![\"[cml_media_alt](\"https:\/\/betemps.eu\/wp-content\/uploads\/2014\/08\/Alexis-2008.jpg\")
<\/a>Alexis B\u00e9temps – 2008<\/p><\/div>Nous n\u2019avons pas de renseignements pr\u00e9cis sur l\u2019activit\u00e9 th\u00e9\u00e2trale en Vall\u00e9e d\u2019Aoste pendant le Moyen-\u00e2ge. Nous savons cependant qu\u2019aux XVe et XVIe si\u00e8cles le go\u00fbt pour les repr\u00e9sentations sacr\u00e9es prit pied en Vall\u00e9e d\u2019Aoste comme dans toute l\u2019aire galloromane et toucha son apog\u00e9e au XVIIe si\u00e8cle. Le seul texte connu, retrouv\u00e9 en Vall\u00e9e d\u2019Aoste, qui peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme un fragment de pi\u00e8ce th\u00e9\u00e2trale, est un d\u00e9bat en fran\u00e7ais entre Satan, Gabriel, le Peuple, J\u00e9sus et la Sainte Vierge. Il remonte au XVe si\u00e8cle. Il a \u00e9t\u00e9 transcrit d\u2019un cahier de Jean de Saint-Pierre et de son neveu Louis, tous deux chanoines de la cath\u00e9drale d\u2019Aoste. Toujours de la m\u00e9m\u00e9 \u00e9poque, on a Le myst\u00e8re de saint Bernard de Menthon, <\/em>en langue fran\u00e7aise mais avec un certain nombre de paroles francoproven\u00e7ales, attribu\u00e9 \u00e0 un auteur vald\u00f4tain.<\/p>\n C\u2019est au XVIIe si\u00e8cle, au Coll\u00e8ge Saint-B\u00e9nin,<\/em> que l\u2019activit\u00e9 th\u00e9\u00e2trale se d\u00e9ploya vraiment sous l\u2019impulsion des P\u00e8res Lorrains au b\u00e9n\u00e9fice des \u00e9l\u00e8ves du coll\u00e8ge, des autorit\u00e9s et de la population.<\/p>\n Apr\u00e8s les fastes du Coll\u00e8ge Saint-B\u00e9nin, nous n\u2019avons pas beaucoup d\u2019attestations de spectacles th\u00e9\u00e2traux \u00e0 Aoste. Mais il doit y en avoir eus, s\u2019il est vrai qu\u2019en 1760, les d\u00e9put\u00e9s des \u00c9tats G\u00e9n\u00e9raux assistent, de nouveau au Coll\u00e8ge, \u00e0 une trag\u00e9die de Voltaire, M\u00e9rope. <\/em>En 1808, l\u2019ancienne chapelle des Visitandines, pr\u00e8s du palais Roncas, est transform\u00e9e en th\u00e9\u00e2tre. En 1810, il y a d\u00e9j\u00e0 \u00e0 Aoste une soci\u00e9t\u00e9 philodramatique, la Soci\u00e9t\u00e9<\/em> des Amateurs de Th\u00e9\u00e2tre.<\/em> La saison th\u00e9\u00e2trale est particuli\u00e8rement intense pendant la p\u00e9riode de carnaval. On joue des pi\u00e8ces du th\u00e9\u00e2tre fran\u00e7ais et, apr\u00e8s l\u2019unit\u00e9 d\u2019Italie, des pi\u00e8ces en italien aussi et en pi\u00e9montais. L\u2019activit\u00e9 th\u00e9\u00e2trale en Vall\u00e9e d\u2019Aoste, malgr\u00e9 les critiques venant des milieux conservateurs, touche son apog\u00e9e vers la moiti\u00e9 du XIXe si\u00e8cle, puis, les locaux de l\u2019ancien couvent \u00e9tant devenus inutilisables, elle conna\u00eet un ralenti jusqu\u2019\u00e0 l\u2019inauguration en 1892 du nouveau th\u00e9\u00e2tre Emanuel-Philibert, actuellement Cinema Teatro Giacosa<\/em>. A Ayas, au d\u00e9but du XXe si\u00e8cle et jusqu\u2019au lendemain de la seconde guerre mondiale, lors du carnaval, on jouait encore deux anciens myst\u00e8res : l\u2019Arma dann\u00e0<\/em> et l\u2019Ant\u00e9cr\u00e9cht<\/em>, pi\u00e8ces connues en fran\u00e7ais comme Le Jugement dernier et l\u2019Anti-Christ.<\/p>\n Une autre forme th\u00e9\u00e2trale tr\u00e8s ancienne, analogue \u00e0 celle des myst\u00e8res, est la repr\u00e9sentation des Berdj\u00e9<\/em>, les bergers, qu\u2019on fait encore dans plusieurs \u00e9glises vald\u00f4taines, durant la veill\u00e9e de No\u00ebl. Il s\u2019agit de la dramatisation \u00e9mue des bergers qui rendent visite \u00e0 l\u2019Enfant J\u00e9sus dans la grotte o\u00f9 il vient de na\u00eetre.<\/p>\n Avec l\u2019arriv\u00e9e du cin\u00e9ma, les occasions th\u00e9\u00e2trales deviennent toujours plus rares.<\/p>\n Les temps ont chang\u00e9 en Vall\u00e9e d\u2019Aoste et un art th\u00e9\u00e2tral nouveau est en gestation, un th\u00e9\u00e2tre plus populaire, plus rustique, plus proche de la r\u00e9alit\u00e9 paysanne vald\u00f4taine, le th\u00e9\u00e2tre en francoproven\u00e7al, ou en patois comme l\u2019on dit chez nous avec fiert\u00e9. Le premier \u00e0 jouer en public une pi\u00e8ce en francoproven\u00e7al vald\u00f4tain est, dans l\u2019\u00e9tat actuel des connaissances, Jules-Ange Negri. En 1927, il pr\u00e9sente pour la compagnie th\u00e9\u00e2trale du Cercle Saint-Louis[1] une courte pi\u00e8ce de sa production, sous forme de monologue : Lo pion a la feira<\/em>, Un ivrogne \u00e0 la foire.<\/em> Le succ\u00e8s est encourageant et le spectacle est repliqu\u00e9 l\u2019ann\u00e9e suivante. Quelques ann\u00e9es apr\u00e8s l\u2019exploit de Negri, en 1933, l\u2019abb\u00e9 Joseph-Marie Henry publie sur Le Messager Vald\u00f4tain<\/em>, l\u2019almanach qui entrait et entre toujours dans toutes les familles vald\u00f4taines, une pi\u00e8ce avec cinq personnages Le femalle a lav\u00e9 bouiya.<\/em> Il met en sc\u00e8ne un groupe de femmes en train de faire la lessive, travail traditionnellement convivial et f\u00e9minin. Les rencontres \u00e0 la fontaine sont l\u2019occasion pour parler, critiquer et m\u00e9dire un peu tout le monde. Les propos des lavandi\u00e8res sont p\u00e9tillants et leur langue poignante. Cet ouvrage demeure un petit bijou de notre litt\u00e9rature francoproven\u00e7ale. La chose la plus \u00e9tonnante est que, probablement sans le savoir, l\u2019abb\u00e9 Henry a emprunt\u00e9, pour la premi\u00e8re pi\u00e8ce \u00e9crite en patois, un st\u00e9r\u00e9otype bien familier dans le th\u00e9\u00e2tre francoproven\u00e7al ancien : celui de La Bernarda Bouiyand\u00e9ri<\/em>, femme \u00e0 la langue pointue et \u00e0 l\u2019esprit vivace, toujours pr\u00eate \u00e0 critiquer, prototype des innombrables lavandi\u00e8res du th\u00e9\u00e2tre francoproven\u00e7al du XVIe si\u00e8cle dans le Lyonnais et dans le Dauphin\u00e9.<\/p>\n Lo pion a la f\u00e8ira<\/em> et Le femalle a lav\u00e9 bouiya<\/em> restent cependant des \u00e9pisodes isol\u00e9s dans le contexte de la litt\u00e9rature vald\u00f4taine. Le fascisme bat son plein et la politique culturelle du r\u00e9gime, loin de viser la mise en valeur des pr\u00e9rogatives locales, est ax\u00e9e sur la promotion capillaire de l\u2019italien. Avec la fin de la guerre et la chute du fascisme, l\u2019attention pour les particularit\u00e9s linguistiques vald\u00f4taines revient au centre des pr\u00e9occupations.<\/p>\n Le Comit\u00e9 des Traditions Vald\u00f4taines, fond\u00e9 en 1947, sur les pages de sa revue trimestrielle, Le Flambeau<\/em>, dans son num\u00e9ro de l\u2019hiver 1953, publie un article o\u00f9 l\u2019on invite les Vald\u00f4tains \u00e0 cr\u00e9er une troupe d\u2019amateurs pour porter le th\u00e9\u00e2tre dans tous les villages de la Vall\u00e9e et, \u00e9ventuellement ailleurs.<\/p>\n Quelques ann\u00e9es apr\u00e8s, Ren\u00e9 Willien \u00e9crira : \u00ab Cet appel fut enfin relev\u00e9 par un groupe de jeunes gens d\u2019Aoste, d\u2019Aymavilles, de Saint-Pierre et de Signayes, qui, sous l\u2019enseigne de Lo Charaban<\/em> se sont mis \u00e0 l\u2019\u0153uvre \u00bb.<\/p>\n En 1958, Ren\u00e9 Willien, avec Pierre Vietti et un groupe d\u2019amis, fonde le Charaban <\/em>qui joue des pi\u00e8ces en patois \u00e9crites express\u00e9ment pour cette compagnie. L\u2019objectif des auteurs n\u2019est pas seulement celui d\u2019entretenir le public. Ils se proposent aussi d\u2019 : \u00ab \u2026 emp\u00eacher que la langue de nos anc\u00eatres soit inexorablement submerg\u00e9e par d\u2019autres langages qui ne se sont pas form\u00e9s dans notre R\u00e9gion et qui peuvent nuire \u00e0 notre ethnie \u00bb. Le th\u00e9\u00e2tre en patois n\u2019est donc plus consid\u00e9r\u00e9 comme une forme d\u2019expression artistique pour \u00e9duquer, \u00e9mouvoir ou amuser le public, il devient aussi un instrument pour la promotion de la langue employ\u00e9e. Le succ\u00e8s du Charaban est \u00e9norme et ses repr\u00e9sentations se suivent, toujours impatiemment attendues et appr\u00e9ci\u00e9es.<\/p>\n Le ph\u00e9nom\u00e8ne Charaban<\/em> a aussi le grand m\u00e9rite de susciter des vocations. Dans plusieurs communes naissent des compagnies qui utilisent les pi\u00e8ces publi\u00e9es et montent des spectacles dans le village \u00e0 l\u2019occasion de certaines f\u00eates. Petit \u00e0 petit, ces troupes commencent \u00e0 \u00e9crire elles m\u00eames leurs pi\u00e8ces. En Vall\u00e9e d\u2019Aoste, les ferments nouveaux de 1968 sont \u00e0 l\u2019origine du ph\u00e9nom\u00e8ne des Centres culturels o\u00f9 des jeunes se r\u00e9unissent, discutent et r\u00e9alisent des projets pour la relance de la vie sociale dans leurs communes. Ils influencent profond\u00e9ment le mouvement th\u00e9\u00e2tral, les compagnies de jeunes en premier lieu, qui deviennent plus sensibles aux probl\u00e9matiques sociales, linguistiques et politiques. Les compagnies de village se multiplient et le mouvement devient tellement fort qu\u2019en 1979 la cr\u00e9ation d\u2019une F\u00e9d\u00e9rach\u00f3n Valdot\u00e9na di T\u00e9atro Popul\u00e9ro<\/em> s\u2019impose. Les compagnies sont reconnues officiellement par le gouvernement vald\u00f4tain et jouissent des financements par une loi r\u00e9gionale de 1981. Depuis, le nombre des compagnies et la qualit\u00e9 de leurs spectacles n\u2019ont fait qu\u2019augmenter. En 2010, vingt-deux compagnies de la F\u00e9d\u00e9rachon <\/em>op\u00e8rent en Vall\u00e9e d\u2019Aoste et le Charaban, continue \u00e0 proposer ses spectacles, toujours aussi applaudis.<\/p>\n Dans les ann\u00e9es 1980, des compagnies en langue italienne et bilingues naissent en Vall\u00e9e d\u2019Aoste, et s\u2019ajoutent aux groupes plus anciens de th\u00e9\u00e2tre en patois et en fran\u00e7ais.<\/p>\n Une programmation th\u00e9\u00e2trale de qualit\u00e9 est ins\u00e9r\u00e9e dans la Saison culturelle[2] fra\u00eechement inaugur\u00e9e. L\u2019expression th\u00e9\u00e2trale devient une activit\u00e9 scolaire de support et, en 1992, une loi r\u00e9gionale r\u00e9glemente la mati\u00e8re.<\/p>\n L\u2019initiation au th\u00e9\u00e2tre du grand public et des enfants des \u00e9coles contribuera \u00e0 parfaire le go\u00fbt de la population, la rendra plus exigeante et encouragera les groupes \u00e0 am\u00e9liorer la qualit\u00e9 de leur spectacle. Cette croissance g\u00e9n\u00e9rale est b\u00e9n\u00e9fique aussi pour le th\u00e9\u00e2tre en francoproven\u00e7al.<\/p>\n La F\u00e9d\u00e9rach\u00f3n<\/em> (FVTP) avec l\u2019enthousiasme des institutions nouvelles entre en action.<\/p>\n Elle se charge avant tout de r\u00e9soudre les diff\u00e9rents probl\u00e8mes d\u2019ordre pratique et administratifs : d\u00e9marches, taxes, s\u00e9curit\u00e9, droits d\u2019auteurs, conformit\u00e9 aux standards pr\u00e9vus, organisation de manifestations , etc., ce qui est d\u00e9j\u00e0 un soulagement sensible pour des groupes d\u2019amateurs souvent proies des intol\u00e9rances de la bureaucratie.<\/p>\n Ensuite, elle s\u2019efforce d\u2019am\u00e9liorer le niveau des performances, fort in\u00e9gales, des diff\u00e9rentes compagnies. D\u2019amateurs, bien-s\u00fbr, mais, qui se voudraient, autant que possible, de qualit\u00e9\u2026 Des stages sont organis\u00e9s, depuis 1980, au d\u00e9but avec la collaboration pr\u00e9cieuse du Groupe Approches, compagnie th\u00e9\u00e2trale des \u00e9migr\u00e9s vald\u00f4tains de Paris, ensuite de mani\u00e8re autonome. On essaie ainsi d\u2019am\u00e9liorer la r\u00e9citation et l\u2019expressivit\u00e9 (voix, rythme, utilisation du corps, etc.), mais aussi la pr\u00e9paration du spectacle (mise en sc\u00e8ne, costumes, d\u00e9cors, audio, lumi\u00e8res, etc.) et l\u2019\u00e9criture des textes. Les pi\u00e8ces ne sont plus puis\u00e9es dans le r\u00e9pertoire traditionnel, mais, petit \u00e0 petit, elles sont r\u00e9dig\u00e9es par les membres des compagnies, individuellement ou en groupe. Les arguments trait\u00e9s se mettent en syntonie avec la modernit\u00e9 et les th\u00e8mes s\u2019\u00e9loignent progressivement du monde rural, contribuant ainsi \u00e0 refa\u00e7onner la langue francoproven\u00e7ale la rendant plus ductile et mieux apte \u00e0 interpr\u00e9ter les probl\u00e9matiques actuelles. Toujours dans le cadre de la formation des com\u00e9diens, la F\u00e9d\u00e9rach\u00f3n<\/em> propose des sorties pour assister \u00e0 des manifestations d\u2019int\u00e9r\u00eat international telles que le Festival d\u2019Avignon ou les stages de Spoleto organis\u00e9s par Dario Fo.<\/p>\n En 1980, la F\u00e9d\u00e9rach\u00f3n<\/em> met sur pied le premier Printemps Th\u00e9\u00e2tral, manifestation \u00e0 laquelle participent toutes les compagnies qui jouent des pi\u00e8ces en francoproven\u00e7al en Vall\u00e9e d\u2019Aoste. Les spectacles sont pr\u00e9sent\u00e9s sur la sc\u00e8ne d\u2019un th\u00e9\u00e2tre de la ville d\u2019Aoste ce qui est une r\u00e9ussite pour ces compagnies habitu\u00e9es \u00e0 jouer leurs pi\u00e8ces dans des salles occasionnelles, disparates et inaptes. Le Printemps d\u00e9marre, au rythme d\u2019une soir\u00e9e par semaine, \u00e0 la fin de mars pour se conclure aux portes de l\u2019l\u2019\u00e9t\u00e9. Dans les ann\u00e9es 2010, une vingtaine de compagnies s\u2019alternent et attirent un public passionn\u00e9 et fid\u00e8le.<\/p>\n Depuis 1986, avec une interruption de 1990 \u00e0 l\u2019an 2000, une autre manifestation importante est organis\u00e9e par la F\u00e9d\u00e9rach\u00f3n<\/em> : la Fita dou t\u00e9atro<\/em>. Il s\u2019agit d\u2019une sorte de kermesse, organis\u00e9e au d\u00e9but de l\u2019automne, chaque ann\u00e9e dans une commune diff\u00e9rente, parfois en plein air, o\u00f9 les groupes participants, en 10 minutes, doivent d\u00e9velopper un th\u00e8me propos\u00e9 par les organisateurs en utilisant aussi, obligatoirement, un certain nombre d\u2019objets signal\u00e9s. Cela se passe dans la joie et la bonne humeur devant un public constitu\u00e9 surtout pas les acteurs des diff\u00e9rentes compagnies.<\/p>\n En 1995, la F\u00e9d\u00e9rach\u00f3n<\/em> participes \u00e0 l\u2019\u00e9vocation des \u00ab r\u00e9volutions des socques \u00bb, trois insurrections paysannes du XIXe si\u00e8cle pour protester contre les r\u00e9gimes politiques du moment et contre la duret\u00e9 du syst\u00e8me fiscal. Cela a comport\u00e9 l\u2019engagement d\u2019une centaine de membres des diff\u00e9rentes compagnies. L\u2019exp\u00e9rience sera r\u00e9p\u00e9t\u00e9e en 2005 pour rappeler le 60e anniversaire de la lib\u00e9ration de la ville d\u2019Aoste par les Maquisards vald\u00f4tains. Le grand succ\u00e8s populaire de ces spectacles de rue, portera \u00e0 la r\u00e9alisation d\u2019autres repr\u00e9sentations collectives au grand air, en \u00e9t\u00e9, : \u00ab La qui\u00f2ou di m\u00e8iti <\/em>\u00bb (La cl\u00e9 de la maison), o\u00f9 les acteurs des diff\u00e9rentes compagnies \u00e9voquent la vie d\u2019autrefois en dramatisant des contes et r\u00e9cits du terroir, pour les gens de l\u2019endroit et pour les touristes, particuli\u00e8rement nombreux. L\u2019exp\u00e9rience a \u00e9t\u00e9 r\u00e9pliqu\u00e9e \u00e0 Saint-Christophe pour rappeler le cinquantenaire du Consortium pour la production de la fontine, le fromage vald\u00f4tain par excellence (2007) ; pour la promotion de l\u2019artisanat du bois \u00e0 Ayas (2008) ; pour rappeler un grand personnage du Charaban, Batezar, invent\u00e9 et interpr\u00e9t\u00e9 par Pierre Vietti, \u00e0 dix ans de sa mort (2009) ; pour comm\u00e9morer le centenaire de la mort du premier po\u00e8te et \u00e9crivain en francoproven\u00e7al, l\u2019abb\u00e9 Jean-Baptiste Cerlogne. En 2011, ce sera le grand moment du premier \u00ab music-hall \u00bb en francoproven\u00e7al, jou\u00e9 et chant\u00e9 sur des musiques originales par des membres de la F\u00e9d\u00e9rach\u00f3n<\/em>.<\/p>\n Certes, la pratique du francoproven\u00e7al est en d\u00e9clin, le moment que nous vivons est particuli\u00e8rement dur et humiliant pour les langues minoritaires. Elles sont de plus en plus d\u00e9laiss\u00e9es et, cette fois, sans pers\u00e9cutions \u00e9videntes. Elles se perdent pour l\u2019insouciance de leurs locuteurs. Il devient particuli\u00e8rement important de mettre en branle tous les moyens disponibles pour contrecarre la tendance n\u00e9gative. Le th\u00e9\u00e2tre pourrait \u00eatre l\u2019un des principaux instruments pour la rescousse\u2026<\/p>\n [1] Association juv\u00e9nile d\u2019inspiration catholique qui se r\u00e9unissait pr\u00e8s du Grand-S\u00e9minaire d\u2019Aoste. Saint Louis Gonzague \u00e9tait le saint patron des \u00e9tudiants.<\/p>\n [2] Programmation annuelle de spectacles de diff\u00e9rente nature (concerts, r\u00e9citals, pi\u00e8ces de th\u00e9\u00e2tre, cin\u00e9ma, etc.) r\u00e9alis\u00e9e avec les financements et l\u2019organisation de l\u2019Administration r\u00e9gionale.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Nous n\u2019avons pas de renseignements pr\u00e9cis sur l\u2019activit\u00e9 th\u00e9\u00e2trale en Vall\u00e9e d\u2019Aoste pendant le Moyen-\u00e2ge. Nous savons cependant qu\u2019aux XVe et XVIe si\u00e8cles le go\u00fbt pour les repr\u00e9sentations sacr\u00e9es prit pied en Vall\u00e9e d\u2019Aoste comme dans toute l\u2019aire galloromane et toucha son apog\u00e9e au XVIIe si\u00e8cle. 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