e9dige et imprime son premier almanach&nbsp;:&nbsp;\u00ab&nbsp;<em>Dzan Pouro. Armanaque dou velladzo&nbsp;<\/em>\u00bb.<\/p>\n<p>Jean-Baptiste Cerlogne (1826-1910) est n\u00e9 d\u2019une famille paysanne, \u00e0 Cerlogne, hameau de Saint-Nicolas. Comme tous les enfants de l\u2019\u00e9poque, tr\u00e8s jeune d\u00e9j\u00e0, il aide la famille dans les travaux de la campagne. A 7 ans il part \u00e0 Marseille comme petit ramoneur. L\u00e0, il travaillera aussi dans des h\u00f4tels jusqu\u2019\u00e0 son retour pour participer \u00e0 la premi\u00e8re guerre d\u2019ind\u00e9pendance italienne. Grandi \u00e0 la montagne dans la pauvret\u00e9 qui l\u2019accompagnera sa vie durant, \u00e9duqu\u00e9 \u00e0 la pi\u00e9t\u00e9 chr\u00e9tienne et au respect pour la famille, il m\u00fbrit un amour sinc\u00e8re et profond pour le Pays, la Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Les \u00e9tudes tardives lui permettront de mieux servir son Dieu tout en chantant en patois, po\u00e8te in\u00e9gal\u00e9, la quotidiennet\u00e9 profonde de son peuple. Il est ordonn\u00e9 pr\u00eatre en 1864, \u00e0 38 ans, et il devient cur\u00e9 de Champdepraz apr\u00e8s avoir fait le vicaire dans plusieurs paroisses vald\u00f4taines (1870). En 1879, il est recteur \u00e0 Saint-Jacques d\u2019Ayas et laissera son poste en 1884 \u00e0 Aim\u00e9 Gorret pour rejoindre la rectorie de La Trina, \u00e0 Gressoney o\u00f9 il restera jusqu\u2019en 1891. Il vend sa vigne \u00e0 Champdepraz pour payer l\u2019impression de ses po\u00e9sies et, en 1891, va faire le chapelain&nbsp;, dignit\u00e9 eccl\u00e9siastique comparable \u00e0 celle de recteur, \u00e0 Barbania, au Pi\u00e9mont, &nbsp;suivi de \u00ab&nbsp;<em>sa vieille servante de 67 ans, de son chat et de sa petite machine \u00e0 imprimer<\/em>&nbsp;\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_61');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_61');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_61\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(61)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_61\" class=\"footnote_tooltip\"><span lang=\"fr-FR\">Jean-Baptiste Cerlogne, 1902<\/span><\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_61').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_61', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> qu\u2019il avait achet\u00e9e \u00e0 Milan quatre ans auparavant. Il y reste jusqu\u2019en 1901 apr\u00e8s s\u2019\u00eatre charg\u00e9 de sept chapellenies diff\u00e9rentes. En 1901, il est nomm\u00e9 recteur de Vieyes d\u2019Aymavilles et, en 1903, vieux et malade, il se retire au Prieur\u00e9 de Saint-Pierre, puis \u00e0 Villeneuve chez un compatriote de Saint-Nicolas. En 1910, il est accueilli \u00e0 la cure de Saint-Nicolas o\u00f9 il meurt en automne de la m\u00eame ann\u00e9e. Cerlogne r\u00e9dige et imprime son almanach \u00e0 Barbania. Cela a \u00e9t\u00e9, peut-\u00eatre une mani\u00e8re de vivre son Pays tout en \u00e9tant \u00e9loign\u00e9. Il l\u2019\u00e9crit enti\u00e8rement en francoproven\u00e7al, ce qui est une nouveaut\u00e9 en absolu. Les textes en francoproven\u00e7al sont encore tr\u00e8s rares dans le panorama litt\u00e9raire vald\u00f4tain&nbsp;: ses feuilles volantes et ses \u00ab&nbsp;<em>Po\u00e9sies en dialecte vald\u00f4tain<\/em>&nbsp;\u00bb \u00e0 part, publi\u00e9es en 1890, deux ans seulement avant la parution de l\u2019almanach. Les deux seuls num\u00e9ros de Dzan Pouro paraissent en 1892 et 1893, compos\u00e9s de quelques pages uniquement. Apr\u00e8s le calendrier et les informations sur les astres, ils offrent une dizaine de r\u00e9cits pour rire et sourire, s\u00e9par\u00e9s les uns des autres par des proverbes et des dictons. Cerlogne lui-m\u00eame, dans sa courte introduction pr\u00e9cise que son almanach a comme but \u00ab&nbsp;<em>de r\u00e9cr\u00e9er ses compatriotes par un d\u00e9laissement honn\u00eate, durant les longues soir\u00e9es d\u2019hiver et favoriser l\u2019esprit de famille<\/em>&nbsp;\u00bb. Ce n\u2019est pas grand-chose, mais la proposition de Cerlogne, rompt avec la tradition des almanachs pr\u00e9c\u00e9dents et donne finalement la parole au peuple, par l\u2019interm\u00e9diaire d\u2019un fils du peuple qui n\u2018a jamais oubli\u00e9 sa souche. Dzan Pouro pr\u00e9pare le chemin \u00e0 un autre almanach qui para\u00eetra la premi\u00e8re fois en 1895, comme \u00e9trenne de l\u2019hebdomadaire <em>Le Mont-Blanc&nbsp;: Le Ramoneur<\/em> . <em>Le Mont-Blanc<\/em>, hebdomadaire d\u2019inspiration lib\u00e9rale<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_62');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_62');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_62\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(62)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_62\" class=\"footnote_tooltip\">Gianna Cuaz Bonis et Paolo Momigliano Levi, 1998.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_62').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_62', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, de propri\u00e9t\u00e9 de l\u2019imprimeur Edouard Duc, venait de prendre la rel\u00e8ve du <em>Vald\u00f4tain<\/em> et para\u00eetra pendant 45 ans, jusqu\u2019\u00e0 la veille de la seconde guerre mondiale. Ce nouvel almanach, \u00e9crit essentiellement en fran\u00e7ais, tout en accueillant parmi ses collaborateurs l\u2019abb\u00e9 Cerlogne, n\u2019est pas r\u00e9dig\u00e9 par des \u00ab&nbsp;<em>fils du peuple<\/em>&nbsp;\u00bb, mais par une belle \u00e9quipe d\u2019intellectuels ouverts sur les probl\u00e9matiques li\u00e9es aux classes d\u00e9favoris\u00e9es, les paysans d\u2019abord puis les ouvriers, dont le poids deviendra pr\u00e9dominant au XX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle. Tout en d\u00e9non\u00e7ant les conditions d\u00e9plorables des classes populaires et avan\u00e7ant des propositions pour les am\u00e9liorer, Le Mont-Blanc ainsi que son almanach Le Ramoneur s\u2019ouvre aussi \u00e0 la production litt\u00e9raire du peuple, du peuple vald\u00f4tain en particulier&nbsp;: chants, l\u00e9gendes, proverbes, etc. Le premier num\u00e9ro illustre son titre et presque la totalit\u00e9 des articles publi\u00e9s parlent des ramoneurs, des petits ramoneurs en particulier. Comme l\u2019on sait, le travail de ramonage a \u00e9t\u00e9, pendant des si\u00e8cles, une sp\u00e9cialit\u00e9 savoyarde et vald\u00f4taine. L\u2019\u00e9quipe des collaborateurs est extraordinaire et rassemble quelques personnalit\u00e9s \u00e9trang\u00e8res \u00e9minentes et les meilleures plumes de la Vall\u00e9e&nbsp;: l\u2019avocat grenoblois Henri Ferrand, ami de l\u2019abb\u00e9 Gorret, alpiniste et \u00e9crivain, l\u2019alpiniste anglais Budden, Louis-Napol\u00e9on Bich, pr\u00e9sident du Comice Agricole, Victor Manzetti, violoncelliste et po\u00e8te, Oyen Mell\u00e9, professeur \u00e0 l\u2019Acad\u00e9mie Militaire de Turin, Jean-Baptiste Cerlogne, Joseph-Sim\u00e9on Favre, Jean-Antoine Farinet alias Tonin de l\u2019Arba journaliste r\u00e9put\u00e9 et, bien s\u00fbr, Edouard Duc, le propri\u00e9taire du <em>Mont-Blanc<\/em>. Dans son deuxi\u00e8me num\u00e9ros, deux autre collaborateurs prestigieux s\u2019ajoutent&nbsp;: Vallys, pseudonyme de Jean-Jacques Christillin et Edelweiss, comme signait l\u2019\u00e9pouse d\u2019Edouard Duc, Jos\u00e9phine Teppex qui d\u00e9bute sa belle carri\u00e8re de r\u00e9dactrice du <em>Mont-Blanc<\/em> et de conteuse d\u00e9licate qui s\u2019inspire des r\u00e9cits populaires. Contrairement \u00e0 Christillin, soucieux de reproduire les t\u00e9moignages litt\u00e9raires du peuple de la mani\u00e8re la plus fid\u00e8le possible, Jos\u00e9phine Teppex interpr\u00e8te la tradition et d\u00e9veloppe \u00e0 sa mani\u00e8re le motif l\u00e9gendaire traditionnel. Elle doit \u00eatre consid\u00e9r\u00e9e, ainsi, plus une femme de lettres qu\u2019une scientifique, plus une conteuse qu\u2019une ethnographe<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_63');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_63');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_63\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(63)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_63\" class=\"footnote_tooltip\">Josephine Duc-Teppex, 1976<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_63').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_63', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. <em>Le Ramoneur<\/em> para\u00eetra jusqu\u2019en 1926 tout en connaissant plusieurs interruptions. Mais entre temps, \u00e0 partir de 1912 para\u00eet le <em>Messager Vald\u00f4tain<\/em>, fond\u00e9 par le jeune Jacqu\u00eame, grand espoir des lettres vald\u00f4taines, qui mourra en guerre quelques ann\u00e9es apr\u00e8s. Mais son almanach continue \u00e0 para\u00eetre r\u00e9guli\u00e8rement encore de nos jours pour entrer, bien accueilli, dans toutes les familles vald\u00f4taines.<\/p>\n<h2>Le vingti\u00e8me si\u00e8cle ou la crise des vocations<\/h2>\n<p>Tous les grands folkloristes de la fin du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle meurent avant la fin de la premi\u00e8re guerre mondiale&nbsp;: Joseph-Sim\u00e9on Favre (1900), Am\u00e9 Gorret (1907), Jean-Baptiste Cerlogne et Pierre-Antoine Cravel (1910), Jean-Jacques Christillin (1915), Tancr\u00e8de Tibaldi (1916), Jacqu\u00eame (1917). Benjamin Baudin mourra de la grippe espagnole tout juste apr\u00e8s, en 1922. Et ils n\u2019auront pas de continuateurs. Les temps n\u2019\u00e9taient plus favorables \u00e0 une approche ethnologique telle que celle des pionniers. La recherche passionn\u00e9e des anciens usages et savoirs, partag\u00e9s, en grande partie, avec les communaut\u00e9s galloromanes voisines du Valais et de la Savoie, n\u2019est plus dans l\u2019esprit des temps. L\u2019\u00e2ge des nationalismes obtus a commenc\u00e9. L\u2019ethnologie italienne de la fin du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle \u00e9tait presque unanime sur l\u2019id\u00e9e que la culture populaire italienne \u00e9tait la somme d\u2019une grande quantit\u00e9 de cultures r\u00e9gionales, souvent bien diff\u00e9rentes entre elles. C\u2019\u00e9tait l\u00e0 une \u00e9valuation correcte et, dans cette perspective, la culture vald\u00f4taine, dans toute sa diversit\u00e9, aurait tr\u00e8s bien pu faire partie de la mosa\u00efque italienne. Mais \u00e0 partir de cette constatation de l\u2019\u00e9vidence, accept\u00e9e un peu par tout le monde, il y avait deux attitudes diff\u00e9rentes face \u00e0 l\u2019avenir envisag\u00e9 pour ces diff\u00e9rences culturelles. Des personnalit\u00e9s comme Aldobrandino Mochi et Lamberto Loria tendent \u00e0 consid\u00e9rer les diff\u00e9rences comme des richesses culturelles \u00e0 sauvegarder. Loria avait eu dans sa jeunesse des exp\u00e9riences aupr\u00e8s de populations dites primitives en Oc\u00e9anie et cela l\u2019avait certainement marqu\u00e9. Mais il y avait aussi un courant de l\u2019ethnographie inspir\u00e9 par celui qui est consid\u00e9r\u00e9 parfois le p\u00e8re de l\u2019ethnographie italienne&nbsp;: Giovenale Veggezzi-Ruscalla. Pour lui, l\u2019ethnographie, en \u00e9tudiant les comportements des peuples, doit servir \u00e0 ceux qui les gouvernent<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_64');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_64');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_64\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(64)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_64\" class=\"footnote_tooltip\">Sandra Puccini, 2005<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_64').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_64', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Cette conception, qui n\u2019est pas une invention de Vegezzi-Ruscalla, est une des id\u00e9es, pas toujours clairement avou\u00e9e, qui sont \u00e0 l\u2019origine m\u00eame de l\u2019ethnographie mondiale. N\u2019oublions pas que l\u2019ethnographie a \u00e9t\u00e9 d\u2019abord une science coloniale, pr\u00f4n\u00e9e dans les grands empires de l\u2019\u00e9poque, tels que ceux de la Grande-Bretagne ou de la France. Dans cette optique, l\u2019ethnographie devient un instrument de contr\u00f4le social pour les puissances coloniales. Evidemment, cette deuxi\u00e8me option ne pouvait pas \u00eatre en syntonie avec les sentiments vald\u00f4tains. Mais, au-del\u00e0 de ce type d\u2019instrumentalisation li\u00e9e \u00e0 des moments historiques particuliers, la recherche ethnographique est neutre, en elle-m\u00eame. Ainsi, elle est conforme aux attentes, soit de ceux qui se r\u00e9jouissent des diff\u00e9rences et souhaitent les conserver, soit de ceux qui veulent les conna\u00eetre pour mieux les uniformiser \u00e0 un st\u00e9r\u00e9otype plus facilement gouvernable. Comme cela, de grands projets comme celui de l\u2019exposition nationale de 1911 pouvaient profiter des contributions des savants se reconnaissant dans les deux tendances. Dans un jeune \u00e9tat comme l\u2019Italie de la fin du XIX<sup>e<\/sup> si\u00e8cle, \u00e0 la recherche de sa propre identit\u00e9, avec de gros probl\u00e8mes de compr\u00e9hension et d\u2019entente entre les diff\u00e9rentes communaut\u00e9s naturelles, avec des ambitions internationales croissantes, il n\u2019est pas \u00e9tonnant que la ligne gagnante sera celle de Giovenale Veggezzi-Ruscalla. Veggezzi-Ruscalla \u00e9tait bien connu en Vall\u00e9e d\u2019Aoste puisqu\u2019il avait \u00e9crit en 1861, au lendemain de l\u2019unification italienne, un pamphlet qui niait le droit des Vald\u00f4tains \u00e0 la langue fran\u00e7aise et qui avait provoqu\u00e9 l\u2019indignation g\u00e9n\u00e9rale, mettant d\u2019accord Lib\u00e9raux et Conservateurs<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_65');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_65');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_65\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(65)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_65\" class=\"footnote_tooltip\">La r\u00e9ponse, sollicit\u00e9e par l\u2019administration communale de la ville d\u2019Aoste, dure et document\u00e9e, lui viendra imm\u00e9diatement (1862) du chanoine Edouard B\u00e9rard, au nom de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste toute enti\u00e8re. Le nom de Veggezzi-Ruscalla fut utilis\u00e9 pendant un si\u00e8cle et parfois il l\u2019est encore aujourd\u2019hui, pour fl\u00e9trir qui met en discussion le droit \u00e0 la langue fran\u00e7aise de la communaut\u00e9 vald\u00f4taine.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_65').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_65', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Il ne pouvait donc pas \u00eatre un ambassadeur de la nouvelle science cr\u00e9dible en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Les mouvements nationalistes italiens qui, en Italie, aboutiront rapidement au fascisme adopteront ce type d\u2019ethnographie agressive qui pourrait \u00eatre synth\u00e9tiquement d\u00e9crite par la formule \u00ab&nbsp;<em>conna\u00eetre pour gouverner&nbsp;<\/em>\u00bb. A la lumi\u00e8re de ces nouvelles tendances id\u00e9ologiques, nous pouvons facilement comprendre comment, en Vall\u00e9e d\u2019Aoste, n\u2019existaient plus les conditions n\u00e9cessaires pour continuer ce type de recherche. Et ce n\u2019est pas un cas que l\u2019espace de l\u2019ethnographie vald\u00f4taine sera occup\u00e9 en mani\u00e8re presque exclusive<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_66');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_66');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_66\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(66)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_66\" class=\"footnote_tooltip\">Seule exception digne de note est le petit livre d\u2019Ana\u00efs Ronc D\u00e9saymonnet, <em>In Val di Cogne<\/em>, Ivrea, 1929. Il s\u2019agit d\u2019un court essai sur les traditions de Cogne compl\u00e9t\u00e9 par une belle petite moisson de contes. L\u2019auteur est une jeune institutrice qui s\u2019illustrera plus tard, le fascisme tomb\u00e9, par des r\u00e9cits et des po\u00e8mes en patois sous le couvert du pseudonyme Tanta Na\u00efs.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_66').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_66', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, entre 1920 et 1950, par une personnalit\u00e9 comme Jules Brocherel, fonctionnelle au r\u00e9gime fasciste, qui s\u2019occupera essentiellement de culture mat\u00e9rielle sans trop toucher les domaines qui auraient pu rappeler aux Vald\u00f4tains leur appartenance culturelle \u00e0 l\u2019aire galloromane<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_67');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_67');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_67\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(67)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_67\" class=\"footnote_tooltip\">Alexis B\u00e9temps, Jules Brocherel\u2026, 2000<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_67').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_67', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<h2>L\u2019ethnographie vald\u00f4taine et le contexte europ\u00e9en<\/h2>\n<p>L\u2019ethnologie italienne, tout du moins celle qui est officielle, entre donc dans un tunnel o\u00f9 l\u2019air se fait de plus en plus irrespirable. Tendance qui s\u2019affirmera aussi dans les pays \u00e0 r\u00e9gime totalitaire, tel que l\u2019Allemagne et d\u2019autres encore. Ce tunnel aboutira au fascisme et \u00e0 son utilisation instrumentale de l\u2019\u00e9tude des traditions populaires. Les fronti\u00e8res commencent \u00e0 peser lourd sur la culture et cela est une exp\u00e9rience tout \u00e0 fait nouvelle pour les intellectuels vald\u00f4tains habitu\u00e9s \u00e0 de plus grands espaces. Si l\u2019on pense, surtout, \u00e0 l\u2019\u00e9tendue des amiti\u00e9s et des connaissances de nos premiers folkloristes&nbsp;! Bien s\u00fbr, c\u2019est surtout dans l\u2019univers francophone qu\u2019ils planent de pr\u00e9f\u00e9rence mais cet univers, \u00e0 l\u2019\u00e9poque, \u00e9tait bien plus \u00e9tendu qu\u2019aujourd\u2019hui&nbsp;: le fran\u00e7ais \u00e9tait connu aussi dans le monde germanophone et anglophone et \u00e9tait encore une langue \u00e0 tr\u00e8s large diffusion mondiale. Au Pi\u00e9mont, en particulier, l\u2019\u00e9lite intellectuelle \u00e9tait bilingue et, g\u00e9n\u00e9ralement, les Pi\u00e9montais utilisaient volontiers le fran\u00e7ais et ils s\u2019adressaient \u00e0 leurs correspondants vald\u00f4tains en langue fran\u00e7aise, tout comme les membres de la Maison royale. Am\u00e9 Gorret \u00e9tait ami intime du roi Victor-Emmanuel II et de la reine Marguerite aussi, tout comme Jean-Baptiste Cerlogne et Jean-Jacques Christillin. L\u2019abb\u00e9 Gorret, plut\u00f4t d\u00e9laiss\u00e9 par ses coll\u00e8gues et compatriotes, \u00e9tait tr\u00e8s appr\u00e9ci\u00e9 dans les milieux des alpinistes pi\u00e9montais et dauphinois en particulier. Guido Rey \u00e9tait son ami fraternel et s\u2019occupera m\u00eame de l\u2019abb\u00e9 dans sa vieillesse; c\u2019est \u00e0 la suite de ses sollicitations que Gorret \u00e9crira son autobiographie. L\u2019avocat Henri Ferrand de Grenoble, fondateur et longtemps pr\u00e9sident de la Soci\u00e9t\u00e9 des Touristes dauphinoise, auteur de nombreux \u00e9crits sur la toponymie alpine a \u00e9t\u00e9 son ami fid\u00e8le et affectionn\u00e9<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_68');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_68');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_68\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(68)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_68\" class=\"footnote_tooltip\">Alexis B\u00e9temps, 2007<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_68').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_68', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Un autre ami sinc\u00e8re a \u00e9t\u00e9 l\u2019alpiniste anglais Richard Henry Budden, entre beaucoup d\u2019autres choses, directeur de la revue \u00ab&nbsp;<em>Le Touriste&nbsp;<\/em>\u00bb de Florence, pour laquelle Gorret a \u00e9crit de nombreux articles. Gorret comptait aussi des amis dans le monde scientifique tels que le botaniste Lino Vaccari ou le g\u00e9ologue Martino Baretti.<\/p>\n<p>Jean-Jacques Christillin aussi \u00e9tait un esprit cosmopolite. Polyglotte, il \u00e9tait en bonne relation avec la cour et la petite noblesse pi\u00e9montaise. Il \u00e9tait ami de Fogazzaro qui pr\u00e9fa\u00e7a la traduction en italien de ses <em>L\u00e9gendes et r\u00e9cits de la Vall\u00e9e du Lys<\/em>. Il publia ses dix contes de Cogne sur une revue importante pour l\u2019ethnographie comme la revue parisienne <em>La Tradition<\/em><span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_69');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_69');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_69\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(69)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_69\" class=\"footnote_tooltip\">En 1887, Henry Cornoy sortit de la revue que Paul S\u00e9billot avait fond\u00e9e une ann\u00e9e auparavant <em>La Revue des Traditions populaires<\/em> et fonda <em>La Tradition<\/em>, revue traitant des m\u00eames arguments mais avec des ambitions plus litt\u00e9raires.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_69').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_69', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Pour y arriver, au de l\u00e0 de la qualit\u00e9 de ses \u00e9crits, il fallait bien qu\u2019il ait connu quelqu\u2019un de bien introduit.<\/p>\n<p>Mais la personnalit\u00e9 la plus \u00e9tonnante pour le nombre et la qualit\u00e9 de ses relations est l\u2019humble pr\u00eatre de Saint-Nicolas, ancien ramoneur et cuisinier du s\u00e9minaire d\u2019Aoste, r\u00e9serv\u00e9 et un peu rustre, apparemment&nbsp;: Jean-Baptiste Cerlogne. Cerlogne est en contact avec tous les principaux romanistes europ\u00e9ens de l\u2019\u00e9poque&nbsp;: le fran\u00e7ais Paul Meyer, le phon\u00e9ticien abb\u00e9 Pierre Rousselot, le suisse Jean Jeanjacquet du Glossaire des Patois Suisses Romands, Henri Morf, philologue de l\u2019Universit\u00e9 de Zurich, le romaniste italien Luigi Zuccaro e le dialectologue Carlo Salvioni, Paul Mari\u00e9ton, pr\u00e9sident de la Soci\u00e9t\u00e9 des F\u00e9libres de Paris, et le grand po\u00e8te proven\u00e7al Mistral. Un discours \u00e0 part m\u00e9rite sa correspondance avec le comte Constantin Nigra avec qui Cerlogne \u00e9changea de nombreuses informations. Entre autre, Nigra ach\u00e8te pour 1000 lires les quatre mille mots de patois qui seront publi\u00e9s \u00e0 son nom dans le petit dictionnaire qui para\u00eetra posthume&nbsp;!<\/p>\n<p>L\u2019abb\u00e9 Gorret avait une grande renomm\u00e9e et ses relations intellectuelles et scientifiques sont relativement faciles \u00e0 reconstruire&nbsp;; pour ce qui est de Christillin et de Cerlogne des archives priv\u00e9es sont conserv\u00e9es et une partie de leur correspondance \u00e9pistolaire est connue&nbsp;; quant \u00e0 Favre et \u00e0 Tibaldi, malheureusement, il ne nous reste que tr\u00e8s peu de choses. Heureusement, les contacts de Tibaldi avec Lamberto Loria en vue de l\u2019exposition de Rome de 1911 sont tr\u00e8s bien document\u00e9s. Mais c\u2019est presque tout ce que nous connaissons de ses rapports avec l\u2019ext\u00e9rieur.<\/p>\n<p>De Favre, nous savons qu\u2019il avait suivi \u00e0 Paris les cours de S\u00e9billot et qu\u2019il avait collabor\u00e9 ensuite avec Julien Tiersot pour l\u2019enqu\u00eate sur le chant populaire dans les Alpes fran\u00e7aises. Homme de vaste culture litt\u00e9raire, il cite souvent Montaigne, Victor Hugo et, surtout, G\u00e9rard de Nerval&nbsp;; il conna\u00eet bien s\u00fbr les classiques universels comme Dante et Shakespeare&nbsp; et des auteurs anglais comme Burns, Thomas Moore, Walter-Scott et Goldsmith&nbsp;; il semble conna\u00eetre un peu moins les auteurs allemands mais il cite quand m\u00eame Goethe, Heine, Schiller et Uhland. Nous ne savons pas s\u2019il a eu des contacts directs avec les folkloristes de l\u2019\u00e9poque mais il est certain c\u2019est qu\u2019il connaissait bien toute la litt\u00e9rature folklorique de l\u2019aire galloromane, celle sur le chant populaire en particulier. Il cite Puymaigre et Auricoste pour la Lorraine, Tarb\u00e9 pour la Champagne, Beaurepaire pour la Normandie, Bochan pour la Franche-Comt\u00e9, Bujeaud pour l\u2019Ouest, Champfleury et Montjoie pour la France en g\u00e9n\u00e9ral. Il conna\u00eet l\u2019\u0153uvre de Costantin Nigra pour le Pi\u00e9mont et probablement aussi les principales collectes italiennes qui l\u2019int\u00e9ressent moins puisque, dit-il&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Les collectionneurs italiens ne pouvaient admettre dans leurs recueils les produits d\u2019une langue qui n\u2019\u00e9tait pas la leur&nbsp;<\/em>\u00bb<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_70');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_70');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_70\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(70)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_70\" class=\"footnote_tooltip\">Litt\u00e9rature orale du Pays d\u2019Aoste, in Salvadori, 1976.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_70').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_70', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<h2>Le long silence de l\u2019entre deux guerres<\/h2>\n<p>Pour conclure, il me para\u00eet indispensable de jeter un coup d\u2019\u0153il rapide sur ce qui suit la g\u00e9n\u00e9ration des pionniers. La p\u00e9riode qui va de la premi\u00e8re guerre mondiale \u00e0 la fin de la seconde est domin\u00e9e par la personnalit\u00e9 et le travail de Jules Brocherel<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_71');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_71');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_71\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(71)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_71\" class=\"footnote_tooltip\">Pour ce qui est de Brocherel, il existe une longue bibliographie \u00e0 laquelle je renvoie pour toute information suppl\u00e9mentaire. Voir surtout&nbsp;: B\u00e9temps Alexis, 2000, Perrin Joseph-C\u00e9sar, 2001, Omezzoli Tullio, 2001.<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_71').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_71', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. Brocherel, apr\u00e8s l\u2019exp\u00e9rience extraordinaire de la revue \u00ab&nbsp;<em>Augusta Praetoria<\/em>&nbsp;\u00bb qui fera conna\u00eetre la Vall\u00e9e d\u2019Aoste dans les milieux scientifiques internationaux, tournera ses int\u00e9r\u00eats scientifiques vers la culture mat\u00e9rielle. Pr\u00e9cocement converti au fascisme, il entreprend une carri\u00e8re extraordinaire dans les institutions italiennes pr\u00e9pos\u00e9es \u00e0 la sauvegarde et \u00e0 la promotion des traditions populaires&nbsp;: de 1926 \u00e0 1929 il est membre du \u00ab&nbsp;<em>Consiglio Centrale dell\u2019ente nazionale delle piccole industrie&nbsp;<\/em>\u00bb&nbsp;; en 1929, il entre dans le \u00ab&nbsp;<em>Comitato Nazionale Italiano per le Tradizioni popolari<\/em>&nbsp;\u00bb et, en 1939, il est nomm\u00e9 \u00ab&nbsp;<em>fiduciario regionale della regia Commissione per la revisione della toponomastica della carta d\u2019Italia<\/em>&nbsp;\u00bb. Il devient ainsi le r\u00e9f\u00e9rent principal de presque tous les chercheurs qui viendront en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Et il y en a de tr\u00e8s fameux. Je me bornerai ici \u00e0 les signaler, tant pour rappeler leur travail, vu qu\u2019on n\u2019en parle pas souvent. Robert Hertz (1881-1915) \u00e9l\u00e8ve de Durkheim, il s\u00e9journe en 1911 \u00e0 Cogne, probablement conseill\u00e9 par la famille Farinet. Il \u00e9tudie le culte de saint Besse et publie en 1912, <em>Saint Besse. Etude d\u2019un culte alpestre<\/em><span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_72');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_72');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_72\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(72)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_72\" class=\"footnote_tooltip\">In Robert Hertz, 1980<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_72').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_72', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>, essai qui demeure un texte fondamental pour l\u2019ethnologie alpine et exemplaire pour la m\u00e9thodologie suivie.<\/p>\n<p>Estela Canziani (1887-1964), ethnologue et peintre anglaise, qui \u00e9tudia les Alpes occidentales, Savoie, Pi\u00e9mont et Vall\u00e9e d\u2019Aoste en particulier. En 1913, elle publie sa recherche <em>Piedmontese folklore<\/em>, traduite en italien et publi\u00e9e en 1917<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_73');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_73');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_73\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(73)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_73\" class=\"footnote_tooltip\">Estela Canziani, 1993<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_73').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_73', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. A l\u2019\u00e9poque, la Vall\u00e9e d\u2019Aoste faisait partie du Pi\u00e9mont, ainsi Canziani lui consacre un long chapitre. Elle \u00e9crit sur Ayas, sur le combat des vaches, sur Cogne, sur la Confr\u00e9rie de la Sainte-Croix \u00e0 Aoste, sur les traditions et les croyances, sur saint Grat, sur la borna dou Croquet de Valgrisenche.<\/p>\n<p>Le Pi\u00e9montais Giuseppe Cassano en 1914, publie \u00e0 Aoste, chez J. Brivio et J. Vittaz, <em>La vie rustique et la philosophie dans les proverbes et dictons vald\u00f4tains<\/em>, ouvrage extr\u00eamement riche et document\u00e9, maintes fois re\u00e9dit\u00e9.<\/p>\n<p>En 1922, la grande ethnologue autrichienne d\u2019origine juive, Eug\u00e9nie Goldstern (1884-1942) passe trois mois en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Elle s\u2019\u00e9tablit \u00e0 Cogne mais visite presque toutes les vall\u00e9es. Elle s\u2019int\u00e9resse surtout \u00e0 l\u2019architecture rurale. Elle publie une partie de sa recherche sur la revue d\u2019ethnologie de Vienne<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_74');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_74');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_74\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(74)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_74\" class=\"footnote_tooltip\">Eug\u00e9nie Goldstern, in <em>Wiener Zeitschrift fur Volkskunde<\/em>, Wien, 1923<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_74').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_74', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>. En 2007, le Mus\u00e9e Dauphinois de Grenoble traduit en fran\u00e7ais et publie l\u2019opera omnia \u00e0 l\u2019occasion d\u2019une grande exposition sur Goldstern. Parmi les textes traduits, l\u2019in\u00e9dit <em>Les types de maisons du Val d\u2019Aoste<\/em>.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_75');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_75');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_75\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(75)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_75\" class=\"footnote_tooltip\">Eug\u00e9nie Goldstern, 2007<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_75').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_75', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<p>Paul Scheuermeier (1988-1973), dialectologue, il est r\u00e9dacteur du grand projet de l\u2019Atlas de l\u2019Italie et de la Suisse (AIS) con\u00e7u par deux \u00e9l\u00e8ves de Gilli\u00e9ron, les romanistes suisses Karl Jaberg de l\u2019universit\u00e9 de Berne et Jakob Jud de l\u2019Universit\u00e9 de Zurich. Les recherches d\u00e9marrent en 1919 et s\u2019ach\u00e8vent en 1928, Ce projet se caract\u00e9rise par l\u2019int\u00e9r\u00eat que les chercheurs accordent \u00e0 la culture mat\u00e9rielle, conform\u00e9ment \u00e0 la conviction que noms et choses,<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_76');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_76');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_76\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(76)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_76\" class=\"footnote_tooltip\">C\u2019est le mouvement d\u2019id\u00e9es, particuli\u00e8rement vivace dans les pays germanophones, mieux connu comme W\u00f6rter und Sachen. Le professeur Fritz Kr\u00fcger, de l\u2019universit\u00e9 de Hambourg \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9 le chef de file de cette tendance<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_76').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_76', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> donc dialectologie et ethnographie, vont toujours ensemble. L\u2019enqu\u00eate vald\u00f4taine est faite pendant l\u2019\u00e9t\u00e9 1928 et elle repr\u00e9sente la conclusion du projet. Les enqu\u00eates de Scheuermeier son r\u00e9alis\u00e9es \u00e0 Rh\u00eames-Saint-Georges, Saint-Marcel, Brusson et Chamois.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_77');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_77');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_77\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(77)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_77\" class=\"footnote_tooltip\">Alexis B\u00e9temps, 1999<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_77').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_77', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<p>En 1928 et 1929, Werner Walser, dialectologue de l\u2019Universit\u00e9 de Zurich, \u00e9l\u00e8ve de Gauchat, s\u00e9journe en Vall\u00e9e pour une \u00e9tude sur la phon\u00e9tique des patois vald\u00f4tains. En 1937, \u00e0 Aarau, il publie <em>Zur Charakteristik der Mundart des Aosta-Tales<\/em>.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_78');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_78');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_78\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(78)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_78\" class=\"footnote_tooltip\">Les traits caract\u00e9ristiques du patois vald\u00f4tain<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_78').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_78', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script> Dans cet ouvrage, Walser doit ses informations \u00e0 un paysan cognein \u00e2g\u00e9 de 72 ans et \u00e0 un cocher-aubergiste de 78 ans. Sas recherche est compl\u00e9t\u00e9e de nombreuses photos, de Cogne et de Valsavarenche surtout.<\/p>\n<p>En 1936, Ugo Pellis (1882-1943), r\u00e9dacteur de l\u2019<em>Atlante Linguistico Italiano<\/em> (ALI), vient aussi en Vall\u00e9e d\u2019Aoste pour une enqu\u00eate. Il contacte Brocherel qui lui fait rencontrer les t\u00e9moins n\u00e9cessaires. L\u2019ALI, cependant, est un atlas \u00e9minemment linguistiques et le principal int\u00e9r\u00eat qu\u2019il pr\u00e9sente, sous le point de vue ethnographique, est l\u2019abondante documentation photographique.<\/p>\n<p>Wilhelm Giese, de l\u2019Universit\u00e9 de Hambourg, \u00e9l\u00e8ve de Fritz Kr\u00fcger, s\u00e9journe \u00e0 Cogne en 1938. Sa recherche ax\u00e9e sur la maison rurale, s\u2019occupe aussi du mobilier et, finalement, de la langue et de la vie quotidienne des habitants. La recherche est compl\u00e9t\u00e9e par des croquis tr\u00e8s d\u00e9taill\u00e9s et une bonne documentation photographique.<\/p>\n<p>Quant \u00e0 Arnold Van Gennep (1873-1957), le discours est plus complexe. Il essaya \u00e0 maintes reprises de s\u2019int\u00e9resser \u00e0 la Vall\u00e9e d\u2019Aoste sans, probablement, pouvoir \u00e9tablir la collaboration souhait\u00e9e avec des correspondants vald\u00f4tains. D\u00e8s le d\u00e9but, Van Gennep avait mis\u00e9 sur Jules Brocherel. Malheureusement, tout ce qui est li\u00e9 au social, aux comportements, \u00e0 l\u2019imaginaire ne semble pas avoir retenu trop l\u2019attention de Brocherel. M\u00eame la lettre envoy\u00e9e \u00e0 la revue Augusta Praetoria le vingt d\u00e9cembre 1919 par Arnold Van Gennep, ethnologue de renomm\u00e9e internationale, estimateur de la revue vald\u00f4taine, accompagn\u00e9e d\u2019un exemplaire de \u00ab&nbsp;<em>En Savoie&nbsp;: du berceau \u00e0 la tombe<\/em>&nbsp;\u00bb et de la proposition de collaboration, n\u2019a pas eu le pouvoir de le stimuler. Il ne publiera m\u00eame pas le questionnaire comme Van Gennep avait demand\u00e9 explicitement et le livre sur la Savoie sera recens\u00e9 par Joseph Lale D\u00e9moz sur le num\u00e9ro 1-2 d\u2019&nbsp;\u00ab&nbsp;<em>Augusta Praetoria<\/em>&nbsp;\u00bb de 1920. Apr\u00e8s avoir bri\u00e8vement analys\u00e9 les contenus de l\u2019ouvrage, Lale D\u00e9moz concorde avec l\u2019auteur sur l\u2019opportunit\u00e9 d\u2019ins\u00e9rer des donn\u00e9es vald\u00f4taines dans le corpus pris en consid\u00e9ration, sans cependant annoncer un engagement vald\u00f4tain dans le cadre de cette collaboration. Il signale les travaux in\u00e9dits de Cravel et ajoute \u00ab&nbsp;<em>esp\u00e9rons un jour de reprendre ce travail et le mener \u00e0 bonne fin<\/em>&nbsp;\u00bb. Et dire que Van Gennep s\u2019\u00e9tait m\u00eame propos\u00e9 pour le traitement des donn\u00e9es.&nbsp;\u00ab&nbsp;<em>Si vous n\u2019avez personne sp\u00e9cialis\u00e9 dans le folklore, je vous propose de m\u2019envoyer les r\u00e9ponses&nbsp;; je compilerai l\u2019article pour votre revue et indiquerai les points de d\u00e9tail sur les sujets qui pr\u00e9sentent un int\u00e9r\u00eat sp\u00e9cial ou qui sont insuffisamment connus\u2026&nbsp;<\/em>\u00bb<\/p>\n<p>La rencontre de Florence avec Van Gennep en 1929, dix ans apr\u00e8s, \u00e0 l\u2019occasion du premier congr\u00e8s national sur les traditions populaires, convainc apparemment Brocherel \u00e0 collaborer avec un peu plus d\u2019intensit\u00e9 \u00e0 la recherche sur les \u00e9tapes de la vie, du berceau \u00e0 la tombe. En effet, en 1930, Brocherel publie sur \u00ab&nbsp;<em>Lares<\/em>&nbsp;\u00bb deux questionnaires qui seront envoy\u00e9s \u00e0 des t\u00e9moins privil\u00e9gi\u00e9s dans plusieurs communes vald\u00f4taines. Aux Archives Historiques R\u00e9gionales, dans le fonds Brocherel, sont conserv\u00e9s 25 questionnaires remplis la plupart des fois d\u2019une mani\u00e8re fort fragmentaire. Dans plusieurs d\u2019entre eux, le compilateur, probablement, reprend tout bonnement ce qui avait d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 \u00e9crit par Cravel. La correspondance avec Van Gennep s\u2019interrompt en 1932 et dans l\u2019oeuvre colossale de l\u2019ethnologue fran\u00e7ais, les r\u00e9f\u00e9rences \u00e0 la Vall\u00e9e d\u2019Aoste demeurent rares, signe \u00e9vident qu\u2019il n\u2019a pas re\u00e7u beaucoup d\u2019informations du c\u00f4t\u00e9 vald\u00f4tain.<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_79');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_79');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_79\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(79)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_79\" class=\"footnote_tooltip\">Alexis B\u00e9temps, 2000<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_79').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_79', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script><\/p>\n<h2>Bibliographie<\/h2>\n<p>Agostino Laura, <em>Tancredi Tibaldi (1851-1916) e l\u2019erudizione storica valdostana<\/em>, Tesi di laurea, Universit\u00e0 degli Studi di Torino, 1987\/88.<\/p>\n<p>Barberi Sandra, <em>Jules Brocherel, alpinismo, etnografia, fotografia, e vita culturale fra ottocento e novecento<\/em>, Priuli e Verlucca, Ivrea (Torino), 1992.<\/p>\n<p>Berton Robert, <em>Les chapiteaux et les stalles m\u00e9di\u00e9vaux d\u2019Aoste<\/em>, Imprimerie Vald\u00f4taine, Aoste, 1996.<\/p>\n<p>B\u00e9temps Alexis, <a href=\"https:\/\/betemps.eu\/fr\/paul-scheuermeier-et-vallee-daoste\/\"><em>Paul Scheurmeier et la Vall\u00e9e d\u2019Aoste<\/em><\/a>, dans \u201cNouvelles du Centre d\u2019\u00c9tudes Francoproven\u00e7ales Ren\u00e9 Willien\u201d, n\u00b0 40, Imprimerie Vald\u00f4taine, Aoste, 1999.<\/p>\n<p>B\u00e9temps Alexis, <em>Jean-Jacques Christillin, in \u201cLes Cent du Mill\u00e9naire\u201d<\/em>, Conseil r\u00e9gional de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste, Musumeci Editeur, Quart, 2000.<\/p>\n<p>B\u00e9temps Alexis, Jules Brocherel, <em>les traditions populaires et la linguistique<\/em> dans \u201c<em>Le Monde Alpin et Rhodanien<\/em>\u201d, CARE, Grenoble, 2000.<\/p>\n<p>B\u00e9temps Alexis, <a href=\"https:\/\/betemps.eu\/fr\/un-pionnier-meconnu-labbe-jean-jacques-christillin-2\/\"><em>Un pionnier m\u00e9connu : l&#8217;abb\u00e9 Jean-Jacques Christillin<\/em><\/a>, in Le Flambeau N.177, Aoste, 2001.<\/p>\n<p>B\u00e9temps Alexis, <em>Du dernier ours au premier ethnographe: l\u2019abb\u00e9 Am\u00e9 Gorret<\/em>, in Fondateurs et auteurs de l\u2019ethnographie des Alpes, Le monde Alpin et Rhodanien, Grenoble, 2003.<\/p>\n<p>B\u00e9temps Alexis, <em>Gorret en Oisans ou de la migration de l\u2019Ours, in L\u2019Ermite de Saint-Jacques<\/em>, Musumeci Editore, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 2007.<\/p>\n<p>Borettaz Omar, <em>La tradition des almanachs en Vall\u00e9e d\u2019Aoste<\/em>, in <em>Le Messager Vald\u00f4tain<\/em> 2006, Imprimerie Vald\u00f4taine, Aoste, 2005.<\/p>\n<p>Braida Lodovica, <em>Le guide del tempo<\/em>, Deputazione Subalpina di Storia Patria, Torino,1989<\/p>\n<p>Canziani Estella, <em>Piemonte<\/em>, Omega Edizioni, 1993.<\/p>\n<p>Cassano Giuseppe, <em>La vie rustique et la philosophie dans les proverbes et dictons vald\u00f4tains,<\/em> Aoste, 1914.<\/p>\n<p>Cerlogne Jean-Baptiste, <em>Les \u00e9tapes de la Vie<\/em>, 1902-1904.<\/p>\n<p>Christillin Jean-Jacques, <em>L\u00e9gendes et r\u00e9cits recueillis sur les bords du Lys<\/em>, Imprimerie Duc, Aoste, 1901..<\/p>\n<p>Christillin Jean-Jacques, <em>Contes du Val d\u2019Aoste recueillis dans la vall\u00e9e de Cogne<\/em>, <em>La tradition<\/em> (Revue), Paris, 1902-1905<span class=\"footnote_referrer\"><a role=\"button\" tabindex=\"0\" onclick=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_80');\" onkeypress=\"footnote_moveToReference_535_1('footnote_plugin_reference_535_1_80');\" ><sup id=\"footnote_plugin_tooltip_535_1_80\" class=\"footnote_plugin_tooltip_text\">(80)<\/sup><\/a><span id=\"footnote_plugin_tooltip_text_535_1_80\" class=\"footnote_tooltip\">Edit\u00e9s en Vall\u00e9e d\u2019Aoste par l\u2019AVAS, Musumeci Editeur, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 1992<\/span><\/span><script type=\"text\/javascript\"> jQuery('#footnote_plugin_tooltip_535_1_80').tooltip({ tip: '#footnote_plugin_tooltip_text_535_1_80', tipClass: 'footnote_tooltip', effect: 'fade', predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: 'top right', relative: true, offset: [0, 0], });<\/script>.<\/p>\n<p>Christillin Jean-Jacob, <em>Leggende della Valle del Lys<\/em>, Casa Editrice Baldini. Castaldi e C., Milano, 1908.<\/p>\n<p>Cocchiara Giuseppe, <em>Storia del folklore in Europa<\/em>, Boringhieri, Torino,1971.<\/p>\n<p>Colliard Lin, <em>La culture vald\u00f4taine au cours des si\u00e8cles<\/em>, Imp. ITLA, Aoste, 1976.<\/p>\n<p>Colliard Lin, <em>Jean-Jacques Christillin, in Contes du Val d\u2019Aoste<\/em>, AVAS, Musumeci Editeur, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 1992.<\/p>\n<p>Conseil de la Vall\u00e9e, <em>Les cent du mill\u00e9naire<\/em>, Musumeci Editeur, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 2000.<\/p>\n<p>Cravel Pierre-Antoine, <em>Usages religieux et populaires vald\u00f4tains, in Recherches sur l\u2019ancienne liturgie d\u2019Aoste N.1<\/em>, Imprimerie Marguerettaz-Musumeci, Aoste, 1969.<\/p>\n<p>Cuaz Bonis Gianna, Momigliano Levi Paolo, <em>Giornali in Valle d\u2019Aosta. 1841-1948<\/em>, Le Ch\u00e2teau, Aoste, 1998.<\/p>\n<p>Duc-Teppex Josephine, <em>L\u00e9gendes et nouvelles<\/em>, Imprimerie Duc, Aoste, 1976.<\/p>\n<p>Favre Joseph-Sim\u00e9on, <em>La vache perdue; les messes lointaines<\/em>, in L\u2019Echo de Brides les Bains et Salins-Mo\u00fbtiers, N. 88, 1891.<\/p>\n<p>Giese Wilhelm, C<em>ontribution \u00e0 l\u2019\u00e9tude ethnographique du Val de Cogne<\/em>, AMC, Ed. Le Ch\u00e2teau, Aoste, 206.<\/p>\n<p>Ginzburg Carlo, <em>Le fromage et les vers<\/em>, Flammarion, Paris, 1980.<\/p>\n<p>Goldstern Eug\u00e9nie, <em>Eug\u00e9nie Goldstern (1884-1942), ethnologue de l\u2019arc alpin<\/em>, Mus\u00e9e Dauphinois, Grenoble, 2007.<\/p>\n<p>Gorret Am\u00e9, <em>Brusson. Station d\u2019\u00e9t\u00e9<\/em>. Casanova, Turin, 1886.<\/p>\n<p>Grimaldi Piercarlo (A cura di), <em>Parlandone da vivo<\/em>, Omega Edizioni, Torino, 2007.<\/p>\n<p>Hertz Robert, <em>M\u00e9langes de sociologie religieuse et de folklore<\/em>, P.U.F., Paris, 1980.<\/p>\n<p>Nigra Costantino,<em> Canzoni popolari piemontesi, in Rivista Contemporanea<\/em>, Torino, Numeri di gennaio, maggio, novembre 1958, gennaio 1860, gennaio 1861 e ottobre 1862.<\/p>\n<p>Nigra Costantino, <em>Canti popolari del Piemonte<\/em>, Ed. Einaudi, Torino, 1957.<\/p>\n<p><em>Noutro Dzen Patou\u00e9<\/em> N. 7-8, Imprimerie ITLA Aoste, 1974.<\/p>\n<p>Omezzoli Tullio, L<em>\u2019Augusta Praetoria di Jules Brocherel: progetti e passione<\/em>, in Augusta Praetoria Volume 1, Le Ch\u00e2teau, Aoste, 2001.<\/p>\n<p>Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, <em>Ecrits p\u00e9dagogiques, religieux et politiques<\/em>, par les soins de Colliard Lin, In Biblioth\u00e8que de l\u2019Archivium Augustanum, Aoste, 1981.<\/p>\n<p>Perrin Joseph-C\u00e9sar, <em>Jules Brocherel et l\u2019Augusta Praetoria<\/em>, in Augusta Praetoria Volume 1, Le Ch\u00e2teau, Aoste, 2001.<\/p>\n<p>Perrin Joseph-C\u00e9sar, <em>C\u00e9sar Emmanuel Grappein. M\u00e9moires et \u00e9crits in\u00e9dits<\/em>. Conseil de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste, Musumeci Editeur, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 2005.<\/p>\n<p>Poirier Jean, <em>Histoire de la pens\u00e9e ethnologique<\/em>, in Ethnologie g\u00e9n\u00e9rale, Collection La Pl\u00e9iade, Gallimard, 1968.<\/p>\n<p>Puccini Sandra, <em>L\u2019itala gente dalle molte vite<\/em>, Meltemi, Roma, 2005.<\/p>\n<p>Ronc Cristina, <em>Pierre-Louis Vescoz. Biografia<\/em>, in Societ\u00e0 e cultura in Valle d\u2019Aosta tra ottocento e novecento. Pierre-Louis Vescoz, Tipografia Valdostana, Aosta, 1995.<\/p>\n<p>Salvadori Bruno, <em>Voyage autour d\u2019un artiste<\/em>, Musumeci, Aoste, 1972.<\/p>\n<p>Tibaldi Tancr\u00e8de, <em>Veill\u00e9es Vald\u00f4taines Illustr\u00e9es<\/em>, Ed. La Tourneuve, Aoste, 1969.<\/p>\n<p>Tibaldi Tancredi, <em>Serate Valdostane Illustrate<\/em>, Ed. Corradini, Borgosesia (Vercelli), 1992 .<\/p>\n<p>Tiersot Julien, <em>Chansons populaires recueillies dans les Alpes fran\u00e7aises, Savoie et Dauphin\u00e9<\/em>, Grenoble Moutiers, 1901.<\/p>\n<p>V\u00e9san Romain, <em>M\u00e9moires d\u2019un jeune abb\u00e9<\/em>, Imp. Vald\u00f4taine, Aoste, 1998.<\/p>\n<p>&nbsp;<\/p>\n<div class=\"speaker-mute footnotes_reference_container\"> <div class=\"footnote_container_prepare\"><p><span role=\"button\" tabindex=\"0\" class=\"footnote_reference_container_label pointer\" onclick=\"footnote_expand_collapse_reference_container_535_1();\">Notes<\/span><span role=\"button\" tabindex=\"0\" class=\"footnote_reference_container_collapse_button\" style=\"display: none;\" onclick=\"footnote_expand_collapse_reference_container_535_1();\">[<a id=\"footnote_reference_container_collapse_button_535_1\">+<\/a>]<\/span><\/p><\/div> <div id=\"footnote_references_container_535_1\" style=\"\"><table class=\"footnotes_table footnote-reference-container\"><caption class=\"accessibility\">Notes<\/caption> <tbody> \r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_1');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_1\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>1<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">J\u2019utiliserai, dans mon texte, les mots ethnologie, ethnographie et anthropologie culturelle dans l\u2019acception de Claude L\u00e9vi-Strauss laissant \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres d\u00e9finitions et sans entrer dans des d\u00e9bats terminologiques. Selon L\u00e9vi-Strauss, anthropologie, ethnologie et ethnographie ne sont ni des disciplines s\u00e9par\u00e9es ni des fa\u00e7ons diff\u00e9rentes de concevoir la m\u00eame discipline. Ces trois mots indiquent au contraire trois phases de la m\u00eame recherche. L\u2019ethnographie s\u2019occupe de l\u2019observation et de la description des groupes humains et de leurs particularit\u00e9s dans une optique plut\u00f4t monographique&nbsp;; l\u2019ethnologie est l\u2019\u00e9tude comparative des documents rassembl\u00e9s par les ethnographes&nbsp;; l\u2019anthropologie, s\u2019appuyant sur les deux phases pr\u00e9c\u00e9dentes, s\u2019occupe de l\u2019homme dans le sens large du mot, dans un dialogue suivi avec toutes les disciplines qu\u2019on d\u00e9finit \u00ab&nbsp;sciences humaines&nbsp;\u00bb (l\u2019histoire, la linguistique, la psychologie, la sociologie, la philosophie\u2026) <\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_2');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_2\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>2<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Poirier Jean, <em>Histoire de la pens\u00e9e ethnologique, in Ethnologie g\u00e9n\u00e9rale<\/em>, Collection La Pl\u00e9iade, Gallimard, 1968.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_3');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_3\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>3<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Berton Robert, 1996.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_4');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_4\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>4<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Perrin Joseph-C\u00e9sar, <em>C\u00e9sar Emmanuel Grappein. M\u00e9moires et \u00e9crits in\u00e9dits<\/em>. Conseil de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste, Musumeci Editeur, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 2005.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_5');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_5\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>5<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Voir Perrin Joseph-C\u00e9sar, 2005, page 446<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_6');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_6\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>6<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Voir Perrin Joseph-C\u00e9sar, 2005, page 448&nbsp;: \u00ab<em>&nbsp;La religion doit \u00eatre aimable et plaire au c\u0153ur des fid\u00e8les&nbsp;\u00bb.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_7');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_7\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>7<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_8');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_8\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>8<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">C\u2019est Lin Colliard, autre habitant de Chambave (<em>Tsambozar<\/em>) illustre, qui, avec force et rigueur, propose l\u2019\u0153uvre d\u2019Orsi\u00e8res \u00e0 l\u2019attention des Vald\u00f4tains. Colliard Lin, 1976<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_9');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_9\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>9<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, pages 144-162<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_10');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_10\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>10<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, page 146<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_11');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_11\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>11<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><span lang=\"fr-FR\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, page 151<\/span><\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_12');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_12\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>12<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><span lang=\"fr-FR\">Orsi\u00e8res Jean-Martin-F\u00e9lix, 1981, page 298<\/span><\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_13');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_13\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>13<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><span lang=\"fr-FR\">Le combat des vaches \u00e0 Vertosan.<\/span><\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_14');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_14\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>14<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><em>Essai sur l\u2019ethnographie du Pays d\u2019Aoste<\/em>, in Bruno Salvadori, 1972.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_15');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_15\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>15<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Ginzburg Carlo, 1980<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_16');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_16\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>16<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Les informations sur le calendrier des bergers me viennent de l\u2019ami Pierre Dubuis, historien m\u00e9d\u00e9viste, professeur aux universit\u00e9s de Lausanne et de Gen\u00e8ve, que je remercie.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_17');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_17\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>17<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">John Grand-Carteret, <em>Les almanachs fran\u00e7ais, 1600-1895<\/em>. Cit\u00e9 dans Braida Lodovica, 1989<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_18');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_18\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>18<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Braida Lodovica, 1989<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_19');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_19\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>19<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Borettaz Omar, 2005.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_20');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_20\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>20<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Colliard Lin, 1976.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_21');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_21\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>21<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><em>Arriv\u00e9 par les montagnes quand la s\u00e9ance \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 commenc\u00e9e&nbsp;<\/em>\u00bb Proc\u00e8s-verbal de la s\u00e9ance in Bolletino del CAI n\u00b0 16, 1869, p. 307.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_22');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_22\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>22<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Les trois discours de Varallo in Bolletino del CAI n\u00b0 16, 1869, p. 314.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_23');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_23\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>23<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><em>D\u2019une mission litt\u00e9raire des alpinistes italiens.<\/em>\u201d Bulletin du CAI 1874 p. 81-87.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_24');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_24\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>24<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Baretti Martino, <em>Ai soci del Club Alpino Italiano<\/em>, Bulletin du CAI 1882, p. 4.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_25');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_25\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>25<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Vigna Nicola, <em>Etnografia<\/em>, in L\u2019opera del CAI nel primo suo cinquantennio (1863-1913) Officine grafiche della STEN, Torino, 1913.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_26');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_26\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>26<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Gorret Aim\u00e9, \u201c<em>Autobiographie<\/em>\u201d, in Autobiographie et \u00e9crits divers, Administration Communale de Valtournenche, Turin, 1987, p. 48.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_27');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_27\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>27<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Les \u0153uvres d\u2019Aim\u00e9 Gorret ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9es par Lin Colliard, \u00e0 la demande de l\u2019Administration Communale de Valtournenche, en 1987, sous les presses de la S.G.S. \u00e0 Turin, sous le titre <em>Autobiographie et \u00e9crits divers<\/em>. Elles sont pr\u00e9c\u00e9d\u00e9es d\u2019une bibliographie exhaustive et d\u2019une notice sur les quelques in\u00e9dits qui ne devraient pas compter parmi ses pi\u00e8ces les plus significatives. Il s\u2019agit d\u2019environ cinq cents pages qui, en plus des diff\u00e9rents articles, reproduisent l\u2019autobiographie in\u00e9dite. Un deuxi\u00e8me volume, paru en m\u00eame temps que celui cit\u00e9, <em>Maximes et aphorismes<\/em>, regroupe de courtes r\u00e9flexions de l\u2019auteur et des citations recueillies au hasard de ses lectures ainsi qu&#8217;un choix d\u2019essais consacr\u00e9s \u00e0 Aim\u00e9 Gorret.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_28');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_28\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>28<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Gorret Aim\u00e9, <em>Autobiographie et \u00e9crits divers<\/em>, Administration Communale de Valtournenche, 1987, p. 47.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_29');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_29\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>29<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Bulletin du CAI n\u00b0 14, avril 1869 .<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_30');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_30\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>30<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Dans le patois de Valgrisenche, le <em>Croquet<\/em> est un \u00eatre mal\u00e9fique assez ind\u00e9fini, diable ou esprit follet&nbsp; et son nom d\u00e9rive probablement du verbe croquer. Litt\u00e9ralement&nbsp;: \u00ab&nbsp;<em>Le trou du Croquet&nbsp;<\/em>\u00bb.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_31');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_31\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>31<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Qu\u2019on appelle actuellement, selon les communes, <em>seuppa fr\u00e8ide<\/em> (soupe froide), <em>seuppa rodze<\/em> (soupe rouge) ou <em>seuppa de l\u2019ano<\/em> (soupe de l\u2019\u00e2ne).<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_32');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_32\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>32<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Mont Favre, Bulletin du CAI n\u00b0 28, 1876. pp. 399-417.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_33');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_33\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>33<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">B\u00e9temps Alexis, <em>De la migration de l\u2019Ours<\/em>, in B\u00e9temps, 2007<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_34');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_34\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>34<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><em>Courrier de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste<\/em>, Le Touriste, 20 septembre 1873, Florence.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_35');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_35\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>35<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">\u00ab&nbsp;<em>Ethnographie Alpestre<\/em>&nbsp;\u00bb, Revue Alpine XII, Lyon, 1906. p. 102-103.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_36');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_36\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>36<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Publi\u00e9 dans \u201c<em>Veill\u00e9es Vald\u00f4taines Illustr\u00e9es<\/em>\u201d o\u00f9 l\u2019auteur pr\u00e9cise que l\u2019essai n\u2019est qu\u2019un passage tir\u00e9 de son roman &nbsp;<em>Ours Thibaud<\/em>&nbsp;, paru en 1892.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi\" ><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_37\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_37');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>37,<\/a> <a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_38\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_38');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>38,<\/a> <a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_39\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_39');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>39<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Agostino Laura, 1987\/1988<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_40');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_40\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>40<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">In Le Duch\u00e9 d\u2019Aoste du 1<sup>er<\/sup> juin 1898.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_41');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_41\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>41<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">In Le Duch\u00e9 d\u2019Aoste du 5 octobre 1898.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_42');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_42\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>42<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Cristina Ronc, 1995<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_43');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_43\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>43<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Tiersot Julien, 1901 \u00ab&nbsp;<em>Remontant encore plus loin, nous nous arr\u00eat\u00e2mes \u00e0 S\u00e9ez. Ici, je trouvai un des hommes qui ont le plus efficacement coop\u00e9r\u00e9 \u00e0 mes recherches et, je puis le dire, un v\u00e9ritable collaborateur.&nbsp;<\/em>\u00bb<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_44');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_44\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>44<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Tiersot Julien, 1901<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_45');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_45\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>45<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">C\u2019est en 1873 que G.I. Ascoli d\u00e9clare la &nbsp;naissance&nbsp; du francoproven\u00e7al le d\u00e9finissant par rapport \u00e0 des traits originaux, \u00e0 la langue d\u2019Oc et d\u2019O\u00efl et le d\u00e9limitant \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019aire galloromane, dans ses Schizzi franco-provenzali. L\u2019article souleva un grand d\u00e9bat entre sp\u00e9cialistes qui dureront pendant des d\u00e9cennies. Cerlogne n\u2019utilise jamais le mot francoproven\u00e7al bien que le recueil de ses po\u00e8mes (1889) et l\u2019\u00e9dition de son dictionnaire (1908) paraissent bien apr\u00e8s l\u2019essai de Ascoli.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi\" ><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_46\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_46');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>46,<\/a> <a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_47\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_47');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>47<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Bruno Salvadori, 1972<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_48');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_48\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>48<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Favre Joseph-Sim\u00e9on,<em> La vache perdue; les messes lointaines<\/em>, in L\u2019Echo de Brides les Bains et Salins-Mo\u00fbtiers, N. 88, 1891<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_49');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_49\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>49<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Historien, pal\u00e9ographe, ancien directeur des Archives R\u00e9gionales de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste, auteur de nombreuses \u00e9tudes sur l\u2019histoire vald\u00f4taine et de La Culture Vald\u00f4taine au cours des si\u00e8cles (Imp. ITLA, Aoste, 1972), ouvrage monumental sur la production litt\u00e9raire vald\u00f4taine.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_50');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_50\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>50<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Apr\u00e8s la premi\u00e8re \u00e9dition qui para\u00eet \u00e0 Aoste, chez Duc en 1901, l\u2019ouvrage a connu deux r\u00e9\u00e9ditions : en 1963 par l\u2019Imp. Marguerettaz d\u2019Aoste et en 1970 par Musumeci, toujours d\u2019Aoste.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_51');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_51\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>51<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Baptis\u00e9 Jean-Jacques Christillin, il \u00e9tait couramment appel\u00e9 Abraham mais il signe Jean-Jacques ses L\u00e9gendes et r\u00e9cits recueillis sur les bords du Lys et Jacob ses contes dans La Tradition. Dans un petit manuscrit intitul\u00e9 M\u00e9decine il signe Johannes Jacobus. Dans ses correspondances avec le Mont Blanc, la plupart anonymes, il utilise parfois le pseudonyme Lavallys.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_52');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_52\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>52<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Dans les diff\u00e9rentes sources consult\u00e9es, on trouve des dates de naissance diff\u00e9rentes : 1862 et 1863 dans des n\u00e9crologies de l\u2019\u00e9poque; 1864 dans le Dictionnaires Biographiques des Ecrivains Internationaux; l\u2019acte de naissance conserv\u00e9 \u00e0 la commune d\u2019Issime porte quant \u00e0 lui la date du 3 juillet 1863.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi\" ><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_53\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_53');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>53,<\/a> <a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_55\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_55');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>55,<\/a> <a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_56\" class=\"footnote_backlink\" onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_56');\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>56<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Romain V\u00e9san, 1998.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_54');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_54\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>54<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Dans <em>Una nobile vita-l\u2019Abate J-J Christillin<\/em>, n\u00e9crologie anonyme parue sur un journal, probablement pi\u00e9montais. La coupure de journal m\u2019a \u00e9t\u00e9 fournie par Grat V\u00e9san junior.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_57');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_57\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>57<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Alexis B\u00e9temps, 2001.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_58');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_58\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>58<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Jean-Jacques Christillin, 1901.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_59');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_59\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>59<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Jean-Jacob Christillin, 1908. \u00ab<em>Monsieur l\u2019abb\u00e9 Christillin a mis le moins possible du sien et il a bien fait<\/em>&nbsp;\u00bb.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_60');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_60\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>60<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Pierre-Antoine Cravel, 1969.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_61');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_61\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>61<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\"><span lang=\"fr-FR\">Jean-Baptiste Cerlogne, 1902<\/span><\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_62');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_62\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>62<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Gianna Cuaz Bonis et Paolo Momigliano Levi, 1998.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_63');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_63\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>63<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Josephine Duc-Teppex, 1976<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_64');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_64\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>64<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Sandra Puccini, 2005<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_65');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_65\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>65<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">La r\u00e9ponse, sollicit\u00e9e par l\u2019administration communale de la ville d\u2019Aoste, dure et document\u00e9e, lui viendra imm\u00e9diatement (1862) du chanoine Edouard B\u00e9rard, au nom de la Vall\u00e9e d\u2019Aoste toute enti\u00e8re. Le nom de Veggezzi-Ruscalla fut utilis\u00e9 pendant un si\u00e8cle et parfois il l\u2019est encore aujourd\u2019hui, pour fl\u00e9trir qui met en discussion le droit \u00e0 la langue fran\u00e7aise de la communaut\u00e9 vald\u00f4taine.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_66');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_66\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>66<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Seule exception digne de note est le petit livre d\u2019Ana\u00efs Ronc D\u00e9saymonnet, <em>In Val di Cogne<\/em>, Ivrea, 1929. Il s\u2019agit d\u2019un court essai sur les traditions de Cogne compl\u00e9t\u00e9 par une belle petite moisson de contes. L\u2019auteur est une jeune institutrice qui s\u2019illustrera plus tard, le fascisme tomb\u00e9, par des r\u00e9cits et des po\u00e8mes en patois sous le couvert du pseudonyme Tanta Na\u00efs.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_67');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_67\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>67<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Alexis B\u00e9temps, Jules Brocherel\u2026, 2000<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_68');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_68\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>68<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Alexis B\u00e9temps, 2007<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_69');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_69\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>69<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">En 1887, Henry Cornoy sortit de la revue que Paul S\u00e9billot avait fond\u00e9e une ann\u00e9e auparavant <em>La Revue des Traditions populaires<\/em> et fonda <em>La Tradition<\/em>, revue traitant des m\u00eames arguments mais avec des ambitions plus litt\u00e9raires.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_70');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_70\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>70<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Litt\u00e9rature orale du Pays d\u2019Aoste, in Salvadori, 1976.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_71');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_71\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>71<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Pour ce qui est de Brocherel, il existe une longue bibliographie \u00e0 laquelle je renvoie pour toute information suppl\u00e9mentaire. Voir surtout&nbsp;: B\u00e9temps Alexis, 2000, Perrin Joseph-C\u00e9sar, 2001, Omezzoli Tullio, 2001.<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_72');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_72\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>72<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">In Robert Hertz, 1980<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_73');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_73\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>73<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Estela Canziani, 1993<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_74');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_74\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>74<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Eug\u00e9nie Goldstern, in <em>Wiener Zeitschrift fur Volkskunde<\/em>, Wien, 1923<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_75');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_75\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>75<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Eug\u00e9nie Goldstern, 2007<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_76');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_76\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>76<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">C\u2019est le mouvement d\u2019id\u00e9es, particuli\u00e8rement vivace dans les pays germanophones, mieux connu comme W\u00f6rter und Sachen. Le professeur Fritz Kr\u00fcger, de l\u2019universit\u00e9 de Hambourg \u00e9tait consid\u00e9r\u00e9 le chef de file de cette tendance<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_77');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_77\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>77<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Alexis B\u00e9temps, 1999<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_78');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_78\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>78<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Les traits caract\u00e9ristiques du patois vald\u00f4tain<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_79');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_79\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>79<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Alexis B\u00e9temps, 2000<\/td><\/tr>\r\n\r\n<tr class=\"footnotes_plugin_reference_row\"> <th scope=\"row\" class=\"footnote_plugin_index_combi pointer\"  onclick=\"footnote_moveToAnchor_535_1('footnote_plugin_tooltip_535_1_80');\"><a id=\"footnote_plugin_reference_535_1_80\" class=\"footnote_backlink\"><span class=\"footnote_index_arrow\">&#8593;<\/span>80<\/a><\/th> <td class=\"footnote_plugin_text\">Edit\u00e9s en Vall\u00e9e d\u2019Aoste par l\u2019AVAS, Musumeci Editeur, Quart (Vall\u00e9e d\u2019Aoste), 1992<\/td><\/tr>\r\n\r\n <\/tbody> <\/table> <\/div><\/div><script type=\"text\/javascript\"> function footnote_expand_reference_container_535_1() { jQuery('#footnote_references_container_535_1').show(); jQuery('#footnote_reference_container_collapse_button_535_1').text('\u2212'); } function footnote_collapse_reference_container_535_1() { jQuery('#footnote_references_container_535_1').hide(); jQuery('#footnote_reference_container_collapse_button_535_1').text('+'); } function footnote_expand_collapse_reference_container_535_1() { if (jQuery('#footnote_references_container_535_1').is(':hidden')) { footnote_expand_reference_container_535_1(); } else { footnote_collapse_reference_container_535_1(); } } function footnote_moveToReference_535_1(p_str_TargetID) { footnote_expand_reference_container_535_1(); var l_obj_Target = jQuery('#' + p_str_TargetID); if (l_obj_Target.length) { jQuery( 'html, body' ).delay( 0 ); jQuery('html, body').animate({ scrollTop: l_obj_Target.offset().top - window.innerHeight * 0.2 }, 380); } } function footnote_moveToAnchor_535_1(p_str_TargetID) { footnote_expand_reference_container_535_1(); var l_obj_Target = jQuery('#' + p_str_TargetID); if (l_obj_Target.length) { jQuery( 'html, body' ).delay( 0 ); jQuery('html, body').animate({ scrollTop: l_obj_Target.offset().top - window.innerHeight * 0.2 }, 380); } }<\/script>","protected":false},"excerpt":{"rendered":"<p>La naissance de l&#8217;ethnologie comme science autonome et consciente se situe vers le milieu du XIXe si\u00e8cle.(1)J\u2019utiliserai, dans mon texte, les mots ethnologie, ethnographie et anthropologie culturelle dans l\u2019acception de Claude L\u00e9vi-Strauss laissant \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres d\u00e9finitions et sans entrer dans des d\u00e9bats terminologiques. 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